Terre-Neuve-et-Labrador se dote d’une politique de services en français

La ministre Responsable des Affaires francophones, Susan Sullivan. (Photo: Facebook FFTNL)
La ministre Responsable des Affaires francophones, Susan Sullivan. Facebook FFTNL

SAINT-JEAN – Alors que des élections provinciales sont sur le point d’être déclenchées, jeudi 5 novembre, le gouvernement conservateur de Paul Davis pourra s’enorgueillir, auprès des Franco-Terre-Neuviens, d’avoir accédé à l’une de leurs demandes de longue date en adoptant une Politique sur les services en français.

« Honnêtement, quand j’ai appris la nouvelle, je suis devenue très émue. Ça fait tellement d’années que nous travaillons là-dessus! », raconte Cyrilda Poirier, présidente de la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL).

Annoncée par Thomas J. Hedderson, le secrétaire parlementaire de la ministre Responsable des Affaires francophones, Susan Sullivan, en marge de la 42e assemblée générale annuelle la FFTNL, cette politique, fruit de 15 années de travail, est « un grand pas dans l’histoire de la francophonie provinciale », selon Mme Poirier.

« Nous avons déjà le Bureau des services en français (BSF) qui fait un bon travail, mais une institution comme celle-ci n’est jamais garantie, notamment en cas de coupures budgétaires. Avec la nouvelle politique, on sécurise encore un peu plus les services en français et on peut même espérer que cela permette plus de services directs à la population. Désormais, les administrations provinciales ne pourront pas dire qu’il n’y a aucune directive du gouvernement en ce sens pour appuyer un refus de nous servir en français. »

La nouvelle politique « s’applique à tous les ministères du gouvernement provincial », est-il précisé, et a pour objectif « l’adoption d’une approche uniforme et coordonnée pour la prestation de services en français ».

Mme Poirier explique la décision du gouvernement par le travail du député acadien de Port-au-Port, originaire de Cap St-George, Tony Cornect. L’ancien  ministre responsable des Affaires francophones a beaucoup aidé à faire avancer ce dossier, selon la présidente de la FFTNL.

« Il était plus sensible à notre cause car il la comprenait mieux. Nous sommes très peu nombreux proportionnellement, ce n’est pas toujours facile de se faire entendre. Des fois, même des francophones refusent de nous servir en français pour ne pas créer un précédent », confie-t-elle.

Selon les chiffres du recensement de 2011 de Statistique Canada, ils sont 3020 ayant déclaré le français comme langue maternelle, soit 0,6% de la population.

La politique mise en place ne donnera toutefois pas plus de pouvoir au BSF qui offre des services de traduction, d’appui linguistique et de formation en français, tout en faisant le lien avec la communauté francophone.

Prochaine étape : une loi sur les services en français?

Jointe à plusieurs reprises par l’équipe d’#ONfr, la ministre Sullivan n’était pas disponible pour répondre à notre demande d’entrevue. Son bureau a toutefois précisé que la politique mise en place a pour mission d’augmenter la capacité des administrations à offrir des services offerts en français. La présidente de la FFTNL voit déjà plus loin.

« Nous allons d’abord savourer mais il est certain que la prochaine étape, ce serait d’avoir une loi sur les services en français. Nous pensons commencer à travailler là-dessus en 2016. »