Une formation pour répondre au défi de l’offre active

La page d’accueil de la nouvelle formation en ligne sur sur l’offre active dans le domaine de la santé.

SUDBURY – « Ce n’est plus le temps de demander des services en français, c’est le temps de les recevoir », s’est exclamé Michel Tremblay, directeur général de la Société Santé en français, au lancement public d’une nouvelle formation sur l’offre active dans le domaine de la santé, le jeudi 5 avril. La formation en ligne – lancée par le Réseau du mieux-être francophone du Nord de l’Ontario – se donne le mandat de « sensibiliser les gens qui travaillent et étudient dans le domaine de santé à la valeur de l’offre active de services de santé en français ».

DIDIER PILON
dpilon@tfo.org | @DidierPilonONFR

Le problème n’est pas nouveau. En 2009, dans son rapport spécial sur la planification des services de santé en français en Ontario, le commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau, révélait que la moitié des Franco-Ontariens croyait qu’il était « très difficile ou impossible » de recevoir des services de santé en français.

L’offre active fut alors identifiée comme solution : « Il a été démontré à plusieurs reprises qu’une offre active de services a un impact considérable sur la demande des services. Plus on offre un service, plus il y aura une demande par la suite. »

En 2016, dans un rapport similaire, il a soutenu toutefois que « huit ans plus tard, la situation n’a guère changé ».


« Les services en français, ce n’est pas un caprice, c’est un besoin. » – Diane Quintas


C’est précisément à cette situation que la nouvelle formation tente de remédier.

« On veut être capable de sensibiliser les gens au sujet de l’offre active et leur donner des outils et des exemples des meilleures pratiques pour leur montrer comment la mettre en application », a expliqué Diane Quintas, directrice générale du Réseau du mieux-être du Nord de l’Ontario, en entrevue avec #ONfr.

La formation, dit-elle, cible les individus. « Les organismes ont bien sûr leur rôle à jouer, mais, en fin de compte, lorsqu’on parle de l’offre active, c’est un individu qui se présente au patient et qui lui démontre qu’il peut le servir en français. »

Les six volets explorent des sujets aussi variés que le service centré sur le patient et le recrutement de professionnels bilingues. Dans le volet des compétences culturelles, on explore la pluralité des cultures qui vivent en Ontario français. On y apprend, par exemple, certaines croyances religieuses ou spirituelles qui peuvent avoir des conséquences sur la santé des gens ou leur manière de communiquer avec leurs professionnels de la santé.

La formation de cinq heures est adaptée aux trois grandes régions géographiques de l’Ontario – le Nord, l’Est et le Sud-Ouest – mais elle pourrait s’étendre aux autres provinces.

« C’est dans le pourparler », confirme Mme Quintas. « Selon mes conversations avec mes collègues des autres réseaux canadiens, il y a de l’intérêt. Mais maintenant, comment procède-t-on? Il faut des fonds pour le faire. »

Une réception favorable

La ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, présente par téléconférence, a fait l’éloge de l’initiative.

« Enfin, nous pourrons mieux comprendre et mieux planifier les services de santé en français pour répondre le mieux possible aux besoins de la communauté et des patients francophones. »

Toutefois, selon Mme Quintas, l’intention originale n’était pas de créer une formation complète. « Ça fait trois à quatre ans qu’on travaille ensemble pour arriver à une définition commune de l’offre active. Tout le monde en parlait avec leurs propres idées et exemples, donc on s’est dit qu’il fallait avoir une définition définitive. »

Elle explique qu’après avoir défini l’offre active, les fournisseurs de soins sont revenus avec d’autres questions.

« Pour y répondre, on a créé des outils, qui se sont développés en modules et, avec le travail des autres réseaux et des entités de planification, c’est devenu ça : une plateforme de formation en ligne. »

Le commissaire Boileau se voit tout aussi optimiste. « Avec ce projet, nous sommes sur la bonne voie pour accomplir de grandes choses », a-t-il déclaré lors de sa présentation. Toutefois, il indique que la solution ultime doit aller au-delà des initiatives individuelles.

« L’offre active doit être dans notre Loi sur les services en français. C’est dans tous les actes similaires, au Nouveau-Brunswick, au Nunavut, au fédéral, etc. »

Le mercredi 11 avril, un webinaire gratuit effectuera un survol de la formation.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 6 avril à 10h36.