Services en français : Markham obtient sa désignation
TORONTO – La banlieue métropolitaine de Markham deviendra la 26e région désignée en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario. Le gouvernement provincial a annoncé, le mardi 30 juin, le début d’une période de rodage de trois ans devant permettre à ses agences et ministères de renforcer leurs services aux quelque 4500 francophones de l’endroit.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
À compter du 1er juillet 2018, la province aura l’obligation d’offrir à Markham des services en français équivalents à ceux offerts en anglais en termes de qualité et de disponibilité, qu’ils soient fournis directement par un organisme gouvernemental ou par un tiers pour le compte de celui-ci.
« La désignation de Markham reflète l’essor et la vitalité de la population francophone de l’Ontario. Les francophones habitant à Markham auront accès à des services provinciaux en français plus complets », a commenté Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, le 30 juin.
La Ville de Markham, avec ses 4500 francophones sur d’un peu plus de 300000 habitants, arrivait toutefois juste en-deçà du minimum requis de résidents francophones pour obtenir une désignation en vertu de la Loi 8 de 1986.
L’Office des affaires francophones (OAF) a donc appliqué à cette banlieue au nord de Toronto la même désignation « discrétionnaire » qu’à Kingston, qui est devenue en 2009 la 25e région désignée même si elle ne satisfaisait pas les critères minimum, soit 5000 francophones en milieu urbain ou 10% de la population en milieu rural.
« Il y avait une volonté de la communauté, de tous les députés et tous les élus locaux », a fait remarquer Mme Meilleur à #ONfr. « Ça a rendu le processus beaucoup plus facile. »
La désignation de Markham obligera, entre autres, le ministère des Transports de l’Ontario à installer des panneaux de signalisation bilingues aux abords de l’autoroute à péage 407.
« Jalon important »
La communauté francophone de la région de York avait amorcé en 2011 ses démarches pour obtenir la désignation de Markham en vertu de la Loi sur les services en français. C’est dans cette ville qu’habitent le quart des 16000 francophones de cette région parmi les plus multiculturelles au pays.
« Il s’agit d’un jalon important pour les francophones de la région de York, mais aussi pour l’ensemble de l’Ontario », a réagi Mona Babin, directrice générale de l’Association des francophones de la région de York, par le biais d’un communiqué, le 30 juin.
Huit ministères et organismes provinciaux ont des bureaux à Markham, notamment la Régie des alcools de l’Ontario, la LCBO, le ministère des Services sociaux et communautaires, et le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse.
« Grâce à cette désignation, les résidents francophones auront accès à des services en français offerts par des organismes provinciaux. Cette initiative permettra également de veiller à ce que les deux langues officielles soient privilégiées dans notre communauté », s’est réjoui à son tour le maire Frank Scarpitti, qui a appuyé la désignation de sa ville en vertu de la Loi 8 de 1986.
Attente à Oshawa
Un peu plus de 80% des Franco-Ontariens habitent maintenant dans une région désignée.
Ce n’est toutefois pas le cas pour les francophones des banlieues à l’est de Toronto, qui militent depuis 2009 pour la pérennité des services en français dans leurs patelins mais dont les démarches semblent piétiner. Si bien que cette année, l’Assemblée des communautés francophones de l’Ontario (ACFO) de Durham-Peterborough, porteuse du dossier, a décidé de concentrer ses efforts sur la Ville d’Oshawa plutôt que sur l’ensemble de la région de Durham.
« Ce n’est pas tout le monde qui est sur la même longueur d’ondes », a fait valoir Mme Meilleur, jetant le blâme sur le gouvernement régional de Durham qui s’oppose à la désignation « pour une question d’argent », selon elle. « Pourtant, ça ne coûterait pas plus cher », a insisté la ministre.
Les francophones de la région de Kitchener-Waterloo ont, eux aussi, amorcé des démarches en vue d’une désignation en vertu de la Loi sur les services en français mais ils n’en sont qu’« au début du processus », selon Mme Meilleur.