Qui formera le cabinet de Doug Ford?

Le progressiste-conservateur, Doug Ford. Crédit image: Twitter

TORONTO – Alors que la transition bat son plein à Queen’s Park, plusieurs nouveaux élus progressistes-conservateurs rêvent de devenir ministres dans le nouveau gouvernement. Tour d’horizon de quelques possibles ministrables et des défis du premier ministre désigné, Doug Ford. 

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Selon Stewart Kiff, président de Solstice Affaires publiques, le principal défi du premier ministre désigné, Doug Ford, sera de « plaire à tout le monde » et ne pas s’aliéner une partie de son équipe avec ses choix.

« Il va certainement y avoir des déceptions, parce qu’en ce moment, chaque député du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) croit en ses chances de se retrouver au cabinet », constate-t-il.

Celui qui fait aussi du lobbying pour le compte de plusieurs organismes francophones auprès des élus à Queen’s Park rapporte que plusieurs députés de longue date pour le Parti PC ont de grandes attentes, depuis le 7 juin.

Du côté de Stéphanie Chouinard, politologue au Collège royal militaire du Canada, le plus gros défi de Doug Ford sera la représentativité régionale.


« Dans le nord et les régions urbaines, le Parti PC n’a que peu ou pas de sièges, ce qui fait que les grands centres comme Toronto, Ottawa et même Windsor, M. Ford n’a pas de représentants. » – Stéphanie Chouinard


« Il faut prendre le pouls des régions métropolitaines afin de prendre des décisions pour la province sur des enjeux comme le transport en commun », ajoute-t-elle.

Selon la politologue, M. Ford devra faire attention de ne pas s’aliéner ces régions avec ses choix.

Des personnes à récompenser et des élus régionaux

Selon Stewart Kiff, des élus comme Sylvia Jones, qui occupait le poste de chef adjointe du Parti PC avant la dissolution de la chambre, et Steve Clark, qui a eu le même rôle, ont démontré des aptitudes de leadership utiles pour occuper un poste de ministre.

Jim Wilson, qui a déjà occupé le poste de ministre de la Santé dans le gouvernement de Mike Harris, pourrait aussi se voir récompenser par le premier ministre désigné Doug Ford.

Même son de cloche pour Ted Arnott, qui pourrait devenir président de la chambre, estime M. Kiff.

« Ce sont deux élus d’expérience qui connaissent bien les procédures à Queen’s Park », note-t-il.

Pour lui, le principal problème de M. Ford actuellement est de trouver la « bonne place, pour la bonne personne ».

D’autres noms seront à surveiller, ajoute-t-il, comme Rod Philips, Lisa Thompson, Greg Rickford et Monte McNaughton.

Qui aura l’éducation et la santé?

Après le ministère des Affaires francophones, les ministères de la Santé et de l’Éducation sont les portefeuilles les plus importants pour la communauté franco-ontarienne. Dans le dossier de l’éducation, Mme Chouinard pense que Lisa MacLeod pourrait trouver sa place à la tête du deuxième portefeuille en importance en Ontario.

« Elle s’est prononcée en faveur du maintien des conseils scolaires catholiques et elle connait bien les dossiers », explique-t-elle.

Par contre, elle note que si M. Ford décide de trouver des « efficacités« dans ce secteur, sa position pour deux systèmes pourrait lui nuire.

À la santé, deux noms se démarquent : Christine Elliott et Merrilee Fullerton. Cette dernière est une médecin alors que l’ancienne adversaire de M. Ford à la course au leadership a occupé le poste d’ombudsman des patients de l’Ontario entre 2016 et 2018.

Mme Chouinard note que peu importe qui se retrouvera à la tête de ce ministère, il sera important que cette personne soit « faite forte » pour faire face aux nombreuses décisions qu’elle devra prendre.

« La santé est le portefeuille le plus important du gouvernement alors si M. Ford veut trouver des efficacités, comme il le dit, ça sera dans ce domaine qu’il serait le plus susceptible d’en trouver », conclut-elle.

Quelques noms à surveiller

Christine Elliott

Principale adversaire de Doug Ford dans la course au leadership, Mme Elliott a un curriculum vitae qui la place en bonne position pour obtenir le poste de ministre de la Santé. Ombudsman des patients de l’Ontario entre 2016 et 2018, Mme Elliott a été envoyée par M. Ford pour le représenter lors d’un débat sur les dossiers de la santé au cours de la campagne. Bien que M. Kiff note que ça n’entrera pas nécessairement dans le calcul de Doug Ford, sa connaissance de la francophonie ontarienne pourrait être un point intéressant pour la communauté advenant sa nomination.

Victor Fedeli

Naturellement, celui qui a assuré l’intérim après la démission surprise de Patrick Brown, et qui a occupé le poste de critique en matière de Finances au cours des dernières années, pourrait se retrouver à la tête du ministère des Finances. Selon Stewart Kiff, M. Fedeli a toutes les compétences pour occuper ce poste et puisqu’il vient d’une région plus au Nord de la province, sa candidature devient plus intéressante.

Caroline Mulroney

Autre principale adversaire de M. Ford dans la course au leadership, Mme Mulroney aura fort probablement son accès au cabinet. Au cours de la campagne, Mme Mulroney a été appelée à aider plusieurs candidats en difficulté et a souvent été vue aux côtés du chef Doug Ford.

Ross Romano

Le seul élu du Parti PC dans le nord de la province pourrait fortement occuper le poste de ministre des Mines ou des Ressources naturelles. Celui qui représente la circonscription de Sault-Sainte-Marie trouvera sa place au cabinet, estiment M. Kiff et Mme Chouinard.


POUR EN SAVOIR PLUS :

Ford encore vague sur ses engagements pour les francophones

Qui sera ministre des Affaires francophones?

Doug Ford prend les rênes du pouvoir en Ontario