Subdurygate : les accusations abandonnées

SUDBURY – Les accusations contre les deux organisateurs libéraux, Gerry Loughead et Patricia Sorbara, ont été abandonnées le mardi 24 octobre. Le juge Howard Borenstein a estimé que la preuve était insuffisante pour donner suite aux procédures.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

La demande de rejet des accusations avait été formulée il y a deux semaines par les avocats des deux accusés. Ces derniers estimaient que la preuve n’était pas suffisante pour convaincre un jury de la culpabilité des deux membres du Parti libéral de l’Ontario (PLO).

Par voie de communiqué, le PLO s’est dit soulagé du dénouement de ce procès.


« Nous avons toujours été confiants des faits dans cette affaire et qu’un tribunal allait conclure qu’aucune faute n’avait été commise » – Parti libéral de l’Ontario


« Nous regrettons que l’opposition ait de manière vindicative mis en accusation deux personnes innocentes et ait sali leur réputation pendant trois ans », ajoute le parti de la première ministre Kathleen Wynne.

Le PLO assure être prêt à réintégrer Patricia Sorbara dans son équipe de campagne en vue du scrutin de juin 2018.

Dans cette affaire, les deux organisateurs du PLO Patricia Sorbara, qui était l’ancienne chef de cabinet de la première ministre Mme Wynne, et Gerry Loughead étaient accusés d’avoir demandé à Andrew Olivier, un ancien candidat libéral, de renoncer à sa candidature lors de l’élection partielle de Sudbury en 2015 en échange d’un emploi ou d’une nomination.

Lors des procédures, la première ministre Wynne et le ministre de l’Énergie, Glenn Thibeault, qui ne faisaient face à aucune accusation dans cette affaire, ont accepté de lever leur privilège parlementaire pour aller témoigner et expliquer leur version des faits.

M. Thibeault a pour sa parti indiqué qu’il était soulagé du dénouement du procès, en indiquant que cette cause n’aurait jamais dû se rendre jusqu’au bout.

L’opposition en furie

Quelques secondes après la décision du juge Borenstein, le chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, Patrick Brown a jugé que cet épisode est symptomatique de la manière d’agir du PLO.


« Tout cet épisode montre une tendance constante de corruption politique. Nous sommes inquiets de ce qu’ils (les libéraux) aient pu cacher et nous craignions les prochains scandales » – Patrick Brown


Même son de cloche du côté du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario. Le député néo-démocrate de la circonscription de Timmins-Baie James, Gilles Bisson, ne croit pas que l’issue du procès reflète la réalité.

« Les Ontariens ne sont pas réconfortés de voir que deux hauts placés du PLO ont battu des accusations de corruption. »


« Ce procès nous a donné un aperçu de la manière de fonctionner du Parti libéral et du fait que le PLO était obsédé par ses propres intérêts et non ceux des Ontariens » – Gilles Bisson


Malgré le dénouement, il doute que les Ontariens aient repris confiance envers le gouvernement de la première ministre Wynne.

Un long scandale à Queen’s Park

Le scandale du Sudburygate a fait couler beaucoup d’encre depuis l’an dernier. Les progressistes-conservateurs et les néo-démocrates ont talonné pendant des mois le gouvernement pour savoir si un poste de ministre avait été promis au ministre de l’Énergie, Glenn Thibeault, ce qui a toujours été nié par le principal intéressé.

Plus récemment, Patrick Brown avait laissé entendre que c’était Mme Wynne qui faisait face à un procès, poussant la première ministre à demander des excuses de la part du chef de l’opposition officielle.

Jusqu’à présent, M. Brown a refusé de s’excuser pour ses propos et les avocats de la première ministre ont déposé un libellé en diffamation, exposant le chef du Parti PC à des poursuites.