Un bilinguisme encore imparfait pour les services en personne

Le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, Crédit Image: Sébastien Pierroz
Le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, Crédit Image: Sébastien Pierroz

OTTAWA – Pour son premier rapport annuel dévoilé, Raymond Théberge n’a pas sorti le gros bâton. Ce mardi, le nouveau commissaire aux langues officielles du Canada a plutôt pointé du doigt les résultats en demi-teinte concernant les services dans les deux langues officielles en personne, au téléphone et en ligne.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

D’après le rapport de M. Théberge, seulement 61 % de la disponibilité du service de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien est par exemple bilingue. L’offre active, caractérisée par le « hello/bonjour » atteint, elle, 70 % du service.

Cette même offre active passe à 63 % lorsqu’il est question de l’Agence des services frontaliers Canada, contre 84 % pour la disponibilité du service dans les deux langues.

Parmi les institutions visées par l’étude du commissaire : l’Agence du revenu du Canada, Anciens Combattants Canada ou encore Emploi et Développement social Canada.

Cette imperfection du bilinguisme dans les services en personne mène M. Théberge à une conclusion : les institutions fédérales n’auraient pas les outils pour bien s’évaluer. Un constat encore plus vrai selon lui pour « les communications avec le public et la prestation des services ».

« Ce que nous proposons, c’est un outil de diagnostic qui évalue l’organisation à plusieurs étapes du développement de ces instances », a fait part M. Théberge.

Baisse des plaintes

Par ailleurs, les plaintes adressées au Commissariat aux langues officielles sont en baisse de 12 % en comparaison à 2016-2017. Pour cette année, 894 plaintes ont été enregistrées contre 1 018 pour l’année précédente.

Les rapports se suivent et se ressemblent, puisque c’est essentiellement les plaintes visant les communications avec le public et la prestation de services qui se retrouvent en tête (51 % des cas).

« Je trouve ça quand même inquiétant », indique le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Jean Johnson. « C’est un travail qui ne donne pas de grands résultats. Les citoyens s’épuisent à force de déposer des plaintes. »

Loi sur langues officielles

Sans surprise, M. Théberge a souligné son engagement pour une refonte de la Loi sur les langues officielles. « Alors que la loi aura 50 ans en 2019, je suis d’avis qu’elle gagnerait à être révisée afin de tenir compte de l’évolution de la société canadienne. Je ferai de cette question une de mes priorités et rendrai publique ma position à un moment jugé opportun. »

Depuis plusieurs mois, la FCFA continue de plaider pour une revitalisation de fond en comble de cette loi.

« Le commissaire reconnait l’important de moderniser la loi », s’enthousiasme Jean Johnson. « Si on lit le rapport, on voit vraiment dans la préambule cette substance. »