Priorité à la jeunesse pour la nouvelle présidente de l’AFFC

La présidente de la FFCB dont l'organisme était le principal intimé dans cette demande d'aller devant la Cour suprême. Crédit image: AFFC

OTTAWA – La nouvelle présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC), Lily Crist, souhaite impliquer davantage les jeunes femmes francophones dans la vie publique et politique.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Choisie pour succéder à Blandine Ngo Tona, le 23 septembre dernier, la nouvelle présidente de l’organisme porte-parole des femmes issues des communautés francophones et acadienne du Canada, Lily Crist, se donne comme priorité l’implication de la jeunesse.

« C’est sûr que je vais pousser les dossiers de notre conseil d’administration, mais à titre personnel, je trouve très important d’encourager les jeunes femmes francophones à jouer un rôle dans la vie politique et publique. Encore trop souvent, on dit qu’elles sont trop jeunes, qu’elles manquent d’expérience… Mais ce n’est pas la réalité et beaucoup d’entre elles sont déjà très actives sur les médias sociaux. On doit leur laisser une place et écouter leurs préoccupations. Beaucoup de conseils d’administration manquent de jeunes représentants! »

Pour Mme Crist, cette situation crée un défi quand vient le temps de s’attaquer aux besoins des jeunes et de parler en leur nom.

« Les jeunes peuvent nous apprendre beaucoup sur la manière dont la société évolue. On doit les inclure dans le discours. »

« Le féminisme fait partie de moi »

Voilà plus de 20 ans que Mme Crist s’implique dans le milieu associatif et pour la cause des femmes. Originaire de France, elle a, dès son plus jeune âge, senti que le féminisme faisait partie de sa vie et de son histoire.

« À l’école, je voyais déjà la différence de traitement entre une fille et un garçon. Ensuite, cela ne m’a pas pris beaucoup de temps pour me rendre compte que les femmes étaient moins bien payées et moins écoutées que les hommes. Je pense que j’étais féministe avant même de savoir ce que ça voulait dire! »

À son arrivée au Canada en 1994, elle n’a donc pas mis beaucoup de temps à s’impliquer dans des organismes de défense des droits des femmes, notamment au sein du Réseau femmes Colombie-Britannique, de 1999 à 2003.

Au jeu des comparaisons entre son nouveau pays et son pays d’origine, Mme Crist juge le Canada plus en avance dans la reconnaissance des droits des femmes.

« Il y a des avancées, mais il reste encore beaucoup de travail à faire », nuance-t-elle, toutefois.

Un financement à revoir

Aujourd’hui directrice générale de l’organisme d’aide aux francophones vulnérables de Vancouver, La Boussole, Mme Crist est également chef de file pour le projet pancanadien  Réseau d’égalité des genres du Canada.

Très impliquée dans le milieu communautaire, elle en connaît les défis, aussi bien pour l’AFFC que pour les autres organismes de la francophonie canadienne.

« Beaucoup d’organismes ne reçoivent même pas de financement. On compte sur le bénévolat mais à un moment donné, ça ne suffit pas et il faut encourager et soutenir les gens qui s’impliquent. Il y a beaucoup trop d’organismes qui vivotent faute de fonds. Si le gouvernement fédéral veut vraiment assurer la pérennité des organismes et de la francophonie, il doit soutenir ces groupes. »

Mme Crist prône le dialogue avec le gouvernement et ses ministères du Patrimoine canadien et de la Condition féminine.

« Il y a déjà un dialogue, mais on pourrait aller encore plus loin. On attend avec impatience le plan d’action pour les langues officielles. Le gouvernement doit avoir une vision à long terme de ce qu’il veut faire en matière de francophonie. »