S’afficher en vert et blanc : une nouvelle campagne pour La Résistance

Les manifestations franco-ontariennes, ici à Temiskaming Shores. Source Facebook: Festival Des Folies Franco-Fun

On avait quitté 2018 au cœur du mouvement de La Résistance face aux coupes du gouvernement Ford. Le 14 décembre, l’embauche de Ronald Caza et Mark Power laissait planer la possibilité d’un recours judiciaire. En attendant les conclusions des deux avocats, on continue à s’organiser sur le terrain.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et ses partenaires travaillent sur une nouvelle campagne de sensibilisation via les médias sociaux. « On s’apprête à demander aux gens de s’afficher de toute sorte de façons sur les médias sociaux, d’augmenter la présence verte. Certains cultivateurs l’ont déjà fait en affichant, par exemple, un drapeau franco ontarien sur leur ferme », laisse entendre le président de l’AFO, Carol Jolin.

Objectif pour l’organisme porte-parole des francophones : impliquer encore et toujours les Franco-Ontariens. « On veut envoyer le message qu’on a toute une communauté francophone, vibrante et qui a des droits. »

La campagne sera lancée dans les prochains jours, prévient-on du côté de l’AFO.

800 cartes au bureau de Caroline Mulroney

Ce n’est pas la première campagne que l’AFO va mener depuis les manifestations du 1er décembre qui avaient réunis plus de 14 000 personnes à travers l’Ontario.

En début d’année, l’organisme avait enjoint les Franco-Ontariens d’envoyer une carte postale à un député conservateur du gouvernement de l’Ontario. Avec l’idée de rétablir le Commissariat aux services en français ainsi que le financement de l’Université de l’Ontario français (UOF).

La ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney. Archives #ONfr

Résultat des courses : la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, aurait reçu 800 des 2 000 cartes envoyées, selon les chiffres de l’AFO. Venaient ensuite le premier ministre, Doug Ford, avec 500 cartes reçues, mais aussi… le ministre des Finances, Vic Fedeli, qui aurait récolté plus de 125 documents du genre.

Quid de la méthode pour mener La Résistance? « Nous avons quatre comités », précise M. Jolin. « Le comité directeur se rencontre chaque semaine. Il y a aussi, bien sûr, le comité légal qui a le mandat de jeter un œil sur la Loi 57 [celle votée le 6 décembre qui a officialisé les coupes dans les services en français en Ontario] et de nous revenir avec un cadre légal, de nous dire quelles sont les options. Pour le moment, nous n’avons pas encore idée de ce que nous allons faire! »

Ailleurs dans la province, suivre les directives de l’AFO

Toujours est-il que le mouvement de La Résistance ne se limite pas à Ottawa, Toronto et Sudbury. Si ces pôles francophones avaient réunis à eux trois environ 8 000 manifestants le 1er décembre dernier, les autres villes ne sont pas en reste.

« A Sarnia, c’est bien tranquille, on suit les directives de l’AFO », confie Tanya Tamilio, l’une des membres du comité Résistance, à Sarnia, qui s’est rapidement mis sur pied après le « jeudi noir », le 15 novembre. « Nous allons faire un copier/coller de l’information, et la faire circuler. »

Même son de cloche du côté de North Bay où l’on attend patiemment les directives de l’AFO. « Oui, nous allons embarquer dans ces campagnes », résume Michel Pagé, l’un des porte-paroles du mouvement de La Résistance dans le Nipissing.

« Notre travail se fait par le biais des médias sociaux, et par courriel, nous allons envoyer de l’information, sous forme d’un Saviez-vous que, pour éviter la mésinformation (sic) et d’un Il faudrait que pour inciter les gens à agir. »

Pour M. Pagé, les consignes peuvent être aussi locales et indépendantes de l’AFO. « Nous allons demander, par exemple, aux résidents d’assister au Carnaval d’hiver de North Bay et d’y afficher leurs couleurs. »

D’après lui, les choses ont tout de même changé depuis le mois de décembre. « Nous sommes dans une deuxième étape. L’annonce sur le financement fédéral pour l’Université de l’Ontario français nous donne un répit d’un an qui fait que nous sommes maintenant plus dans le marathon que le sprint. Le but, c’est de garder l’intérêt des gens à long terme. »

Du côté de Timmins, on attend aussi les consignes de l’AFO, tout en ne demeurant pas à cours d’idées. « Ma préférence serait qu’on fasse une grosse manifestation autour de Queen’s Park, de 10 000 à 15 000 personnes », plaide le directeur général de l’Alliance de la francophonie de Timmins, Sylvin Lacroix.

« Doug Ford, ce bonhomme-là, il ne veut que couper, et dire que les coupes, ça n’a rien à faire avec la culture et la langue, c’est inexact. De ce qu’ils ont coupé, ça n’allait peut-être pas au déficit! »