RÉFO : les conditions étudiantes dans le viseur

SUDBURY – L’amélioration des conditions de vie des étudiants seront au cœur du Forum étudiant annuel de l’Ontario français qui débute, vendredi 27 février, à Sudbury.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Pendant trois jours, une soixantaine d’étudiants sous la houlette du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) débâteront de ce qui fait état d’après eux d’urgence.

« La période d’études doit être souvent un moment pour s’épanouir. Or, c’est bien souvent le contraire qui se produit », souligne Alain Dupuis, le directeur général du RÉFO.

« Nous allons notamment parler de l’endettement qui constitue une véritable épidémie pour les étudiants en Ontario. On sait qu’après un baccalauréat de quatre ans, un étudiant de la province accumule environ 28 000 $ de dettes. »

Conséquence? La pression sur les étudiants s’avère lourde, selon le RÉFO. Au risque de mettre en jeu la santé mentale. Trois panels sur ce thème seront d’ailleurs à l’ordre du jour durant les trois jours de forum. Avec l’idée d’outiller les étudiants pour gérer leur stress.

« Les solutions existent pour pallier ces inquiétudes. Nous nous penchons actuellement sur la rémunération des stages pour les étudiants. Beaucoup ne sont en effet pas payés dans une période de travail qui excède trois mois. »

« Insécurité linguistique »

Pour l’organisme, les étudiants francophones demeurent beaucoup plus exposés que les autres à ces difficultés des conditions. « Il y a des barrières supplémentaires qui s’ajoutent pour nous (les francophones). Au niveau financier, le matériel didactique est souvent beaucoup plus cher en français. Sans compter que les étudiants doivent parfois se déplacer dans l’est de la province pour étudier dans leur langue. »

Autre aspect sous les radars du RÉFO : l’insécurité linguistique. Une formule qui renvoie selon M. Dupuis au stress provoqué chez certains francophones et francophiles d’étudier dans leur langue. « On pourrait décrire le phénomène comme un manque de confiance par rapport son niveau de français oral ou écrit qui est souvent le résultat d’un environnement hostile aux accents, aux fautes de français et à la réalité culturelle de l’Ontario français. L’effet est alors déstabilisant pour l’étudiant. »

Alfred et université franco-ontarienne

Les étudiants profiteront par ailleurs des trois jours pour organiser des « tables rondes » sur l’avenir du campus d’Alfred dans l’Est ontarien et le projet d’université franco-ontarienne.

Deux thèmes plus que jamais sous les feux de l’actualité puisque l’unique institution d’enseignement agricole en français de la province reste dans l’attente d’une décision du gouvernement quant à son futur.

Concernant l’idée d’établir dans la province une gestion « par et pour les francophones » du postsecondaire, celle-ci avait été mise en avant de plus belle le 10 février lorsque le RÉFO demandait depuis Queen’s Park la mise en place d’une université franco-ontarienne en 2018.

Renouvellement

Toujours est-il que la sixième assemblée générale annuelle, dimanche, pourrait chambouler quelque peu l’exécutif de l’organisme étudiant. « Il devrait y avoir des changements », souffle M. Dupuis, avare de détails.

Le flou est aussi entretenu pour savoir si la coprésidente emblématique Geneviève Latour voudra briguer un nouveau mandat à la tête de l’organisation. « On va vers du renouvellement », soutient de nouveau M. Dupuis.