Une équipe médicale au complet au Centre francophone de Toronto

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TORONTO – Le Centre francophone de Toronto (CFT) espère bel et bien avoir résolu ses problèmes récurrents de recrutement et de rétention de médecins après l’annonce, ce mercredi, de l’embauche de deux docteurs.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Le CFT annonce, dans un communiqué, l’embauche de Vanessa Le, entrée en fonction le 23 mai dernier, et d’Ayesha Raza, qui sera en poste à partir du 13 août. Deux nouveaux médecins qui devraient permettre d’avoir une équipe médicale complète à la mi-août 2018 pour prodiguer des soins de santé aux francophones de Toronto et de sa région, se réjouit la directrice générale du CFT, Florence Ngenzebuhoro.

« C’est une très bonne nouvelle. Nous sommes fiers d’avoir été capables de recruter du personnel compétent pour offrir un service de qualité. »

L’équipe médicale du CFT compte trois médecins à temps complet, deux infirmières praticiennes à temps plein et une à temps partiel, quatre infirmières autorisées et deux diététistes, répartie en deux cliniques médicales à Toronto, une au centre-ville, sur la rue Richmond Ouest, et une au Nord de la ville, sur Fairview Mall drive. Les deux cliniques desservent près de 8000 patients, dont 5000 sont actifs, c’est-à-dire qu’ils ont reçu au moins un rendez-vous dans les trois dernières années, selon le CFT. Depuis février, celles-ci ont dû composer avec le manque de personnel, même si la directrice générale du CFT assure que tout le personnel a fait de son mieux afin d’éviter de pénaliser les patients.

Florence Ngenzebuhoro, directrice générale du Centre francophone de Toronto. Crédit photo : photomontage Étienne Fortin-Gauthier

« Je ne pense pas qu’il y a eu un si grand impact, car le personnel s’est démené pour combler les besoins de nos patients. »

Elle reconnaît toutefois des délais pour certains rendez-vous et le gel temporaire de la liste d’attente qui compte une soixantaine de noms et pourra désormais être réactivée.

Dur à conserver

L’équipe médicale du CFT était incomplète depuis février dernier après une année 2017-2018 difficile marquée par plusieurs départs. En janvier dernier, les docteurs Mélina Khoromi et Kenneth Bonnah avaient quitté leur poste, cinq mois après leur entrée en fonction. Car il y a un an, les deux médecins de la clinique de la rue Richmond avaient eux aussi quitté leur emploi. Si le climat qui règne au CFT a été évoqué comme motif de ces départs, Mme Ngenzebuhoro assure qu’il n’en est rien.

« Je ne commente pas les départs de juillet 2017 [Mme Ngenzebuhoro n’était pas encore en poste], mais pour janvier, je peux dire que c’est simplement  qu’il est toujours difficile de conserver des employés bilingues qualifiés. Et ce peu importe le secteur, car la vie à Toronto est très chère et que nous n’offrons pas des salaires aussi avantageux que les hôpitaux ou les conseils scolaires. »

Rehausser les salaires

Pour preuve, le CFT aurait fait passer des entrevues à une dizaine de candidats avant de pouvoir trouver ses deux médecins. Des gens intéressés, mais refroidis par le coût de la vie à Toronto, dit-elle. Elle se montre toutefois confiante de réussir à conserver son équipe médicale au complet.

« On a mis des balises pour offrir plus de soutien à l’équipe médicale en recrutant une personne à temps plein pour les aider. Mais dans l’idéal, il faudrait rehausser leurs salaires ou prévoir des primes pour ceux qui exercent en milieu minoritaire afin de les encourager. Nous ne sommes pas le seul centre de santé dans une telle situation en Ontario. »

Les yeux sont donc tournés vers le Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) qui gère cette question, mais aussi ultimement, vers le gouvernement provincial, auprès duquel l’Association des centres de santé de l’Ontario aura un message à passer, pense Mme Ngenzebuhoro.

Augmentation de l’offre

En attendant, avec son équipe de soins de santé primaire au complet, le CFT espère réduire le temps d’attente pour un rendez-vous.

L’organisme indique également qu’il augmentera son offre en ouvrant sa clinique médicale quatre samedis par mois, un à la clinique de North York et trois au centre-ville, ainsi que les mercredis et jeudis jusqu’à 20h.