Une grève qui inquiète les étudiants du Collège Glendon

Le Collège universitaire Glendon devra peut-être partager ses programmes avec la future université de langue française.
Le campus de Glendon. Archives ONFR+

TORONTO – Quelque 3 700 chargés de cours et personnels enseignants de l’Université York et du Collège Glendon ont déclenché une grève tôt le lundi 5 mars après avoir été incapable de s’entendre avec la partie patronale. Près d’une semaine plus tard, l’inquiétude grandit chez les étudiants du collège universitaire bilingue.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Sydney Parent, étudiante de première année au Collège universitaire Glendon, déplore le peu d’information transmis aux étudiants jusqu’à présent de la part de l’administration.

« Pour les étudiants, ce n’est pas clair ce qui va nous arriver (…) Les informations arrivent toujours à la dernière minute », indique-t-elle.

Elle craint que si la grève s’enlise et que le conflit soit plus long que celui de cinq semaines dans les collèges ontariens à l’automne dernier.

« On se demande tous si on doit remettre nos travaux, la procédure à suivre dans cette situation ou même où sont les directives claires », a insisté l’étudiante.

Sur les médias sociaux, plusieurs étudiants ont donné écho aux propos de Mme Parent. Plusieurs déplorent le manque de communication de la part de l’administration alors que d’autres ont choisi de ne pas franchir les lignes de grève par solidarité avec les chargés de cours.

#ONfr a rejoint l’Association étudiante du Collège Glendon (AECG), mais le groupe a préféré ne pas commenter la situation.

« Notre position est d’assurer que nos étudiants connaissent leurs droits et sont soutenus dans le choix de les exercer », a-t-on expliqué dans un échange de courriel.

La sécurité d’emploi au cœur de la mésentente

Du côté du syndicat représentant les chargés de cours et le personnels enseignants , le message de grève est clair.

« Nous sommes troublés de voir que l’administration insiste pour maintenir les cours. L’administration a besoin d’être honnête avec les étudiants alors que 60 % des cours sont offerts par nos membres », a lancé Devin Lefebvre, le président de la section 3903 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui représente les chargés de cours.

Le syndicat demande à l’Université York d’engager des fonds pour combattre la violence sexuelle sur le campus et les messages haineux, qui ont été problématiques l’automne dernier sur le campus de Glendon.

Il demande également une meilleure sécurité d’emploi pour les chargés de cours.

Fred Hahn, le président du SCFP, a demandé aux dirigeants de l’Université York de revenir à la table de discussion.

Déception à l’Université York

Par voie de communiqué, la présidente de l’Université York, Rhonda Lenton, s’est dite déçue de la position du syndicat.


« Nous allons limiter dans la mesure du possible les impacts sur les étudiants. » – Rhonda Lenton


Mme Lenton a rappelé que dans la dernière offre, l’Université York avait offert une hausse salariale de 2,1 % dès cette année et la transformation de plusieurs postes temporaires en emploi permanent.

La présidente et vice-chancelière de l’établissement postsecondaire a également ajouté que le syndicat avait refusé d’aller en arbitrage pour régler les points de discordes.

« (Cela) aurait permis de régler le conflit rapidement », a-t-elle indiqué.

Pas d’intervention pour le moment

À Queen’s Park, le ministre du Travail, Kevin Flynn, indique que le gouvernement n’interviendra pas pour le moment dans ce conflit.

« Il n’y a pas de points de discordes qui sont insurmontables », a-t-il martelé.

Le ministre Flynn a assuré que ce conflit ne sera pas similaire à celui des collèges à l’automne dernier. Il note que la priorité restera le bien-être des étudiants.

Pour le moment, certains cours sont maintenus à l’Université York et au Collège Glendon.