Un an après la fin de l’ACFO London-Sarnia, le défi de la relève

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LONDON – Tant bien que mal, les francophones sur le terrain relèvent la tête un an après la fermeture de l’Association canadienne-française de l’Ontario de London-Sarnia (ACFO London-Sarnia). Il s’agit maintenant de déterminer les rôles de la vingtaine d’organismes laissés à eux-mêmes, depuis juin 2017.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Cette réparation des tâches sera de nouveau discutée, ce jeudi, lors de la rencontre des membres de la table de concertation.

À l’organisme porte-parole des francophones dans la région de London et Sarnia a effectivement succédé une table de concertation. Qui sont les intervenants de cette rencontre qui se déroule environ tous les deux mois? La plupart des groupes francophones de la région.

Cette même « table » existait déjà bien avant la fermeture de l’organisme. Sauf que depuis un an, une firme-conseil, PGF consultants, a été engagée pour mieux évaluer les besoins des communautés francophones de London et Sarnia

Issu du rapport de la firme-conseil, le plan d’action sera dévoilé sous peu, estime Rita Giroux-Patience, co-présidente de la table de concertation. « Ça fait un an qu’on se rencontre. On est en train de revoir ce que la communauté a demandé, et ce qu’ils veulent que l’on fasse. On est en train de discuter du plan d’action, quel organisme va prendre le pouvoir, qu’est-ce qu’on peut prendre comme relève. »

Et d’ajouter : « Les organismes ont fait un deuil, il y a un an et demi passé. On ne peut pas juste retourner au passé, et parler de ce qui est arrivé. »

Recherche de confiance et d’une voix forte

Mais tout ne serait pas simple entre les différents organismes. « Le plus difficile, c’est la confiance entre nous », constate Gerardo Castro du Centre d´Alphabétisation et Documentation de London. « Il manque peut-être une voix forte qui inspire la confiance et la crédibilité. »

Reste que pour ce responsable, les choses avancent malgré tout. « Ça commence à fonctionner, mais c’est un travail très difficile, car nous devons travailler en étroite collaboration, mais chaque organisme essaie de travailler de son côté. Ça reste une belle occasion et opportunité. »

Ce n’est pas la première fois que la relance d’une ACFO défunte est opérée avec la participation de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). Il y a quelques années, la fermeture de  l’ACFO Cochrane et Iroquois Falls dans le Nord de l’Ontario avait précédé la mise en table d’une table de concertation alliant un processus de consultation.

Quel rôle pour Sarnia?

Si les résultats sont attendus, c’est aussi parce que le temps presse pour les 5 700 francophones de London. À plus de 100 kilomètres de là, à Sarnia, ils sont également 2 000 personnes… avec des revendications certes différentes.

« Il faudrait peut-être revoir le mandat géographique de cette table de concertation », estime Tanya Tamilio, présidente du Centre communautaire francophone de Sarnia-Lambton. « Est-ce que vraiment nous devrions être à la table? L’ACFO de London-Sarnia n’était déjà pas très utile pour nous. Nous sommes une population très différente, avec nos propres réalités et défis. Par exemple, London est désigné en vertu de la Loi sur les services en français. Nous ne le sommes pas. De plus, nous avons déjà notre propre table de concertation à Sarnia. »

La ville de Sarnia. Source : Wikipedia

Mme Tamilio précise que le Centre communautaire francophone de Sarnia est le seul organisme à cette table à provenir uniquement de Sarnia. Une différence, par exemple, avec le service de garde agréé la Ribambelle ou encore, le Collège Boréal qui possède des bureaux dans les deux villes.

« La table de concertation est très dynamique », se félicite le président de l’AFO, Carol Jolin. « Il faut maintenant voir comment on peut occuper l’espace que l’ACFO occupait auparavant. »


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