Ramadan : incursion dans le quotidien des musulmans de Sudbury

Le mois de ramadan est considéré comme sacré pour les quelques 1500 musulmans de la ville du Grand Sudbury. Crédit image : Inès Rebei

SUDBURY – Sensation de faim et de soif, nuits écourtées, difficultés à se concentrer, loin de sa famille… Les défis sont nombreux pour les musulmans qui observent le jeûne du ramadan. À quelques jours de la fin de ce mois sacré, ONFR+ vous invite à vous plonger en images dans le quotidien de la communauté musulmane grandissante du Grand Sudbury.

Une longue attente

Crédit image : Inès Rebei

Après trois ans de pandémie, c’est enfin l’heure pour tous de se retrouver lors d’une rupture du jeûne collective organisée en ce 1er avril par la Sudbury Muslim Society. Forte des vagues d’immigration de ces dernières années, la communauté musulmane forme aujourd’hui 10 % de la population du Grand Sudbury.

Un festival culinaire

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Mets d’Iran, du Pakistan, du Liban, du Nigéria… On assiste à un festival de couleurs au Centre communautaire de Garson avec des spécialités culinaires des pays les plus représentés de la communauté musulmane de la ville. Une vingtaine de repas ont été amenés par les familles, et les restants remis à des personnes travaillant dans le bâtiment comme le veut l’esprit du mois sacré.

Recentrage spirituel

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Au-delà du fait de ne pas manger ni boire du lever au coucher du soleil, le ramadan est un mois durant lequel les croyants sont deux fois plus appelés à faire le bien autour d’eux et à se rassembler. Des prières supplémentaires à celles du jour ont lieu durant la nuit, en particulier lors des dix derniers jours.

Redonner aux autres

Crédit image : Inès Rebei

Incontournable arrêt culinaire de Sudbury, le restaurant Damas est tenu par une famille de réfugiés Syriens arrivés en 2016. Bien connue pour sa générosité, la famille Qarqouz offre régulièrement des repas aux plus vulnérables, et ne fait pas exception durant le mois du ramadan.

L’art de la résilience

Crédit image : Inès Rebei

L’exposition toute la journée aux fortes odeurs de nourriture et à la chaleur des flammes des machines à kebab est une épreuve pour les restaurateurs qui observent le jeûne. Mohamed, fils du propriétaire, déclare devoir attendre que le pic des clients se termine avant de pouvoir rompre le jeûne, souvent des heures plus tard.

Un choix limité

Crédit image : Inès Rebei

À Sudbury, comme dans le Nord, les rayons halal des épiceries sont souvent vides. Les familles s’organisent pour faire le trajet vers Toronto, ville la plus proche ayant une multitude de boucheries halal, pour faire le plein de viande et de produits orientaux.

L’esprit d’entraide

Crédit image : Inès Rebei

À La Laurentienne, des repas sont servis tous les soirs gratuitement à des étudiants par l’association des étudiants musulmans de l’établissement. En plus des dons des mosquées, les étudiants s’organisent entre eux pour acheter ou préparer de la nourriture. « On est vraiment solidaires entre nous », lance Shakirah, étudiante et bénévole de l’association.

Un horaire chargé

Crédit image : Inès Rebei

Rumana, originaire du Bangladesh, occupe deux emplois tout en étudiant en 2e cycle à La Laurentienne. Avec un mari resté au pays et le Ramadan coïncidant cette année avec la période des examens, celle-ci cumule les défis : « Je ne dors pas beaucoup, le ramadan est éprouvant pour moi cette année. »

Le mal du pays

Crédit image : Inès Rebei

Mouna, étudiante en biologie à l’Université Laurentienne, célèbre son premier ramadan hors de son Sénégal natal. « C’est particulièrement difficile d’être seule et de ne pas pouvoir pratiquer les rites de mon pays, surtout que l’heure de la rupture du jeûne est deux heures plus tard ici », confie-t-elle. Pour autant, celle-ci se dit chanceuse d’avoir des colocataires qui s’intéressent à sa culture.

L’ombre de la discrimination

Crédit image : Inès Rebei

Arrivée il y a six ans, la famille Kablan fait partie de la communauté grandissante d’Ivoiriens de la ville. Comme tous les soirs depuis le début du ramadan, la famille de huit membres reçoit des amis autour d’un copieux repas. Certains d’entre eux racontent avoir vécu de la discrimination à Sudbury, à la fois en raison de leur couleur de peau et de leur appartenance religieuse.

Le rêve d’innover à Sudbury

Crédit image : Inès Rebei

Passionnée de cuisine, Bintou Kablan prépare des spécialités ouest-africaines sur commande depuis deux ans. Elle prend actuellement des cours d’entreprenariat en ligne avec le rêve d’ouvrir prochainement le premier restaurant 100 % africain de Sudbury.