La Sunshine list dévoilée : le gouvernement Ford promet d’agir sur les salaires

TORONTO – La traditionnelle Sunshine List, qui dévoile l’identité de l’ensemble des employés publics qui ont gagné plus de 100 000 $ au cours de la dernière année, est de nouveau rendue publique. À quelques jours du budget de l’Ontario, le gouvernement Ford se positionne politiquement par rapport au document qui illustrerait les dépenses excessives de la province.

En l’espace d’un an, 20 000 nouveaux employés de la province ou d’organismes publics ont fait leur apparition sur cette liste qui regroupe tous les salaires en haut de 100 000$ pour l’année 2018. On retrouve 151 197 employés des secteurs public et parapublic de l’Ontario sur la liste, contrairement à 131 000, l’année précédente.

Dans son communiqué, le gouvernement Ford cible particulièrement les employés des réseaux de la santé : « Les données montrent que le nombre d’employés qui perçoivent plus de 100 000 $ par année au sein des organismes qui forment Santé Ontario est passé de 138 en 2003 à 1 469 en 2018, une augmentation de 964,5 %. »

Il faut dire que le gouvernement conservateur a proposé un plan pour fusionner ces réseaux et espère ainsi réduire le nombre de hauts dirigeants.

Dans les organismes francophones

Bon nombre d’institutions francophones comptent des dirigeants et des employés sur la Sunshine List. C’est le cas d’établissements d’enseignement, de centres de santé et de la télévision publique ontarienne, notamment. Voici une liste non-exhaustive des salaires les plus élevés dans ces organismes.

Les dirigeants des institutions post-secondaires francophones sont présents sur la liste. Jacques Frémont, recteur de l’Université d’Ottawa, a obtenu 399 616 $. Pierre Zundel, de l’Université Laurentienne, 300 079 $.
Les dirigeants par intérim du Collège universitaire bilingue de Glendon, Dominique Scheffel-Dunand et Ian Roberge, ont empoché 176 604 $ et 166 803 $, respectivement. Des dizaines d’autres professeurs et cadres de ces institutions se trouvent aussi sur cette liste.

Daniel Giroux, président du Collège Boréal, a obtenu 258 663 $, en 2018. Sa vis-à-vis à La Cité, Lise Bourgeois, 289 666 $ pour la même période.

Le commissaire aux services en français, Me François Boileau, a obtenu une rémunération de 207 676 $, en 2018. Son poste a été éliminé dans la foulée des coupes francophones de l’automne.

Une quinzaine d’employés de TFO sont sur cette liste. Une poignée ne sont cependant plus à l’emploi du diffuseur public ontarien. Le président de la chaîne, Glenn O’Farrell, a obtenu un salaire de 251 129 $, en 2018.

Le président-directeur général de l’Hôpital francophone Montfort a, pour sa part, un salaire de 422 664 $, en 2018. La directrice du Centre Franco-Ontarien de ressources pédagogiques (CFORP), Penny Bell, a récolté 148 509 $, l’an dernier.

Selon les analyses menées par ONFR+, 1600 personnes qui travaillent dans les conseils scolaires publics francophones et catholiques francophones se retrouvent sur la Sushine List, cette année.

Le gouvernement Ford veut agir

Peter Bethlenfalvy, président du Conseil du Trésor, promet d’agir pour freiner les hausses de salaires dans les secteurs public et parapublic.

« Il s’agit de l’argent des contribuables et nous tenons à ce que les dépenses du gouvernement soient axées principalement sur les services et les programmes de première ligne – tels que les soins de santé et l’éducation », a-t-il indiqué.

« Plus de la moitié des dépenses du gouvernement sert à payer les traitements des employés. Nous continuerons donc à examiner les coûts de traitements dans une optique de viabilité. Pour pouvoir protéger les services publics, nous devons adopter de nouvelles approches en matière de traitements et réformer les services publics en plaçant la fiabilité et les contribuables au cœur de toutes nos activités », ajoute Peter Bethlenfalvy.

Cliquez ici pour consulter l’édition 2018 de la Sunshine List