Recensement : plusieurs villes du Nord se dépeuplent

Les premières données du recensement 2016 ont été publiées le mercredi 8 février. Crédit photo: Sébastien Pierroz/span>

OTTAWA – Certaines villes du Nord de l’Ontario battent de l’aile en terme de démographie. La première fournée des résultats du recensement 2016 dévoilés le mercredi 8 février dresse un portrait un peu sombre de quelques municipalités du Nord de la province.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

S’il faudra attendre le mois d’août pour que Statistique Canada publie les données avec la lentille des langues officielles, plusieurs villes marquées par le fait francophone font pâle figure.

C’est le cas de Timmins qui a vu une décroissance entre 2011, date de l’avant-dernier recensement, et 2016 (- 3,2 %) pour s’établir à 41 788 résidents, ou encore North Bay où habitent maintenant 51 553 personnes (- 2,6 %).

Entre 2006 et 2011, les deux villes connaissaient encore une croissance démographique.

Plus au Nord, Thunder Bay fait face à un sort semblable avec une population en baisse de 0,4 %, pour ne représenter en 2016 que 107 909 résidents. Si l’on inclut la grande région métropolitaine, il s’agit cependant d’une proportion neutre (0 %).

Le document de Statistique Canada dévoilé ce mercredi attribue les résultats de Thunder Bay aux « fluctuations dans les industries des mines et de la forêt qui touchent souvent l’économie entière de cette région ».

Parmi les municipalités de 5 000 habitants, Kirlkland Lake (- 6 %), Elliot Lake (- 5,3 %) et Tesmiskaming Shores (- 4,6 %) sont celles qui subissent le coup de fouet le plus sévère.

Dans les bastions francophones, Hearst reste relativement stable, avec une perte de seulement 20 résidents ( – 0,4 %), tandis que Kapuskasing augmente sensiblement sa population (1,2 %).

Le Grand Sudbury connaît aussi une faible augmentation. La plus grande municipalité du Nord compte, en 2016, 161 561 résidents (+ 0,8 %).

Dans tous les cas, on est très loin de la moyenne canadienne de 5 % de croissance démographique entre les cinq ans des deux derniers recensements, et de la progression de l’Ontario (+ 4,6 %).

Il s’agit toutefois de la première fois depuis la Seconde guerre mondiale que l’Ontario se situe en-dessous de la croissance nationale pour le deuxième recensement consécutif.

Croissance moins affirmée pour Ottawa et Toronto

Les populations des deux plus grandes villes de l’Ontario sont sans surprise en croissance. Sur la période 2011-2016, les municipalités de Toronto (+ 4,6 %) et Ottawa (+ 5,8 %) ont augmenté. Certes, si l’on prend en compte les grandes régions métropolitaines, il s’agit d’une augmentation moins forte qu’en 2011.

Toujours dans la région du Centre-Sud-Ouest, la croissance démographique s’est considérablement accélérée à Windsor (+ 3,1 %), après le recul observé entre 2006 et 2011 dû à la crise dans le secteur automobile.

Dans cette même région, Guelph (+ 7,7 %) et Oshawa (+ 6,6 %) figurent parmi les régions métropolitaines du Canada où le taux de croissance est le plus affirmé.

À l’inverse, la population a crû moins rapidement à Kingston (+ 1 %) contre une hausse de 4,7 % sur la période précédente, tandis que celle de Pembroke a connu une forte décroissance (- 3 %).