Trudeau a parlé des Franco-Ontariens avec Ford

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau. Archives ONFR+

OTTAWA – Le premier ministre Justin Trudeau a abordé la question des compressions qui touchent les Franco-Ontariens avec le premier ministre Doug Ford, ce lundi. À Ottawa, une motion demande au fédéral d’agir.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Discret depuis le début de la crise en Ontario français, le premier ministre Justin Trudeau avait toutefois fait part de sa déception et de sa préoccupation par rapport à la situation en Ontario français à quelques reprises.

Le Parti conservateur du Canada (PCC) le pressait de parler avec son homologue ontarien. Et ce lundi, M. Trudeau a profité d’une conversation téléphonique au sujet de l’annonce de la fermeture de l’usine de General Motors, à Oshawa, avec le premier ministre Doug Ford, pour aborder la question.

« Le premier ministre Trudeau a souligné l’annonce du premier ministre Ford concernant les mesures que son gouvernement prendra pour reconnaître les contributions importantes des Franco-Ontariens. Le premier ministre a réitéré l’engagement ferme du gouvernement fédéral à continuer de soutenir les Franco-Ontariens et le bilinguisme au Canada », rapporte le bureau de M. Trudeau.

Le premier ministre l’a également indiqué en Chambre, attaquant au passage le chef conservateur Andrew Scheer.

« J’ai très clairement mentionné mon appui aux communautés francophones en situation
minoritaire au pays. Je vais continuer de les défendre activement, contrairement au chef de l’opposition. »

Motion d’appui aux Franco-Ontariens

La journée de lundi a encore été marquée par de nombreux affrontements entre les partis fédéraux sur cette question. Alors que leur chef Andrew Scheer demande une rencontre avec le premier ministre pour évoquer la situation en Ontario, les conservateurs ont fait adopter une motion pressant le gouvernement fédéral d’intervenir.

La Chambre demande au premier ministre et à la ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly, « d’utiliser leur autorité à l’intérieur de leur champ de compétence pour développer un plan qui assurera que le gouvernement fédéral travaille en partenariat avec le gouvernement de l’Ontario dans tous les projets qui appuient l’épanouissement des services en français en Ontario ». Ce plan devra être présenté au plus tard le samedi 1er décembre, jour des manifestations à travers l’Ontario.

À la sortie de la Chambre des communes, le député québécois, Alain Rayes, qui est à l’initiative de la motion, a assuré que des solutions concrètes existent pour sortir de l’impasse concernant la disparition du Commissariat aux services en français et l’abandon du projet d’université franco-ontarienne.

« Il y a la possibilité de léguer des bâtiments fédéraux. Si mon calcul est bon, il y a plus de 120 bâtiments fédéraux juste dans la grande région de Toronto. Peut-être qu’il y a un bâtiment qui pourrait être légué au gouvernement ontarien pour permettre aux Franco-Ontariens d’avoir leur première université francophone? Il y a peut-être aussi d’autres éléments qu’ils [les libéraux] vont nous présenter. L’objectif, c’est d’offrir aux Franco-Ontariens une université francophone comme ils le demandent depuis longtemps et que le gouvernement ait les outils nécessaires pour protéger le français dans cette province. »

Sans vouloir critiquer ouvertement le recul très partiel du gouvernement progressiste-conservateur de vendredi soir, M. Rayes a reconnu : « si ça avait été suffisant, je n’aurais pas déposé la motion aujourd’hui dans cette Chambre ».

Déjà un plan, dit Joly

Le bureau de la ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly, assure toutefois qu’un plan est déjà en vigueur : le plan d’action pour les langues officielles 2018-2023, dévoilé en mars dernier.

« Cela fait trois ans que nous travaillons par, pour et avec la communauté. Après une décennie d’indifférence et d’inaction conservatrice, nous posons des gestes concrets, que ce soit en immigration, en petite enfance, en infrastructure ou bien, en éducation. (…) Notre plan d’action permettra de créer les conditions idéales pour attirer et retenir des francophones dans nos communautés, d’appuyer le développement de services communautaires dans nos deux langues officielles et  d’accroître le bilinguisme à travers le Canada », a commenté le bureau de la ministre à #ONfr.


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