Un projet d’agrandissement pour le MIFO se précise

La salle principale du Centre des Arts Shenkman. Facebook MIFO

ORLÉANS – À quelques mois de son 40e anniversaire, le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) veut s’offrir une beauté. Le centre artistique pourrait obtenir un financement de 4,2 millions de dollars du gouvernement provincial. Coût total du projet estimé : quelque 14 millions de dollars.

C’est la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, qui l’a annoncé en grande pompe, mercredi 25 avril en soirée, au Centre des Arts Shenkman.

Une annonce effectuée dans le cadre du dévoilement de la programmation artistique du MIFO pour 2018-2019. Si la députée d’Ottawa-Orléans a pris bon nombre de participants par surprise, le gouvernement avait déjà fait savoir dans son budget que le centre artistique bénéficierait d’un coup d’un pouce. Le montant n’était alors pas précisé.

« Avantages artistiques et culturels extrêmement importants »

L’enveloppe provient essentiellement du ministère de l’Infrastructure. Quelque 55 000 $ entrent directement dans le Programme d’appui à la francophonie ontarienne (PAFO).

« Les carrefours communautaires comme le centre Mouvement d’implication francophone d’Orléans offrent des avantages artistiques et culturels extrêmement importants pour les collectivités. Ce projet va permettre de créer des emplois et des possibilités économiques et sociales dans la région, tout en augmentant le nombre de services de loisirs qui appuient et enrichissent la culture francophone », a estimé le ministre de l’Infrastructure, Bob Chiarelli, par voie de communiqué.

Marie-Claude Doucet, directrice générale du MIFO, Trèva Cousineau, et la députée d’Ottawa-Orléans, Marie-France Lalonde. Crédit image : twitter Marie-France Lalonde.

Les rénovations prévues au MIFO concerneront essentiellement des locaux pour des activités créatives, dont un studio d’art, des salles de classe de musique insonorisées et des locaux pour des activités de design et d’artisanat, un local consacré à l’exploration de créations numériques, et un autre pour des activités communautaires, artistiques et culturelles.

Un nombre accru de programmes « pour les arts, la culture, et les loisirs » est aussi à l’ordre du jour, précise le centre artistique.

« On parle d’une surface qui pourrait tripler passant de 1400 mètres carrés à quasiment 4 000 mètres carrés », précise la directrice générale, Marie-Claude Doucet, interrogée par #ONfr.

Pour la responsable, le MIFO ne se retire en aucun cas du Centre des Arts Shenkman dans lequel il continuera à donner 30 à 35 spectacles à l’année. « Cela va nous permettre plutôt de bonifier notre programmation dans les locaux du centre. »

Financement fédéral en attente

Le gouvernement provincial demande maintenant aux « municipalités ou d’autres partenaires de remettre au gouvernement de l’Ontario une analyse de rentabilité pour qu’il l’examine et l’approuve, puis le présente au gouvernement fédéral ».

À savoir si le fédéral mettra la main à la pâte, le député fédéral d’Ottawa-Orléans, Andrew Leslie, s’est montré évasif. « On verra » a-t-il fait savoir devant l’assistance.

Il y a quelques mois, c’est la municipalité d’Ottawa à laquelle Orléans appartient qui s’était engagée en première, avec un appui de 529 000 $.

En entrevue pour #ONfr, Marie-France Lalonde ne s’inquiète pas du financement, même si le possible changement de gouvernement à Queen’s Park pourrait menacer les subventions. « Tout semble aller dans la bonne direction (…) Il y a une excellente collaboration entre les députés provinciaux, fédéraux et les élus municipaux. »

Quarante bougies

Crée en 1979, le MIFO a depuis fait son chemin. Presque 40 ans plus tard, ce sont environ 33 000 utilisateurs (acheteurs de billets pour des spectacles ou qui suivent des cours) qui convergent annuellement vers l’édifice de la rue Carrière, à Orléans.

« Les fondateurs du MIFO ont vu juste il y a près de 40 ans en estimant que la pérennité de la localité passerait par un centre culturel qui deviendrait un foyer de socialisation et un pôle d’attraction de la francophonie à Orléans. L’annonce de ce soir perpétue cet état de fait », souligne l’historien indépendant, originaire d’Orléans, Diego Élizondo.

« Les premières années de l’histoire du MIFO étaient consacrées à trouver du financement pour construire un centre culturel afin de s’ancrer dans la durée et de prendre sa place dans un village agricole typiquement franco-ontarien. »

Article écrit avec la collaboration de Pascal Vachon

Article mis à jour pour la dernière fois le 26 avril à 15h30