Un discours du Trône axé sur la santé et la garde d’enfants

Découvrez la vidéo du résumé de la semaine à Queen's Park par Jean-François Morissette.
Queen's Park. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Dans son discours du Trône, la première ministre, Kathleen Wynne, a voulu donner un second souffle à son gouvernement à quelques semaines des élections en s’engageant à investir davantage dans les soins de santé et pour la garde d’enfants.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Sans avancer de chiffre précis, le gouvernement Wynne a martelé que le budget 2018-2019, qui sera présenté le 28 mars prochain, contiendra un déficit de près de 8 milliards de dollars afin de financer de nouvelles mesures.

Avec ce discours du Trône, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, s’est engagée à faire des investissements « importants » dans le fonctionnement des hôpitaux.

« Ces investissements permettront de réduire les temps d’attente que les gens subissent lorsqu’ils ont besoin de soins », a souligné la lieutenante-gouverneure, Elizabeth Dowdeswell, lors de l’allocution.

Le gouvernement Wynne s’est également engagé à élargir le programme d’assurance-médicaments à plus de tranches de la population. Lors du dernier budget, Kathleen Wynne avait proposé un programme pour les moins de 25 ans.

« Un plus grand nombre de personnes qui ne bénéficient pas d’un régime de médicaments et de soins dentaires aura accès à des médicaments d’ordonnance et à des soins dentaires plus abordables », a-t-on souligné.

Mme Wynne s’est aussi engagée à ce qu’un plus grand nombre de services soit donné aux aînés qui choisissent de continuer à vivre chez eux et qu’une aide financière aux familles qui s’occupent d’un proche âgé soit incluse dans le prochain budget provincial.

Quelques mentions francophones

Au cours du discours, deux mentions de la francophonie ont été faites par le gouvernement Wynne : l’une sur l’intégration de l’Ontario à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et l’autre sur l’engagement de créer l’Université de l’Ontario français.

Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), voit d’un bon œil ces mentions.


« Ça prouve que la francophonie est un incontournable en Ontario. On est là depuis longtemps et on fait partie intégrante de la communauté ontarienne. » – Carol Jolin


Bien que le discours du Trône reste principalement protocolaire, M. Jolin a insisté qu’il s’attend à ce que le dossier de l’Université de l’Ontario français se voie octroyer du soutien dans le prochain budget.

Le président de l’AFO a martelé attendre avec « intérêt » les mentions francophones dans le prochain budget.

« On veut s’assurer qu’il (le gouvernement) sache nos préoccupations », a-t-il indiqué.

Une manœuvre politique

Lisa Macleod, critique du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario en matière de Finances, s’est désolée de voir que le gouvernement s’est mis en mode dépensier à quelques semaines du début de la campagne électorale.

« Il (le gouvernement) a confirmé qu’il allait y avoir un déficit de 8 milliards de dollars dans le prochain budget », a-t-elle déploré.

Pour elle, rien de ce qui a été avancé dans ce discours du Trône n’est à prendre au pied de la lettre.

« Ce n’est qu’une tentative de la première ministre de se faire réélire alors que nous avons le momentum », a lancé Mme MacLeod.

La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath, assure qu’elle s’opposera à ce discours du Trône lors des périodes de débat prévues cette semaine. Pour elle, il ne fait pas de doute que les mesures avancées par le gouvernement Wynne dans ce discours ne sont que du vent.