Un incubateur d’entreprise franco-ontarien verra le jour en novembre

Entre 15 et 25 entrepreneurs pourront rejoindre la première cohorte. Crédit image: Luis Alvarez DigitalVision via Getty Images

TORONTO – Après une première initiative de pré-incubation en faveur des nouveaux arrivants à Hamilton, c’est maintenant un programme d’accompagnement des jeunes entrepreneurs à l’échelle de la province qui sera lancé à partir du 3 novembre. Son nom : EntreprenariatSÉO. Entièrement virtuel, cet incubateur est le premier du genre en français en Ontario.

Derrière ce projet, la Société économique de l’Ontario (SÉO) fonde beaucoup d’espoir sur ce qui est considéré comme un des chaînons manquants de l’économie francophone de la province, qui bénéficie d’un soutien moindre malgré un potentiel démontré.

Un incubateur sert à faire naître et grandir de jeunes entreprises dans les premiers mois et années de fonctionnement, une période souvent critique pour leurs créateurs qui doivent en peu de temps convaincre des investisseurs de les suivre et conquérir leurs premiers clients, afin de s’assurer une certaine rentabilité.

Cette structure va apporter des conseils d’expert, des formations à la carte, de l’information juridique et économique ainsi que des contacts auprès d’investisseurs et d’autres entrepreneurs. Au-delà des synergies attendues, elle donnera accès à plus de 65 vidéos avec des animateurs.

Le président du conseil d’administration de la SÉO, Denis Laframboise croit que ce projet « permettra d’améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises francophones, tout en renforçant la vitalité économique des communautés de langue officielle en situation minoritaire de l’Ontario ».

Denis Laframboise, président de la SÉO. Source : Twitter SÉO

« Que l’on soit de Hearst, Casselman ou Welland, cet incubateur sera ouvert à tous et 100 % en ligne avec le soutien de nos agents partout en province », explique Patrick Cloutier, directeur général de la SÉO. « Il aidera les organismes et les entreprises francophones en démarrage ou en expansion à acquérir de nouvelles compétences axées sur divers secteurs essentiels au développement économique de la francophonie ontarienne. »

Alors que la plupart des jeunes entrepreneurs se tournent actuellement vers des incubateurs anglophones bien implantés et reconnus en Ontario, M. Cloutier espère que cette nouvelle structure va répondre au désir d’entreprendre et percer en français.

Il ajoute que son organisation, soutenue par une quinzaine de partenaires, a investi des dizaines de milliers de dollars dans ce projet. Le ministère fédéral Emploi et Développement social Canada (EDSC) apporte la plus grosse enveloppe avec 200 000 $, tandis que 50 000 dollars proviennent du ministère des Affaires francophones, via le Programme d’appui à la francophonie (PAFO), et 25 000 $ de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO).

Un lancement prévu le 3 novembre

Les inscriptions commenceront le 3 novembre avec une première cohorte de 15 à 25 entrepreneurs qui entreront le 22 novembre.

Au total, trois cohortes suivront le programme d’incubation chaque année dans sept volets différents : Démarrez votre entreprise, Entrepreneuriat 50 ans +, Entrepreneuriat féminin, Entrepreneuriat immigration, Entrepreneuriat en petite enfance, Entrepreneuriat néo-agriculteur, et Formation d’interprètes de langue en ligne. Les participants suivront 14 modules sur 14 semaines, ce qui représente une centaine de participants par an.

« On faisait déjà ces services mais c’était à la carte », ajoute M. Cloutier. « Cette fois, on regroupe tous nos programmes sous le même parapluie : EntreprenariatSÉO. C’est concret et complet, des conseils aux possibilités de financement. On est associé avec Desjardins et la Fondation franco-ontarienne qui vont offrir du microcrédit. »

Marc Chénier, directeur général de la Fondation franco-ontarienne et partenaire de l’incubateur, est convaincu que « cet important projet contribuera à fortifier l’écosystème économique francophone de la province ».

« On recherche des candidats avec un certain degré d’avancement dans leur projet », précise M. Cloutier. « On veut leur donner toutes les connaissances pour qu’ils puissent sortir du lot. »

La SÉO s’est associée, en novembre dernier, à un premier projet à Hamilton, avec un autre partenaire : le Conseil de la coopération de l’Ontario (CCO). Le pré-incubateur virtuel Élan F est destiné aux nouveaux arrivants de la ville de l’Acier. M. Cloutier dit avoir pris les points positifs de cette expérience locale auxquels la SÉO a ajouté la force de quinze partenaires pour proposer un outil d’ampleur provinciale.

« Le concept va évoluer », escompte-t-il. « D’autres partenaires et d’autres volets s’ajouteront dans les prochains mois. Pour l’instant, on se concentre sur le mode virtuel mais si la COVID-19 se termine, on évaluera les possibilités d’un incubateur physique. »

Patrick Cloutier, directeur général de la SÉO. Source : SÉO