Un projet minier de 1,3 milliard à Geraldton presque prêt à démarrer

Le projet de la mine de Geraldton. Archives ONFR+

Alors que le projet d’une mine dite « générationnelle » traîne en longueur depuis plusieurs années à Geraldton, la ville se dit prête à « 90 % » et affirme avoir toutes les autorisations gouvernementales pour aller de l’avant. Ce projet de mine d’or à ciel ouvert, évalué à une valeur de 1,3 milliard de dollars, n’attend qu’une décision de la Cour de justice de l’Ontario pour pouvoir faire la première pelletée de terre.

« Ils sont deux partenaires dans la compagnie Greenstone Gold Mines et l’un d’eux amène l’autre en cour . Le tout devrait se régler au mois de janvier, mais on espère que ça va se faire avant. On est rendu au point où on peut dire : on va de l’avant, mais il faut que ça se règle en cour », soutient avec optimisme Renald Beaulieu, en entrevue à ONFR+.

Le maire de la municipalité de Greenstone, qui inclut les communautés francophones de Longlac et Geraldton, assure que le projet de Greenstone Gold Mines est presque prêt et qu’il n’a pas ralenti malgré le processus judiciaire et la COVID-19.

« Leur bureau a été fermé en raison de la COVID-19, mais en général, tout est allé de l’avant avec le projet », assure-t-il. « Dans tout ça, Greenstone Gold Mines continue à travailler dans la région. 75 % du plan des ingénieurs est complété. Le processus est à 90 % fini, on a tous reçu les permis pour la phase un de la construction. Les permis pour la génératrice pour produire l’électricité et pour le traitement d’eau ont été acceptés. Tout l’équipement pour faire le projet a été choisi et le zonage a été approuvé », ajoute-t-il.

Ce projet qui traîne depuis plusieurs années avait soulevé plusieurs craintes au niveau environnemental dans la communauté. Le maire de Greenstone rejette les inquiétudes quant aux retombées environnementales lors du processus.

« On a tout passé, tout a été approuvé et on a eu tous les permis nécessaires », précise le maire Beaulieu.

Le maire de Greenstone Renald Beaulieu. Archives ONFR+

Un boom pour l’économie

Cette mine d’une durée de vie de 15 ans devrait créer près de 1 000 emplois et engendrer des milliards de dollars en profit pour la compagnie minière.

« La difficulté qu’on a dans le Nord, c’est que les projets miniers comme ça sont contrôlés par quelqu’un qui ne connaît pas la région. Mais le fait que le maire Beaulieu est vraiment impliqué dans le projet est l’ingrédient manquant. Il y a une dizaine d’autres projets miniers dans le Nord qui n’aboutissent pas, car ce sont des négociations avec de grandes entreprises et quelqu’un dans un bureau ministériel à Toronto », soutient Christian Howald, directeur régional du Nord à la Société Économique de l’Ontario (SÉO).

Ce projet permettra aussi la création d’emplois à Thunder Bay et pour les gens des Premières Nations des communautés de Aroland, Animbiigoo Zaagi’igan Anishinaabek et Ginoogaming.

« Il y a vraiment un sentiment d’harmonisation entre les différentes municipalités avec les communautés dans le corridor de la Route 11 pour le développement économique. Cette capacité de se rassembler et de travailler ensemble, je ne la retrouve pas ailleurs au Canada. On a un maire visionnaire et des communautés voisines qui sont prêtes à collaborer pour le plus grand bien. Il faut s’assurer d’avoir un projet à long terme et non un d’une durée de vie électorale », avance M. Howald.

Ce projet qui a connu ses premiers balbutiements en 2016 a longtemps été retardé. Si bien que le début de la construction en janvier, comme avancé par le maire Beaulieu, est pris avec des pincettes par les citoyens.

« C’est encore en vie, on dit en anglais : seeing is believing. On est rendu à ce point là, je vais le croire lorsque ça va voir le jour. On en parle encore, le prix de l’or est encore assez haut, alors ça semble toujours suivre son cours », dit Robert Gélineault, citoyen de Geraldton depuis un peu plus de huit ans.

Bon pour l’immigration dans le Nord-Ouest

Alors que le Nord peine à attirer des immigrants, Christian Howald croit qu’il s’agit d’un bon projet pour attirer des gens et du même coup, des francophones.

« À Geraldton, ils ont du logement. Le Canada n’a jamais eu un plan urbain, on a bâti des maisons n’importe où et n’importe comment. En faisant la construction de la mine, on ouvre la question de la construction immobilière. Quand on regarde à Geraldton, ils ont un surplus de logements disponibles et pas chers. C’est un trésor caché et j’espère que les gens du Nord vont vraiment prendre cette opportunité. »

Non seulement des emplois seront créés à la mine, mais sa construction amènera aussi un essor économique dans la communauté de 2 000 personnes, croit M. Beaulieu.

« Ça va prendre 39 mois entre l’annonce du règlement en cour et le moment où la mine sera en pleine opération. Mais durant ce temps-là, on parle de l’arrivée de 800 à 1 000 personnes pour sa construction. Ensuite, on va commencer la mine tranquillement. Dès qu’elle va être prête, on va parler de près de 500 emplois à temps plein. »