Quelles chances de victoire pour le NPD après les bons sondages?

La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l'Ontario, Andrea Horwath. Crédit image: Jean-François Morissette

TORONTO – Avec la campagne électorale à mi-parcours, la chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath, a le vent dans les voiles si on en croit les derniers sondages. Mais est-ce que son parti pourra transformer les intentions en véritables votes le 7 juin? #ONfr s’est penché sur la question.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Andrea Horwath a indiqué un peu plus tôt en semaine qu’elle avait déjà commencé à penser à une équipe de transition, advenant une prise de pouvoir néo-démocrate le soir du 7 juin.

Amenée à préciser sa pensée en marge d’un point de presse le 24 mai à Toronto, Mme Horwath a nuancé ses propos soulignant qu’il ne fallait pas « mettre la charrue avant les bœufs ».


« À deux semaines du scrutin, il est clair que les électeurs ont déjà fait une croix sur les libéraux de Kathleen Wynne et le NPD offre une alternative dans la bonne direction. » – Andrea Horwath


D’ici la dernière ligne droite, Mme Horwath assure qu’elle souhaite rester engagée à défendre sa vision pour l’Ontario.

« Quand on voit que les attaques personnelles entre Kathleen Wynne et Doug Ford se multiplient depuis le début de cette campagne, il n’est pas surprenant que les Ontariens soient cyniques envers les politiciens », a martelé Mme Horwath.

Pour Martin Normand, politologue à l’Université d’Ottawa, le fait de déjà penser à une équipe de transition est un moyen de se donner plus de crédibilité pour le NPD de Mme Horwath.

« Ça ajoute de la crédibilité à la machine néo-démocrate et ça veut démontrer aux électeurs qu’advenant une victoire le 7 juin, Mme Horwath est prête à former un gouvernement », commente-t-il.

 

Est-ce que le NPD a assez de militants pour faire sortir le vote?

Questionnée par #ONfr à ce sujet, la chef du NPD a assuré que les néo-démocrates étaient suffisamment présents sur le terrain afin de « faire sortir le vote ».

« Les militants affluent pour aider nos candidats dans cette campagne, ce qui en soi est exceptionnel dans cette campagne. »

La chef du NPD assure que les néo-démocrates seront en mesure de transposer les intentions de vote à la grandeur de la province en votes réels le jour du scrutin.

« Nous n’avons jamais eu autant de bénévoles », s’est contentée de dire Mme Horwath.

À savoir si cela sera suffisant pour former le gouvernement le 7 juin en soirée, Mme Horwath a préféré laisser la décision aux Ontariens.

La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath. Crédit image : Jean-François Morissette

 

Vers une vague orange?

Martin Normand n’est pas prêt à parler de « vague orange », mais note que plus la campagne électorale avance, plus les électeurs « se rendent compte des limites de Doug Ford ».

Même à la lumière du plus récent sondage qui donne 37 % des intentions de vote au NPD, le politologue estime que « la machine » néo-démocrate n’est pas aussi efficace afin de faire sortir le vote.


« Si l’on regarde, le vote progressiste-conservateur est constant dans chaque région de la province, mais pour le NPD, on voit qu’ils sont très forts dans certaines régions, mais pratiquement absents dans d’autres. » – Martin Normand


Par exemple, M. Normand rappelle qu’historiquement, les néo-démocrates n’ont pas tendance à faire des gains dans l’Est ontarien.

Le politologue constate néanmoins un vent de changement depuis quelques semaines.

« Il y a clairement un gain de crédibilité pour le NPD qui semble convaincre les électeurs indécis et désabusés par le Parti libéral », souligne M. Normand.

Le stagiaire postdoctoral à l’Université d’Ottawa et à l’Institut du savoir Montfort, Martin Normand. Crédit image: Benjamin Vachet
Martin Normand. Crédit image : Benjamin Vachet

Sur une autre note, il croit qu’il devient de plus en plus improbable de renverser la tendance pour le Parti libéral et que le NPD pourrait faire des gains historiques le soir du 7 juin.

En 1990, lors des élections qu’ils avaient remportées, les néo-démocrates avaient conquis 74 sièges, ce qui constitue toujours, 28 ans après, un record pour le parti.

 


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