Un projet agrotouristique entre l’Est ontarien et les États-Unis se précise

L'entrée du village de St-Albert dans l'Est ontarien.Crédit image: Sébastien Pierroz

Quelque 1 500 kilomètres d’une route touristique reliant le Québec, l’Est ontarien, mais aussi le Vermont et l’État de New York. Le projet de circuit Canamex, comprendre Canadian-American exchange, se précise un peu plus.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Du côté des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) en charge de faire vivre l’idée pour l’Est ontarien, on espère forcément des retombées. « L’objectif est qu’il y ait des organisations de voyage, encourager les visiteurs américains à venir ici. C’est une occasion de dynamiser le tourisme dans Prescott-Russell », explique la directrice du développement économique et touristique, Carole Lavigne.

Pas de date de lancement n’est encore envisagée, si l’on en croit David Gillepsie, le chef d’orchestre du projet. Pour le moment, les objectifs restent de délimiter le tracé de cette route et de poursuivre les pourparlers avec les représentants politiques.

Pour l’Est ontarien, on parle cependant plus d’un circuit que d’une route qui traverserait le territoire d’Est en Ouest. « Ça va aller du pont à Hawkesbury sous forme de circuit pour rejoindre la municipalité de Vaudreuil-Soulanges. De là, le circuit rejoindra le Circuit du Paysan en Montérégie. »

L’agriculture durable doit primer, explique M. Gillepsie, lui-même ancien producteur laitier. « Nous avons trois aspects : l’agrotourisme, l’innovation et les relations communautaires. Mais pour l’instant, nous mettons nos efforts sur l’agrotourisme. C’est quelque chose qui peut donner une clientèle régionale et plus internationale dans les régions. »

Rejoindre le Québec, l’Ontario français et les États-Unis n’est pas un hasard. « L’aspect culturel » entre en jeu, selon M. Gillepsie. « La commissaire au marketing et au tourisme pour l’État du Vermont nous a dit que beaucoup de bûcherons québécois ont marié des filles du Vermont. Dans l’État de New York, plusieurs villages ont des noms francophones. »

Combien cela coûtera en tout? « Nous ne sommes pas encore à cette étape », explique M. Gillepsie. « Dans un second temps, après l’établissement du circuit, on regardera peut-être avec les représentants pour un site web. »

Fromagerie St-Albert et brasseries dans la mire

Plusieurs sites ont déjà été cochés, explique-t-on du côté des CUPR. Parmi eux : les brasseries, mais aussi la Fromagerie St-Albert. « On les a dans notre mire… Actuellement, les prochaines étapes, c’est de voir comment le projet peut s’implanter aux droits douaniers », fait part Mme Lavigne.

Pour la Fromagerie St-Albert, l’idée peut s’avérer une manne intéressante, surtout dans le contexte économique du nouvel accord de libre-échange entre le Canada et États-Unis, signé au début de l’automne.

« On ne sait pas encore comment cela va affecter les producteurs de lait, donc c’est intéressant, d’autant que nous sommes situés entre Montréal et Ottawa, et avons donc les moyens d’être une destination touristique », croit le directeur général, Éric Lafontaine.

Et de poursuivre : « Nous sommes évidemment intéressés par le projet, car Il y’a bien sûr une expérience pour le client que l’on souhaite encore plus développer quand les visiteurs viennent nous voir, comme par exemple visiter plus longtemps le fonctionnement de la Fromagerie. »

D’autres routes touristiques

Ce ne serait en tout cas pas la première fois que l’Ontario français est concerné par une route touristique, même si celle-ci est beaucoup plus agrotouristique que francophone. En 2017, la nouvelle Route de Champlain devait alors compter des dizaines d’attractions qui offriraient des services en français. L’initiative du gouvernement ontarien, développée par le Société Économique de l’Ontario (SÉO), devait permettre la naissance d’une route touristique qui suit le parcours emprunté par l’explorateur français Samuel de Champlain.

Autre exemple : le circuit touristique des grandes villes francophones en Amérique du Nord qui récemment travaillait à la naissance d’un circuit touristique permettant de rendre visible la présence francophone dans les Amériques.


POUR EN SAVOIR PLUS :

La nouvelle route touristique francophone prend forme