Une nouvelle circonscription à majorité francophone voit le jour

Les quatre nouvelles circonscriptions du nord de l'Ontario Crédit photo: montage #ONfr

TIMMINS – Une deuxième circonscription à majorité francophone voit le jour dans le Nord de l’Ontario, a annoncé le gouvernement qui va de l’avant avec les recommandations de la Commission de délimitation des circonscriptions électorales du Grand Nord (CDCEGN).

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Les circonscriptions de Kenora-Rainy River et de Timmins-Baie James seront officiellement scindées en deux pour créer quatre nouvelles circonscriptions dans le nord de la province.

Selon le nouveau découpage, la nouvelle circonscription de Mushkegowuk, qui inclura notamment Kapuskasing, Val Rita et Hearst, sera composée de 60 % de francophones.

La ville de Timmins deviendra une circonscription en tant que telle et sera composée de 36 % d’électeurs s’exprimant dans la langue de Molière.

  • Kenora-Rainy River, comprenant notamment Dryden, Fort Frances, Kenora et Rainy River;
  • Kiiwetinong, comprenant notamment la partie nord de l’ancienne circonscription de Kenora-Rainy River;
  • Mushkegowuk avec la Première Nation Weenusk (Peawanuck);
  • Timmins avec la cité de Timmins.

L’ajout de deux nouvelles circonscriptions électorales dans le Nord viendra compléter les changements apportés en 2015 en vue d’augmenter le nombre de circonscriptions dans des zones densément peuplées du sud de l’Ontario. En tout, Queen’s Park comptera 124 sièges lors du prochain scrutin de 2018.

« Cette mesure, qui s’ajoute aux autres récentes réformes, permettra aux habitants de se rendre plus facilement aux lieux de scrutins (…) et assurera à tous les citoyens de l’Ontario que leurs intérêts sont représentés à l’Assemblée législative provinciale », a déclaré le Procureur général de l’Ontario, Yasir Naqvi, par voie de communiqué.

Seule la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell était à majorité francophone en Ontario.

L’AFO satisfaite du résultat

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) avait récemment fait pression en ce sens auprès du gouvernement ontarien. Carol Jolin, le président de l’organisme, s’est réjoui de cette nouvelle en entrevue à #ONfr.

« On est content que le gouvernement aille de l’avant avec les recommandations qui ont été faites par la Commission et cela entre, parfaitement dans le cadre de ce qui était demandé par l’Assemblée de la francophonie, s’est-il exclamé.

« Ça va être intéressant d’avoir la possibilité d’avoir une autre circonscription à majorité francophone où il va peut-être y avoir un autre député francophone à Queen’s Park » – Carol Jolin

M. Jolin croit que le geste posé par le gouvernement représente aussi une bonne avancée pour les autochtones.

Le commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau, a appuyé également publiquement les recommandations de la CDCEGN « puisqu’elle tient compte de l’importance de la représentation politique des communautés autochtones et francophones ».

Dans un billet de blogue publié en juillet dernier, François Boileau demandait aux députés de Queen’s Park d’adopter un projet de loi en faveur de cette proposition.

Une bonne nouvelle pour les francophones

Gilles Bisson, député du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario dans Timmins—Baie James, l’une des circonscriptions qui seront divisées, croit que la création de cette nouvelle circonscription est une bonne nouvelle pour les francophones. Il estime tout de même que les autochtones, qui forment une grande partie de cette région, ne sortent pas gagnants du processus, malgré le geste posé en leur faveur.

« La nouvelle circonscription qui est créée est francophone, bravo pour nous, c’est toujours une bonne nouvelle. Bravo pour le Nord de l’Ontario parce qu’il y va y avoir plus d’élus, mais pour les premières nations, rien ne va changer » – Gilles Bisson

M. Bisson indique ne pas savoir encore où il sera candidat en 2018, bien qu’il ait été investi par son parti dans la circonscription de Timmins—Baie James.

« C’est un peu tôt parce que la législation (qui doit officialiser la création des nouvelles circonscriptions) doit encore être amenée devant l’Assemblée législative », a-t-il dit en entrevue à #ONfr, rappelant que des changements supplémentaires peuvent encore avoir lieu tant qu’une loi n’est pas officiellement adoptée par Queen’s Park.

D’ailleurs, il ne croit pas que le gouvernement agisse de manière électoraliste dans le but de gagner un siège supplémentaire. Selon lui, les chances du NPD de l’Ontario, qu’il représente depuis 1990, sont même « bonnes » dans ces nouvelles circonscriptions.