Un appel d’offres de la LCBO sème le doute

La Régie des alcools de l'Ontario, la LCBO. WikiCommons

TORONTO – Un appel d’offres de la LCBO pour les services d’un courtier immobilier laisse croire à l’opposition à Queen’s Park que la régie provinciale de vins et spiritueux cherche à se départir d’un bon nombre des succursales dont elle est propriétaire.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le député progressiste-conservateur Victor Fedeli dit interpréter un récent appel d’offres de la Régie des alcools de l’Ontario, la LCBO, pour des services de courtage immobilier comme « une autre vente de feu » du gouvernement libéral.

« Les libéraux sont à court d’argent. Ils ont besoin de plus d’argent. C’est aussi simple que ça », a fustigé M. Fedeli documents à la main, à sa sortie de la Législature, lundi 7 mars. « Ils continuent de brûler le mobilier pour chauffer la maison », a-t-il ajouté.

L’élu de la région de North Bay a laissé entendre que 250 succursales de la LCBO, soit près de la moitié des points de vente de la régie ontarienne des alcools, pourraient être vendues au cours des prochaines années.

M. Fedeli a aussi fait un parallèle entre la vente possible de succursales de la LCBO et la privatisation controversée du fournisseur d’électricité Hydro One, amorcée en 2015 pour investir jusqu’à 4 milliards $ dans l’infrastructure de la province.

« Pratique normale »

Le gouvernement libéral de Kathleen Wynne affirme pour sa part qu’il s’agit d’« une pratique normale » et qu’il n’a pas dans ses cartons de vendre un aussi grand nombre de succursales de la LCBO.

« Nous ne cherchons pas à diminuer la présence de la LCBO », a tempéré le grand argentier Charles Sousa à sa sortie de la Législature, le 7 mars. « Plusieurs succursales sont dans des espaces loués. Plusieurs succursales sont dans des espaces dont elle est propriétaire. Il revient à la LCBO de maximiser la valeur de ses opérations. »

La LCBO pourrait aussi vendre des espaces dont elle est propriétaire pour ensuite les louer, par mesure d’économie, selon M. Sousa.

Victor Fedeli, lui, n’en croit rien. « Soyons clairs. Il s’agit bien de vendre des propriétés de la LCBO », a-t-il martelé.

La chef néo-démocrate Andrea Horwath s’est dite à son tour « peu étonnée » de la vente possible de 250 succursales de la régie ontarienne des alcools. « Ce gouvernement semble tout jeter dans le feu », a-t-elle pesté. « Mais c’est inquiétant si le but est de fermer des succursales de la LCBO pour amener plus de vin dans les supermarchés ».

La LCBO a fait savoir à #ONfr par courriel qu’« il n’y a aucun plan en place pour vendre les terrains sur lesquels sont bâties les succursales ». La régie chercherait seulement à centraliser chez un seul courtier immobilier le travail qui est fait par plusieurs courtiers à l’heure actuelle, aussi par mesure d’économie.