Thunder Bay, la région la plus touchée du Nord

L'hôpital de Thunder Bay. Crédit image: #ONfr
Le Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay. Archives ONFR+

Il y a maintenant 55 cas attestés de COVID-19 à Thunder Bay, confirme le bureau de santé publique de la région. Le district Thunder Bay est ainsi devenu le plus touché du Nord de l’Ontario, dépassant les 54 cas dans le district de Porcupine.

La montée soudaine du nombre de cas à Thunder Bay est due en grande partie à une éclosion dans la mine Lac des Îles, au Nord de la ville, souligne la Dre Janet DeMille, médecin-hygiéniste du Bureau de santé du district de Thunder Bay (BSDTB) dans une vidéo diffusion. Cette éclosion est indirectement responsable pour plus de la moitié des cas dans la région.

« Neuf employés de la mine ont été infectés », explique-t-elle.

Les suivis auprès de ces gens ont permis d’identifier un total de 20 cas directement lié à cette éclosion, confirme Morgan Murphy, responsable des comptes pour la minière Smithcom Limited.

La mine de Lac des Îles, à 90 kilomètres au Nord de Thunder Bay. Crédit image : groupe Impala

Plus tôt en avril, les bureaux de santé publique de Sudbury, de Timiskaming et du Nord-Ouest ont aussi confirmé des cas reliés aux mines sur leur territoire.

La mine Lac des Îles a depuis suspendu ses opérations, mais les autres mines de la région demeurent opérationnelles.

Des signes de contamination communautaire

En plus des cas reliés au voyage et à l’éclosion dans la mine, quinze autres cas dans la région demeurent un mystère. Le bureau de santé publique n’a pas été en mesure de déterminer la source de leur contamination.

« C’est une preuve supplémentaire que le virus se propage dans la communauté », conclut la Dre DeMille.

Dre Janet DeMille, médecin-hygiéniste et directrice générale du Bureau de santé publique du district de Thunder Bay. Crédit photo : BSPDTB

Elle nuance toutefois que la contamination communautaire n’augmente pas de manière radicale, et que le système de santé de la région est en mesure de gérer l’afflux.

« Des hausses radicales sont à l’origine des problèmes importants que nous voyons en Italie ou, plus récemment, à New York. Nous ne voyons rien de tel ici », assure-t-elle.

Plus de tests, donc plus de cas

Un facteur qui contribue à la hausse de cas confirmés de COVID-19 dans la région de Thunder Bay est l’augmentation du nombre de tests de dépistage effectués.

En tout, le BSDTB a effectué 1 888 tests de dépistage, dont 117 sont encore en attente de résultats. À titre de comparaison, le Bureau de santé publique de Porcupine a effectué 1 481 tests.

« Cela nous a permis d’obtenir une meilleure indication du nombre de cas dans la communauté et de ne pas voir un afflux rapide du nombre de patients », explique le Dr Stewart Kennedy, responsable des incidents de COVID-19 pour le Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay.

« Nous n’avons plus que 22 dossiers actifs, ce qui est moins qu’auparavant, et très peu de personnel médical en arrêt de travail, en raison du temps de traitement rapide. »

Pour accélérer d’autant plus son temps de traitement, l’hôpital de Thunder Bay a annulé de nombreux services non essentiels, comme les chirurgies non urgentes.

« Nous ne pratiquons toujours pas d’interventions chirurgicales non urgentes et nous avons retardé des opérations moins prioritaires », raconte le docteur. « Mais il y a quatre ou cinq semaines de ça maintenant. Alors notre équipe chirurgicale examine maintenant ces cas en fonction de leur priorité. »