Un confinement prolongé après le 14 juin au Bureau de santé de Porcupine?

Le Bureau de santé de Porcupine. Gracieuseté

La situation de la COVID-19 est à un tel point critique au Bureau de santé de Porcupine qu’on ne veut pas confirmer si le confinement pourrait prendre fin le 14 juin, comme dans le reste de la province.

Lundi, le bureau de santé, qui compte entre autres les villes de Timmins, Hearst et Kapuskasing, rapportait 18 nouveaux cas et sept cas le lendemain, en plus de compter 326 cas actifs. Dimanche, 40 cas au total ont été déclarés, dont 18 dans la région de Timmins. La situation à Porcupine en fait l’épicentre de la COVID-19 en Ontario, elle qui rapporte près de trois fois plus de cas actifs par 100 000 habitants que des régions comme Toronto et York.

Porcupine (vert) se retrouve avec une situation de la COVID-19 près de trois fois pire que Toronto (mauve) et York (rose). Crédit : Capture d’écran, ministère de la Santé

Ces chiffres actuels laissent entendre que le district ne serait peut-être pas prêt à permettre la réouverture des terrasses, les rassemblements extérieurs et la réouverture de certains commerces non essentiels le 14 juin comme à travers l’Ontario. Si justifiée par des données, la médecin hygiéniste en chef du bureau local, Liane Catton, aurait l’autorité, sous la loi des mesures d’urgence, de prolonger certaines restrictions. Juste avant la troisième vague, certains bureaux de santé dans le Sud de l’Ontario avaient pris la décision de fermer les écoles, allant ainsi à l’encontre des directives provinciales.

« Il va falloir attendre pour voir ce qui arrive avec les cas, la transmission, les éclosions de la COVID-19, etc. Il reste encore deux semaines avant le 14 juin alors les choses peuvent changer, mais c’est certain qu’on va évaluer la situation et mettre des stratégies et des interventions en place pour protéger la situation », précise Chantal Riopel, infirmière en chef du Bureau de santé Porcupine.

À titre de comparatif, l’unité de santé comptait en moyenne 1 cas par jour en mars et son plus haut nombre de cas durant tout le mois était de 3. Pour l’instant, on dit ne pas vouloir s’avancer sur ce qui pourrait arriver une fois à la mi-juin.

« On fera une évaluation de tous les facteurs pour prendre une décision pour protéger nos communautés », se limite à dire Mme Riopel.

La ville de Timmins compte de nombreux cas de la COVID-19. Crédit : Archives ONFR+

Cette dernière indique que plusieurs indicateurs devront être à la baisse pour déterminer s’il faut alléger les règles ou prolonger le confinement après le 14 juin.

« On surveille les données, mais on n’a pas un chiffre comme tel en tête. On veut voir que ça diminue, encore comment ça diminue, c’est quoi le nombre d’éclosions, c’est quoi l’exposition à la COVID-19 et où sont les cas. Il y a plusieurs facteurs qu’on veut évaluer. Ce n’est pas seulement un chiffre à la fin. Au bout de la ligne ce qu’on veut voir, c’est vraiment une évaluation de tous les facteurs qui influence la transmission des cas dans la communauté. »

Des cas de plus en plus jeunes

La Dre Canton affirme que la vaccination va de bon train alors que 65 % des adultes 18 ans et plus de la région ont reçu au moins une dose. La docteure affirme qu’il est essentiel que les plus jeunes se fassent vacciner.

« La majorité de nos cas sont de plus en plus des jeunes. Ceux entre 30 et 35 ans sont la majorité de nos cas. On voit que notre vaccination augmente chez les personnes âgées qui sont vaccinées et que nos cas baissent aussi », a affirmé la docteure en chef Liane Catton.

Pour régler le problème, le bureau affirme tenter de joindre le plus possible la population plus jeune, mais avoue que la situation n’est pas la plus simple.

« C’est vraiment difficile pendant un confinement provincial parce que les jeunes ne fréquentent pas beaucoup les lieux dans la communauté, car tout est fermé. Même les écoles sont fermées, les étudiants sont à la maison. »

Pour Chantal Riopel, les deux prochaines semaines « sont cruciales et très importantes » pour l’unité de santé locale.

« Nous demandons un autre petit coup de cœur de la population pour suivre les mesures de la Santé publique pour que quand le 14 juin arrive, que nous aussi au bureau de santé on puisse prendre avantage du retrait de certaines mesures sanitaires. »