Un financement possible pour lutter contre les opioïdes à Ottawa

Le maire d'Ottawa, Jim Watson.
Le maire d'Ottawa, Jim Watson. Archives ONFR+

TORONTO – Lors de la venue du maire d’Ottawa, Jim Watson, à Queen’s Park, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a indiqué être prête à financer le plan de la capitale nationale pour combattre le fléau des opioïdes.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Récemment, de nombreux cas de surdoses au médicament fentanyl ont fait la une des journaux aux quatre coins du pays et la ville d’Ottawa n’est pas épargnée par la crise.

Le dernier cas rapporté dans la capitale nationale est celui d’une jeune fille de 14 ans. Son décès lors de la fin de semaine de la Saint-Valentin a poussé plusieurs parents de la région d’Ottawa à demander des réponses auprès des autorités publiques. 

Selon la municipalité, les besoins pour lutter contre le fentanyl et d’autres médicaments pour servir à combattre la douleur chronique pourraient s’élever à 2,5 millions dollars.

« Il y a eu des tragédies à Ottawa et nous allons travailler pour qu’il (Jim Watson) ait les ressources en place », a expliqué Mme Wynne en point de presse.

Le maire Watson a indiqué que l’argent qui serait offert par Queen’s Park pourrait, entre autres, servir à améliorer la formation des premiers répondants.

D’une voix, la première ministre de l’Ontario et le maire d’Ottawa ont condamné les ravages faits par le fentanyl à Ottawa au cours des dernières semaines.

Un manque de données

D’autres municipalités en Ontario, comme Toronto, font également face à la problématique des opioïdes.

M. Watson et le maire de Toronto, John Tory, ont d’ailleurs participé, le 24 février dernier, à une conférence téléphonique nationale avec la ministre fédérale de la santé, Jane Philpott, sur le sujet.

Le maire Tory avait alors dénoncé l’absence de données fiables sur les surdoses dans sa municipalité.

« Je peux savoir combien de personnes ont reçu un constat d’infraction pour le stationnement, mais pas combien de personnes meurent d’une surdose dans ma ville » – John Tory

À Toronto, entre 2004 et 2014, on rapporte une augmentation de 77 % des morts ayant pour cause une surdose. En 2014, le ministère a recensé 258 décès, soit le plus haut nombre rapporté à ce jour.

Avant les fêtes, le ministre de la Santé de l’Ontario, Dr Eric Hoskins, a annoncé avoir fait la demande pour que trois sites d’injections supervisées soient approuvés dans la ville de Toronto.

L’exemple d’Ottawa

Aux côtés de Jim Watson, la première ministre Wynne a indiqué que le travail fait par Ottawa dans le domaine pourrait servir d’ancrage pour une stratégie plus large.

« Je crois qu’il est important de connaître les besoins pour faire face à ce fléau et pouvoir utiliser le travail fait par Ottawa comme point de départ », a-t-elle indiqué.

La première ministre a également invité Ottawa a amené le problème à la table de discussion lors d’une prochaine rencontre entre les différents maires des municipalités de l’Ontario.

« Nous allons appeler des maires pour voir où sont les endroits où nous pouvons aider », a soutenu Mme Wynne.

Selon le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, une mort sur 170 en Ontario est reliée à l’usage des opioïdes, alors qu’un mort sur huit est causé par l’usage de médicaments contre la douleur dans la catégorie des 25-34 ans.

En octobre dernier, l’Ontario a dévoilé sa stratégie en matière d’opioïdes afin de prévenir les problèmes de dépendance et de surdose. Le gouvernement avait alors indiqué pouvoir améliorer la collecte des données sur la problématique.

Le gouvernement avait également promis d’injecter environ 17 millions de dollars dans le réseau de la santé afin d’agrandir des cliniques de traitement de la douleur chronique.

Des exemples d’opioïdes :

  • Oxycodone
  • Morphine
  • Hydromorphone
  • Fentanyl
  • Codéine

Depuis le 1er janvier dernier, il est rendu impossible de se procurer de grandes doses de fentanyl dans les pharmacies de la province. Cette mesure a été adoptée pour lutter contre les problèmes de dépendance.