Un nouveau cri du cœur des parents de l’Est de Toronto

Une rencontre de la Coalition PESQ le mardi 24 avril. Crédit image: Jean-François Morissette

TORONTO – À nouveau, des parents s’unissent pour réclamer une école secondaire de langue française dans l’Est de Toronto. Trois mois après avoir reçu du financement pour cette construction, la menace de poursuivre le gouvernement est toujours sur la table.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

En janvier, le gouvernement ontarien a annoncé un financement de 16 millions de dollars pour la réalisation du projet, mais depuis, le projet stagne.

La communauté franco-torontoise de l’Est de la ville Reine rejette le projet avancé par le Conseil scolaire Viamonde de créer une école francophone dans l’ancienne école Greenwood. Celle-ci lui serait cédée par un conseil scolaire anglophone de Toronto. Une quinzaine de millions de dollars seraient nécessaires pour effectuer des rénovations, notamment pour la création d’une cour sur le toit et l’agrandissement du gymnase. L’expansion du bâtiment permettrait d’accueillir 512 élèves, soit une centaine de plus que l’ancienne école Greenwood.

Lianne Doucet, l’une des présidentes de la Coalition de Parents pour une école secondaire de quartier (PESQ), refuse d’abandonner le combat. Pour elle, il faut absolument que le conseil scolaire Viamonde, qui gère le dossier, et le gouvernement comprennent qu’il faut des services égaux à ce qui s’offre dans le système anglophone.


« Ce n’est plus juste une belle idée, c’est un droit. » – Lianne Doucet


Mme Doucet insiste à nouveau que les parents d’élèves francophones ne veulent pas avoir « une demi-équivalence », mais bien un projet égal.

« La minorité anglophone à Montréal en a des belles écoles, nous, nous sommes une minorité francophone, on a le droit aussi à de belles écoles », a ajouté Mme Doucet.

Melody Johnson, une autre membre de la Coalition PESQ, estime que tout ce qu’il faut pour arriver à l’équivalence est « la volonté politique ». Le groupe implore le gouvernement de se mettre au travail afin de s’assurer que le conseil scolaire Viamonde offre cette équivalence.

Selon Chantale Carrier, une mère présente à la rencontre qui a eu lieu le 24 avril, il faut « absolument » que le projet débouche rapidement, car les enfants francophones vont se diriger dans les écoles anglophones. Elle déplore que le dossier stagne depuis « trop longtemps » et craint que « ça prenne 20 ans » pour arriver à une solution.

« Nous sommes francophones et nous devons collaborer. Si nous ne sommes pas unis, on n’y arrivera pas », a imploré Mme Carrier, déplorant le manque de communication du conseil scolaire Viamonde.

La poursuite est toujours sur la table

L’an dernier, la Coalition PESQ avait lancé une poursuite contre le gouvernement afin d’obtenir une école « équivalente ». À l’heure actuelle, les parents assurent que le recours judiciaire ira de l’avant si les parents ne sont pas satisfaits avec l’option retenue.

Selon l’avocat retenu par la Coalition PESQ, Nicolas Rouleau, il est « clair » que les Franco-Torontois ont le droit à une école équivalente et se dit prêt à déposer les preuves prochainement afin de le démontrer.

Six options sur la table

Six options sont toujours sur la table par la Coalition PESQ. Les parents proposent : soit la construction d’un nouvel établissement dans le parc Woodbine, ou dans le parc Stan Wadlow, ou près de l’avenue Danforth, dans un garage du système de transport en commun de la ville de Toronto. D’autres options, comme l’expansion de certains établissements, sont aussi envisagées.

Le choix du Conseil scolaire Viamonde de créer une école francophone dans l’ancienne école Greenwood ne fait donc pas l’unanimité. Du côté de la Coalition PESQ, Lianne Doucet rappelle que cette option est « la pire » pour les Franco-Torontois dans son état actuel, notamment parce qu’il y a très peu de fenêtres dans ce vieux bâtiment en béton.

Mme Doucet dénonce également l’absence de cour d’école. Elle réclame que si le conseil Viamonde va de l’avant avec cette option, un accès exclusif soit donné aux élèves pour une section du parc situé de l’autre côté de la rue afin de servir de cour d’école.

Mme Doucet assure que les problèmes de zonage peuvent être surmontés et qu’il existe des précédents, à ce que réclament les parents de la Coalition PESQ. La Coalition PESQ a appelé les parents qui sont inquiets à contacter le conseil municipal de Toronto.

« On ne lâche pas prise », assure Viamonde

La directrice des communications et du marketing de Viamonde, Claire Francoeur, a défendu son conseil scolaire alors que plusieurs parents ont dénoncé le manque de transparence des instances scolaires.

« Il y a des gestes qui sont posés, nous sommes partenaires avec vous. On travaille avec les partenaires à tous les niveaux », a-t-elle martelé.

Mme Francoeur insiste que le conseil scolaire Viamonde veut que le projet se concrétise.

« Le travail s’est fait depuis longtemps, mais c’est un travail de longue haleine. »


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