Postsecondaires : des octrois pour accélérer la révision des programmes

Lise Bourgeois, présidente du collège La Cité, Allan Rock, recteur de l’Université d’Ottawa et des représentants du collège Algonquin et de l’Université Carleton se sont joints aux ministres Yasir Naqvi et Madeleine Meilleur pour annoncer des octrois visant à accélérer la révision des programmes d’études postsecondaires en Ontario. (Photo: François Pierre Dufault)

OTTAWA – Le gouvernement de l’Ontario a annoncé, le vendredi 7 février, des octrois aux collèges et universités à travers la province pour accélérer la révision de leurs programmes d’études.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Sous la coupole de l’accessibilité et de l’innovation, Queen’s Park a demandé aux établissements postsecondaires d’évaluer la rentabilité de leurs programmes d’études et de développer davantage de cours en ligne.

Dans l’est de la province, l’Université d’Ottawa (Ud’O) doit toucher une somme d’environ 600 000 $ et le collège La Cité, une somme de 500 000 $. De petits investissements qui pourraient mener à des économies d’échelle, selon le gouvernement.

« Nous demandons toujours à nos collèges et nos universités de faire plus avec (le financement) qu’ils reçoivent déjà. C’est ce que nous faisons nous-mêmes, en tant que gouvernement », a déclaré Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones et députée d’Ottawa-Vanier, où se trouvent l’Ud’O et La Cité.

Ce financement s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Ontario pour la différenciation du système d’éducation postsecondaire. La province a déjà dit vouloir se concentrer sur les « forces existantes » de ses collèges et universités, c’est-à-dire éviter les dédoublements de programmes au niveau de chaque région.

L’Ud’O doit d’ailleurs consacrer environ 100000$ de sa subvention pour piloter une étude sur la faisabilité de regrouper le processus d’examen des demandes d’admissions soumises par des étudiants étrangers dans sept universités ontariennes, dont l’Université Carleton, également située à Ottawa.

« Il faut examiner et évaluer nos programmes pour faire en sorte qu’ils soient à jour et d’une qualité appropriée. Il faut que nos programmes reflètent la réalité du marché et (les besoins) de nos étudiants », a expliqué à TFO le recteur Allan Rock, de l’Ud’O. « Ce financement de la province va nous permettre d’accéléré le processus ».

Différenciation

Étant donné qu’elle doit maintenant se différencier des autres universités dans la province, l’Ud’O pourrait être contrainte de larguer certains programmes qui se dédoublent ailleurs. « C’est encore à déterminer », a laissé entendre M. Rock.

Les programmes d’études postsecondaires en français, déjà peu nombreux dans certaines régions de l’Ontario, ne seraient pas menacés, selon Mme Meilleur. « Au contraire, ça veut dire une plus grande gamme de programmes et un meilleur accès », a-t-elle insisté.

Au collège La Cité, il ne serait pas question d’abolir des programmes d’études mais bien d’en créer de nouveaux.

« L’argent arrive à point. À l’aube de nos 25 ans, nous amorçons une révision importante de notre carte des programmes. Ça va nous permettre d’aller plus vite », a partagé Lise Bourgeois, présidente du collège francophone d’Ottawa. « Nous pourrons ainsi mieux transformer l’offre de nos programmes, c’est-à-dire offrir davantage de programmes hybrides et de programmes en ligne ».

La Cité prévoit lancer cinq nouveaux programmes – intégration communautaire et design résidentiel, notamment – pour le début de la prochaine année scolaire.