Des baccalauréats en français au campus torontois de Boréal

Des acteurs universitaires francophones et bilingues de l'Ontario deviennent partenaires avec Boréal à Toronto Crédit image: Étienne Fortin-Gauthier

TORONTO – Sans sortir du nouveau campus torontois de Boréal, un étudiant pourra compléter un baccalauréat, suite à son diplôme collégial. Des universités francophones et bilingues rendent possible ce nouveau projet, qui a pour objectif de convaincre l’étudiant de demeurer dans le système éducatif francophone, malgré le contexte très compétitif dans la Ville reine.

« On ne devient pas une université. C’est de travailler de manière plus étroite entre le collégial et l’universitaire, le tout en français », fait savoir Daniel Giroux, président du Collège Boréal, en entrevue avec ONFR+.

Grâce à une entente avec plusieurs universités francophones et bilingues, un étudiant qui a complété deux ans au Collège Boréal pourra décrocher un bac après deux nouvelles années d’études universitaires.

Daniel Giroux, président du Collège Boréal. Crédit image : Étienne Fortin-Gauthier

Ainsi, un programme de baccalauréat en innovation sociale pourrait être offert par l’Université St-Paul, à Toronto, sur le campus de Boréal. Le choix des programmes se fera dans un esprit de collégialité pour ne pas venir nuire à l’offre francophone actuelle et future dans la Ville reine.

Ne pas porter ombrage à l’UOF et à Glendon

La nouvelle offre ne devrait donc pas porter ombrage à la future Université de l’Ontario français ou au campus universitaire bilingue de Glendon. Ce dernier est d’ailleurs partenaire du Collège Boréal et collaborera aussi à ce projet.

« Ce sera des ententes d’arrimages significatives pour un étudiant. L’étudiant va avoir passé deux ans à développer des compétences professionnalisantes, mais après il veut comprendre le milieu dans lequel il va travailler. Nous suivons le mouvement naturel de cet élève avec une telle entente », croit Dominique Scheffel-Dunand, Coprincipale par intérim, du campus Glendon.

L’Université d’Ottawa et l’Université Laurentienne seront aussi du projet. Et, fait inédit, l’Université de Moncton offrira aussi des programmes en partenariat avec le collège francophone torontois.

Des acteurs universitaires francophones et bilingues de l’Ontario deviennent partenaires avec Boréal à Toronto. Crédit image : Étienne Fortin-Gauthier

« Je me réjouis de cette entente de collaboration avec le Collège Boréal et le remercie de l’occasion qui est offerte à l’Université de Moncton de contribuer à la formation en français des étudiantes et étudiants inscrits à son campus de Toronto », a souligné Jacques Paul Couturier, recteur et vice-chancelier par intérim de l’Université de Moncton. « C’est une nouvelle passerelle entre l’Acadie et l’Ontario français », a-t-il ajouté, en conférence de presse.

Cette entente voit le jour dans le contexte où le manque de programmes post-secondaires en français est criant. Par le passé, de nombreux acteurs ont dénoncé le manque d’options pour un étudiant qui veut poursuivre ses études universitaires en français dans la Ville reine.

Lutter contre l’assimilation

Chacune des institutions universitaires partenaires dans le projet de Boréal se devra d’offrir au moins deux programmes de baccalauréat. Les cours seront offerts de manière magistrale ou, parfois, à distance.

Cette nouvelle stratégie vise à retenir l’étudiant francophone au sein du réseau éducatif de langue française. « Avoir un plus grand accès au post-secondaire en français, ça va aider les parents à encourager leurs jeunes à étudier dans leur langue, du début à la fin, en français », affirme Daniel Giroux. Face à une absence d’offre de programmes universitaires en français dans plusieurs sphères, un étudiant pouvait craindre de devoir s’expatrier au terme de ses années collégiales, rapporte-t-il. « Donc, ils vont parfois décider de virer en anglais », se désole M. Giroux.

Le nouveau campus du Collège Boréal de Toronto se trouvera dans le quartier à la mode de La Distillerie. Son ouverture est espérée en 2021 par les dirigeants de l’institution. ONFR+ rapportait néanmoins, à l’automne, qu’un retard est possiblement à prévoir dans la livraison de l’édifice.