Tests de l’OQRE : des résultats plus difficiles pour le Nord

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Quelque 91 % des élèves inscrits dans une école francophone ont réussi le fameux Test provincial de compétences linguistiques (TPCL) en 2018. Mais les résultats détaillés, dévoilés mercredi par l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE), sont inégaux. Beaucoup de conseils scolaires du Nord de la province tirent de l’arrière.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Lorsqu’on jette un œil attentif sur les résultats, on remarque que les conseils scolaires Franco-Nord, des Grandes-Rivières, Nouvel-Ontario, le Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario, ainsi que celui du Grand Nord de l’Ontario se situent en-dessous de la moyenne provinciale des conseils scolaires francophones pour le TPCL.

La petite exception : le Conseil scolaire de district catholique des Aurores boréales dont les résultats aux tests ont grimpé de trois points depuis 2017, passant de 89 à 92 % de réussite, cette année.

Graphique sur le nombre d’élèves ayant réussi le Test provincial de compétences linguistiques.

« C’est décevant de ne pas être dans la norme », concède Denis Labelle, président du Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario (CSPNE), dont l’institution affiche un taux de réussite de 76 %, le plus bas parmi les 12 conseils scolaires. « Ça va être à l’ordre du jour de la réunion que nous (le CSPNE) allons avoir demain et samedi. On va voir comment on va faire pour améliorer la situation. »

Le TPCL mesure le niveau de littératie des élèves en évaluant leurs compétences en écriture et en lecture.

Au total, ce sont 5 595 élèves francophones qui ont passé le TPCL pour la première fois en mars 2018 afin d’évaluer leurs compétences en littératie dans toutes les matières jusqu’à la fin de la 9eannée.

Le test est réalisé par les élèves lorsqu’ils sont en 10e année.

« Nous sommes là pour commencer la discussion et amener les enseignants à commenter les résultats », fait part la directrice de l’évaluation à l’OQRE, Joanne Rinella. « Il faut bien comprendre que chaque conseil scolaire est unique. »

En d’autres mots, l’OQRE ne se donne pas la mission de comparer les résultats, ni d’établir une différence entre les résultats du Nord et des autres zones géographiques.

L’Est de la province et MonAvenir brillent

Quoi qu’il en soit, les résultats au TPCL sont somme toute meilleurs dans l’Est de la province.

Le Conseil des écoles publiques de l’est de l’Ontario (CEPEO) ainsi que le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) affichent une réussite de 94 %. Le Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO) est juste derrière avec un taux de 93 %.

Le Centre-Sud-Ouest de la province n’est pas en reste. Les conseils MonAvenir et Viamonde franchissent la barre des 90 %. « Les élèves de 10e année ont encore une fois excellé au test provincial de compétences linguistiques avec un taux de réussite de 94 % », a réagi la présidente du conseil MonAvenir, Melinda Chartrand, par voie de communiqué de presse.

Le CEPEO en tête pour les mathématiques

Si trois conseils scolaires se partagent la meilleure réussite pour le TPCL, le CEPEO est largement en tête concernant le test de mathématiques de 9e année. L’institution éducative se classe en tête au niveau des cours théoriques (94 % de réussite), tout comme les cours de mathématiques appliqués (64 %).

« Les résultats sont excellents », a conclu la directrice de l’Éducation au CEPEO, Édith Dumont, dans un communiqué. « La très grande majorité de nos élèves réussissent bien, mais nous nous faisons un devoir d’accompagner chaque élève. »

Le test de mathématiques évalue les compétences en mathématiques que les élèves doivent avoir acquises à la fin de la 9e année. Les résultats sont sensiblement proportionnels à ceux du TPCL, et montrent les élèves du Nord de nouveau plus en retrait.

Rappelons une nouvelle fois que pour beaucoup d’organismes, ces tests doivent être pris avec du recul. À commencer par l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) qui voit dans ces épreuves une pression pour les enseignants. Aussi, ces résultats ne donneraient qu’un portrait très partiel des compétences des élèves franco-ontariens, juge l’AEFO.