Toujours aucun échéancier pour une gestion francophone du Centre Jules-Léger

La ministre de l’Éducation en Ontario, Mitzie Hunter, Crédit image: Jean-François Morissette

MISSISSAUGA – Dans un discours prononcé lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO), la ministre de l’Éducation de l’Ontario, Mitzie Hunter, a réitéré l’intention du gouvernement libéral de conserver une gestion francophone au Centre Jules-Léger. Toutefois, aucun échéancier n’a été avancé par la ministre pour compléter ce transfert.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Le gouvernement ontarien avait annoncé le lundi 8 août dernier qu’il maintiendrait le Centre Jules-Léger ouvert et indiqué que le gouvernement apporterait « des changements législatifs en vue de transférer la structure de gouvernance du Centre Jules-Léger aux 12 conseils scolaires de langue française afin de mieux servir les élèves francophones ».

Toutefois, six mois après cette annonce, les changements législatifs promis pour confirmer le transfert se font toujours attendre.

Lors de l’assemblée générale annuelle de l’AEFO, le dimanche 26 février, la ministre de l’Éducation de l’Ontario, Mitzie Hunter, a assuré aux enseignants présents que le dossier suivait son cours.

Actuellement un groupe de consultants planche pour trouver une solution financièrement viable à long terme, en partenariat avec le gouvernement, pour conserver la gestion francophone.

La ministre Hunter a confirmé que le gouvernement ontarien était toujours en processus de consultation.

« Nous voulons nous assurer que nous avons tous les avis avant d’aller de l’avant et nous sommes engagés à faire les changements législatifs au besoin », a expliqué la ministre.

Celle qui est également la députée libérale de la circonscription de Scarborough-Guildwood n’a toutefois pas été en mesure de donner un échéancier clair sur le moment du transfert.

« Je crois que nous sommes dans les délais. Il est très important d’avoir les avis de tous et d’avoir une collaboration dans ce dossier, mais nous sommes engagés à aller de l’avant », a martelé Mme Hunter.

« Je ne vois pas d’embûches pour aller de l’avant », a-t-elle ajouté.

Rémi Sabourin, président de l’AEFO, avoue ne pas être entièrement satisfait par les réponses fournies par la ministre Hunter dans ce dossier.

« Comme tout le monde dans la communauté franco-ontarienne, j’aimerais que ça bouge un petit peu plus vite. Par contre, je sais qu’il y a des choses qui se font (…) et du côté de l’AEFO, on attend de voir des vraies décisions », a-t-il expliqué en point de presse.

Il entend tout de même continuer de poser des questions pour s’assurer que le dossier débouche.

Aussi présent lors de l’AGA, le chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario (PC de l’Ontario) Patrick Brown a déploré la lenteur du dossier. Sans connaître les détails de l’histoire, le député progressiste-conservateur de la circonscription de Simcoe-Nord a indiqué que s’il y a des pressions à faire sur le gouvernement pour faire avancer le transfert, il serait en mesure de les faire.

Un porte-parole pour la ministre a toutefois assuré à #ONfr que cela ne changeait rien pour le Centre Jules-Léger et qu’il restera ouvert.

Le dossier de l’université franco-ontarienne rebondit

La ministre Mitzie Hunter s’est également fait questionner par des membres de l’AEFO sur la création d’une université franco-ontarienne.

Mme Hunter a réitéré l’engagement de son gouvernement à développer une université franco-ontarienne. Mme Hunter a rappelé qu’un comité d’experts plongeait actuellement sur le dossier et que des développements sont à venir.

Le chef du PC de l’Ontario, Patrick Brown, a quant à lui déploré la lenteur du dossier.

« C’est toujours un processus, c’est toujours de l’étude. Si c’est une priorité de ce gouvernement, il y a des actions à faire », a-t-il expliqué.

« Le mois prochain, il va y avoir un budget et j’espère qu’il va y avoir une action », a-t-il ajouté.

M. Brown a promis aux membres de l’AEFO que s’il était porté au pouvoir en juin 2018, l’université franco-ontarienne allait voir le jour.

« C’est une bonne idée pour l’Ontario et je vais toujours l’appuyer. Si je suis le premier ministre de l’Ontario, il y a de l’action, il y a une université francophone », s’est-il exclamé.

Durant son allocution, Patrick Brown a aussi réitéré l’engagement de son parti envers les enseignants de la province et déploré le manque de ressources dans le système, notamment dans le nord de la province.

Il a aussi profité de la tribune pour déplorer le manque d’avancées en matière de francophonie de la part du gouvernement.

« Pour le moment, ce n’est pas une priorité. C’est un gouvernement qui vit avec plusieurs crises et ils n’ont pas de temps pour des choses comme ça (les dossiers francophones). C’est triste, parce que c’est quelque chose d’important pour l’Ontario de pouvoir protéger les services pour les communautés francophones », a-t-il déclaré.