Un rapport élogieux pour le collège d’Alfred

ALFRED –  Le collège d’Alfred représente un gain appréciable pour l’économie de l’Est ontarien. Voilà la conclusion d’une vaste étude sur l’unique institution d’enseignement agricole francophone en Ontario dont l’avenir reste nébuleux.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Dans un rapport présenté, mercredi 18 février, aux Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR), la firme d’experts-conseils Millier Dickinson Blais met en lumière une série de chiffres tirés de l’année scolaire 2013-2014 de l’établissement.

Premier enseignement : quasiment 11 millions $ ont été générés dans la région par la présence du collège d’Alfred au cours de la même période. Une petite cagnotte alors d’environ 7,3 millions $ pour les dépenses issues de la direction l’établissement et 3,7 millions $ pour celles provenant des frais de scolarité.

La firme insiste par ailleurs sur un autre impact non négligeable du collège, lequel a créé une moyenne de 46 emplois tout au long de l’année scolaire avec l’argent injecté dans l’institution, contre une moyenne de 43 avec les revenus des étudiants.

L’étude va même plus loin, affirmant que pour l’année scolaire 2017-2018, le collège d’Alfred générerait des retombées de 15 millions $ et une moyenne d’environ 119 emplois à la condition sine qua non que certains projets associés à l’institution voient le jour.

Rencontre avec le ministre

Plus que jamais, les chiffres ont une valeur importante. Ils serviront de précieuses munitions en début de semaine prochaine au moment où une délégation de l’Est ontarien rencontrera le ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales Jeff Leal.

« On voulait utiliser des chiffres pour montrer au ministre l’utilité du collège. Il s’agit d’y aller avec des arguments », fait savoir, en entrevue à #ONfr, Fernand Dicaire, le maire d’Alfred-Plantagenet, l’une des huit municipalités du gouvernement régional que forment les CUPR.

Une réunion au cours de laquelle il sera certes question de l’avenir du collège d’Alfred, mais aussi de la volonté du gouvernement de transférer ses compétences dans l’établissement « aux collectivités locales ». Une annonce brève et laconique effectuée dans ce sens par la province le 30 janvier avait provoqué la grogne des huit municipalités lors de la rencontre du 11 février.

La menacé de fermeture plane toujours sur le collège depuis un an. Et ce depuis la décision l’Université de Guelph (UdeG), à laquelle l’établissement était rattaché, de s’en départir pour des raisons financières, à la mi-mars 2014.

Annonce attendue

Tout comme la direction du collège d’Alfred et les CUPR, l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) garde les yeux tournés vers Queen’s Park où le gouvernement pourrait faire prochainement une annonce sur l’avenir du collège. C’est du moins ce qu’avait déclaré la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, en entrevue récente pour #ONfr.

 « Nous sommes toujours dans l’attente », affirme le directeur de l’organisme Simon Durand. « Ce rapport de la firme d’experts-conseils nous donne en tout cas la preuve que l’agriculture est un des piliers des Comtés Unis. »