Un tremplin pour les futurs entrepreneurs francophones à Hamilton

Les nouveaux arrivants pourront acquérir un sens des affaires et développer leur projet avec des professionnels. Source: Getty Images

HAMILTON – Avec des conseils personnalisés, des ateliers thématiques, des événements de réseautage virtuels et des services de consultation à la carte, un programme de pré-incubateur va donner à de potentiels entrepreneurs francophones l’opportunité de métamorphoser leur idée en affaires, dans la ville de l’acier.

Le recrutement des candidats a commencé et les cours se dérouleront du 11 janvier au 31 mars prochains. Le programme Élan F s’adresse aux nouveaux arrivants francophones qui veulent saisir les rouages de l’entrepreneuriat canadien et concrétiser un projet, qu’il soit de nature commerciale, sociale ou coopérative.

« Les gens qui ont une idée qui trotte dans leur tête depuis un moment mais qui ne savent pas comment s’y prendre sont typiquement les profils que l’on recherche », explique Jean-Philippe Galesne, agent principal au Conseil de la coopération de l’Ontario (CCO).

« On va les aider à passer de l’idée à l’action, leur expliquer comment fonctionne une entreprise, où trouver les sources de financement et comment intégrer la culture économique canadienne, son langage, ses codes, quand on est nouvel arrivant. »

De concert avec la Société économique de l’Ontario (SÉO), le CCO va donc accompagner ce qui sera la première cohorte de jeunes entrepreneurs. Il y en aura une chaque année durant les trois ans à venir. Il s’agira d’étudier tous les aspects de leur idée en réalisant des simulations et des scénarios fictifs pour comprendre la théorie avant de passer à la pratique.

Soutenus individuellement, les participants seront aussi amenés à collaborer les uns avec les autres pour enrichir leur projet. « L’objectif ensuite est d’arriver à une étude de marché et de faisabilité », ajoute M. Galesne.

« Ils seront suivis par un parrain inspirant jusqu’à ce qu’ils soient prêts à intégrer un incubateur, une étape plus poussée dans laquelle ils approfondiront leur modèle de financement et définiront le statut et les services de leur entreprise. »

Premier volet d’envergure d’Hamilton communauté francophone accueillante

Ce pré-incubateur est un des volets de l’initiative « Hamilton, communauté francophone accueillante » pilotée par le Réseau en immigration francophone du Centre-Sud-Ouest (RIFCSO).

« Permettre aux immigrants francophones de bâtir leur propre entreprise, c’est une bonne alternative à la recherche d’emploi », estime son directeur, Alain Dobi.

L’idée originale de créer un espace francophone physique, en location, à Hamilton a été délaissée pour privilégier un programme entièrement virtuel.

« La force et l’une des richesses d’un pré-incubateur, ce sont des rencontres physiques où les futurs entrepreneurs échangent mais, à cause de la COVID-19, on va créer cette dynamique de façon virtuelle », relate M. Dobi qui n’exclut pas, le moment venu et dans le respect des normes de distanciation, de basculer en présentiel si les conditions le permettent.

Il existe plusieurs programmes d’incubation à Hamilton, particulièrement axés sur la recherche et l’innovation, mais aucun jusqu’ici n’avait de lentille francophone.

Des présentoirs interactifs en français dans le centre-ville en 2021

D’autres initiatives devraient voir le jour en janvier, dans le cadre de l’initiative « Hamilton, communauté accueillante », à commencer par l’installation de présentoirs interactifs à travers la ville. Les deux premiers seront placés à l’hôtel de ville et vraisemblablement à proximité de la bibliothèque municipale, dans le Jackson Square. Puis, chaque année, de nouveaux seront installés dans d’autres lieux clés de la ville.

« Ce sont de gros écrans tactiles qui donneront accès à l’ensemble des services en français qui existent avec la possibilité de prendre des rendez-vous ou de laisser ses coordonnées pour être contacté », dévoile M. Dobi.

Autre projet en cours d’étude : un programme de mentorat qui vise à accompagner des jeunes dans leur recherche d’emploi.

« On va commencer avec cinq à dix jeunes, la première année », indique le directeur du RIFCSO dont l’équipe planche sur un partenariat avec le YMCA. « Chacun sera accompagné par un professionnel du secteur dans lequel il souhaite travailler. »