Archives ONFR+

Le poids des francophones au Canada et en Ontario continue de descendre recensement après recensement et cette année ne fait pas exception.

Statistique Canada a publié ses plus récentes données concernant la langue mercredi matin. Au pays, le poids des francophones passe de 22,2 % en 2016 à 21,4 % en 2021. Le nombre absolu est toutefois en hausse alors que le français était la première langue officielle parlée 7,8 millions de Canadiens en 2021, en hausse par rapport à 2016 (7,7 millions). Ayant un poids démographique de 3,8 % en 2016, l’aiguille des Franco-Ontariens pointe à 3,4% en 2021 selon la première langue officielle parlée seulement. Cette chute est la plus marquée des cinq derniers recensements.

Le poids des personnes ayant le français seulement comme première langue officielle parlée en Ontario depuis 2001

  • 2001 : 4,3%
  • 2006 : 4,1%
  • 2011 : 3,9%
  • 2016 : 3,8%
  • 2021 : 3,4%

Le nombre absolu de Franco-Ontariens est aussi le plus bas depuis 1996. 484 425 Ontariens disent aujourd’hui utiliser le français comme première langue officielle parlée et 98 270 disent être bilingues.

Crédit image : Statistiques Canada

Le poids démographique des francophones hors Québec diminue aussi, à 3,3 %. Il était à 3,6 % en 2016. Il diminue partout au Canada sauf en Colombie-Britannique.

« Cette diminution s’explique par une combinaison de facteurs, notamment une population en moyenne plus âgée (une population plus âgée compte généralement davantage de décès), la transmission incomplète du français d’une génération à la suivante et les transferts linguistiques (c’est-à-dire lorsqu’une personne parle une autre langue que sa langue maternelle à la maison). Les migrations interprovinciales et internationales jouent pour leur part un rôle variable à cet égard d’une période à l’autre, puis d’une région à l’autre », explique Statistique Canada.

Il s’agit toutefois de chiffres tirés d’une définition moins inclusive de Statistique Canada. En 2016, l’organisme établissait à 3,8% le nombre de francophones hors Québec en incluant les locuteurs mentionnant parler les deux langues officielles. En se basant sur cette définition, le taux de francophones hors Québec est passé à 3,5% en 2021.

Pour l’Ontario, il est trop tôt pour déterminer des facteurs associés à cette baisse, mais les facteurs s’attribuant hors Québec peuvent aussi s’appliquer à la plus grosse province du pays, explique le directeur adjoint du centre de démographie de Statistique Canada, Éric Caron-Malenfant

« Ça poursuit les tendances du passé. On sait que la baisse a été observée dans plus d’une région. Ça été le cas à Ottawa, à Sudbury aussi, mais des analyses supplémentaires seront nécessaire pour mieux comprendre les facteurs précis pour la province de l’Ontario. »

À Sudbury, le poids démographique des francophones baisse de 2,9%, soit de 25,3% en 2016 à 22,5% en 2021. À Ottawa, les francophones étaient 16% de la population il y a cinq ans alors qu’ils sont 14,9% en 2021.

Hors Québec

Le nombre de résidants du Canada hors Québec dont le français était la seule première langue officielle parlée seulement a non seulement diminué en pourcentage, mais en nombre absolu soit de moins 36 000. C’est la première fois depuis 1991-1996 qu’un recensement fait état d’une baisse pour les francophones hors Québec dans le nombre absolu.

Le nombre de personnes dont le français était la seule langue maternelle a aussi diminué depuis 2016, soit de 49 000. Toutefois, le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle, seule ou en combinaison avec une autre langue a bondi à 1,1 millions, une hausse de 36 000.

Au Nouveau-Brunswick, le poids des francophones passe de 32% à 30% selon la première langue officielle parlée de 2016 à 2021. À la lumière des données, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) estime que la province se soit d’avoir une plus grande autonomie en immigration et en éducation notamment.

« Toutefois, il ne faut pas voir que du négatif dans ces données linguistiques : en termes absolus, le français est dans une position de stabilité. Nous pouvons discuter des statistiques, mais le fait est que la population totale des francophones demeure stable, ce qui représente un renversement de la tendance qui était vers le déclin », dit Sue Duguay, la vice-présidente de l’organisme acadien.