Une mineure bilingue en études africaines en Saskatchewan

La Cité universitaire francophone de Régina. Gracieuseté

REGINA – La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina offrira, dès l’automne prochain, une mineure bilingue en études africaines.

André Magnan, directeur associé de la Cité universitaire francophone de Regina, explique comment ce nouveau programme a vu le jour.

« D’un côté, on a constaté qu’à l’Université, et même au sein de la Cité universitaire francophone, on a une expertise dans des sujets liés à l’Afrique. Donc on a une bonne possibilité de faire une collaboration entre la Cité et d’autres facultés pour présenter un nouveau programme qui pourrait être intéressant pour la population francophone et francophile de Regina. Un des éléments particuliers du programme, c’est qu’il s’agit d’une mineure bilingue, donc la moitié des cours sont en français et l’autre moitié en anglais. »

Une autre des particularités de ce programme, c’est qu’il a été inspiré en grande partie par la présence et la contribution des immigrants venus d’Afrique francophone qui ont choisi la Saskatchewan.

« On est très conscients du fait qu’en Saskatchewan, comme ailleurs, il y a une population de plus en plus importante qui est d’origine africaine. Donc, il y a eu une immigration de l’Afrique francophone vers la Saskatchewan… C’est un aspect de plus en plus important de notre communauté fransaskoise », explique M. Magnan.

De son côté, le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Denis Simard, confirme que l’immigration en provenance de l’Afrique a été bénéfique pour la communauté.

« La communauté fransaskoise est de plus en plus diversifiée. Elle provient d’une souche internationale. Et donc oui, nous avons un grand contingent de gens qui nous arrivent de l’Afrique, qui sont venus contribuer énormément à la communauté fransaskoise, mais qui aussi contribuent à élargir notre compréhension de ce que c’est un Fransaskois. »

André Magnan ajoute de son côté que l’immigration francophone en provenance de l’Afrique est considérée comme un nouvel atout pour la vigueur de la communauté fransaskoise.

« C’est une belle contribution à la vitalité de la communauté. Donc on considère que notre communauté fransaskoise elle est en train de non seulement se diversifier, mais de grandir aussi. On vit ça depuis au moins 15 ou 20 ans », précise M. Magnan.

Pont avec le continent africain

Plus qu’une simple fenêtre sur l’Afrique, la mineure en études africaines pourrait devenir un pont entre la Saskatchewan et le continent africain puisque les étudiantes et étudiants inscrits au programme pourraient être appelés à se rendre de l’autre côté de l’Atlantique.

« On a proposé qu’à tous les deux ans, il y ait une possibilité de déplacement en Afrique pour faire un cours intensif sur le terrain… (pour) aller à la rencontre d’une autre réalité, de mieux comprendre l’Afrique dans sa diversité », explique M. Magnan.

Pourtant, le gouvernement saskatchewanais n’a commencé à s’intéresser au phénomène de l’immigration africaine sur son territoire que tout récemment.

M. Simard explique que lors de discussions au sujet de l’immigration, les Fransaskois ont révélé au gouvernement provincial que leur communauté comprend des membres provenant de pas moins de 80 pays différents.

« Quand on a informé la province, ils n’étaient pas au courant. Quand on leur a dit : « Voyez-vous des opportunités économiques, donc de faire affaire avec ces différents pays-là à travers le monde », on nous a répondu qu’on n’a jamais pensé à ça. »

Pourtant, la plupart des immigrants continuent à entretenir des liens avec leur mère-patrie, ce qui peut dans certains cas, se révéler profitable à la fois pour leur pays d’origine et leur terre d’accueil.

« On leur a dit que peut-être que c’est une opportunité de travailler en partenariat avec la communauté fransaskoise, et de mettre en valeur justement ces pays source de nos concitoyens fransaskois, de prendre avantage des relations qui existent avec des oncles, des tantes, des frères, des sœurs, des cousins et cousines qui travaillent toujours dans leur terre natale de chacun de ces pays-là, pour dire que peut-être il y a moyen de créer une relation avec la province de la Saskatchewan pour qu’on en tire tous bénéfice. Et là, la province commence à avoir ces conversations-là, et j’ai hâte de voir ce que ça va donner au cours des prochaines années. »