Une candidature problématique pour les Acadiens de la Nouvelle-Écosse

L'ancien ministre de la Justice de la province, Ross Landry.

HALIFAX – La nomination récente du candidat néo-démocrate, Ross Landry, dans Nova Centre, fief du député sortant Peter MacKay, inquiète fortement les Acadiens de la Nouvelle-Écosse.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Dans un communiqué mardi 8 septembre, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) dit avoir envoyé une lettre au chef néo-démocrate, Thomas Mulcair, pour exprimer ses « plus vives préoccupations ».

Si la candidature de M. Landry dans cette circonscription rurale au nord-est d’Halifax inquiète tant, c’est que ce dernier se situe sur la liste noire de la communauté acadienne. Un mauvais souvenir qui remonte à son passage au ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse de 2009 à 2013 sous la bannière NPD.

Durant cette période, la Fédération était montée aux barricades après que le gouvernement provincial eut adopté la loi sur la refonte des circonscriptions électorales.

Ce redécoupage abolissait alors les circonscriptions acadiennes dites « protégées » de Clare, de Richmond et d’Argyle. Placés dans des circonscriptions à très fortes majoritairés anglophones, les Acadiens avaient vu leur poids politique diminuer, selon la FANE.

L’association avait alors lancé un préavis de poursuite pour contrer la décision du gouvernement. Malgré l’arrivée au pouvoir des libéraux en 2013, le combat judiciaire demeure toujours sur la glace aujourd’hui.

« Il est difficile pour la communauté acadienne de notre province de rester muette devant le choix d’une personne qui, tout au long de son mandat provincial et lors de ses précédents échanges avec notre communauté, a démontré son animosité à notre égard », déplore le président de la FANE, Ghislain Boudreau.

Et de poursuivre : « Nous osons espérer que cette position ne reflète pas celle du parti NPD, et que M. Mulcair, en tant que chef du parti NPD fédéral, saura présenter une position ferme, et ce, dans l’intérêt de la défense de notre peuple. »

 

Château fort conservateur

Toujours est-il que M. Landry aura fort à faire pour s’emparer de cette circonscription détenue par le Parti conservateur depuis 1997.

Au printemps, la retraite annoncée du député, Peter MacKay, avait obligé le gouvernement sortant de miser sur son directeur des opérations politiques, Fred DeLorey, né en Nouvelle-Écosse, mais résident dans l’Est ontarien et marié à la francophone Marilissa Gosselin, elle-même candidate du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario en 2011.

Outre MM. Landry et DeLorey, le libéral Sean Fraser, un nouveau venu sur la scène politique, tentera de ravir cette circonscription. Le Parti vert accorde son soutien au fermier David Hachey.