Une offensive pour le Centre Jules-Léger

Le Centre Jules-Léger d'Ottawa. Archives ONFR+

TORONTO – Le président de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC), Jean Lemay, souhaite qu’en plus d’une gestion « par et pour » les francophones du Centre Jules-Léger, le nouveau consortium se voit allouer plus d’argent et le contrôle de l’édifice afin d’y construire une garderie.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Le projet de loi sur la gestion francophone du Centre Jules-Léger a été inclus dans le projet omnibus du gouvernement il y a quelques semaines. Avec cette loi, le ministère de l’Éducation a confirmé son souhait de confier la gestion du centre au Consortium du Centre Jules-Léger (CCJL), qui sera formé de six représentants des 12 conseils scolaires de langue française de l’Ontario.

Toutefois, M. Lemay espère plus qu’un simple transfert. Devant le comité chargé d’étudier le projet de loi, le jeudi 7 décembre, le président de l’AFOCSC a demandé que le budget de l’établissement augmente. 

Pour lui, il est primordial que les fonds suivent le transfert afin que le nouvel établissement soit en mesure de payer le matériel scolaire et des services de qualité aux jeunes élèves.

Il demande également que le gouvernement s’engage dès maintenant à allouer des fonds pour s’assurer que l’édifice soit en état. Advenant un état précaire, l’AFOCSC demande que le gouvernement s’engage à trouver un nouveau terrain pour y bâtir un nouveau centre.


« On veut gérer ce centre comme nous gérons nos écoles, car ça reste une école. » – Jean Lemay


M. Lemay a également demandé que le terrain et l’édifice soient inclus dans le transfert. Sans cela, le CCJL devra constamment se tourner vers Infrastructure Ontario pour la simple modification ou l’ajout d’une nouvelle aile, explique-t-il.

À ce titre, le président de l’AFOCSC indique avoir reçu une demande pour la création d’une garderie et explique que les francophones doivent avoir un contrôle total de la gestion de l’édifice pour y parvenir. Sans cela, le CCJL se contraint de se tourner constamment vers le gouvernement pour demander des permissions et n’aura pas un véritable contrôle du centre.


« Si nous ne sommes pas maîtres chez nous, comme nous le sommes dans les écoles francophones, on va avoir un problème. » – Jean Lemay


M. Lemay a également demandé que le personnel de soutien et les enseignants soient représentés par l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO). Pour lui, cela facilitera les discussions et permettra aux enseignants francophones de pouvoir travailler dans l’établissement.

À l’issue de sa présentation, M. Lemay a confié à #ONfr le souhait, à long terme, de pouvoir ouvrir des centres satellites aux quatre coins de la province.

Le gouvernement à l’écoute

La ministre de l’Éducation, Mitzie Hunter, assure que le gouvernement reste engagé à offrir des services de qualité au Centre Jules-Léger.

« Le Centre Jules-Léger aura une gouvernance par et pour les francophones, c’est du moins l’engagement que nous avons pris », a-t-elle lancé.

Les détails entourant le transfert, y compris les fonds qui y seront alloués, seront discutés ultérieurement, une fois que le projet de loi sera adopté, a précisé la ministre.

La ministre Hunter s’est montrée ouverte à l’idée d’avoir une garderie au Centre Jules-Léger, ce qui permettrait d’assurer une « continuité dans l’éducation ».

La ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, assure que son gouvernement reste engagé.

« Nous sommes en processus d’adoption du projet de loi et après, il va y avoir une entente de transfert qui va se faire. C’est là que ces questions seront réglées. »

Mme Lalonde a indiqué que le budget du Centre Jules-Léger a augmenté d’environ 30 000 $ au cours de la dernière année. Le budget total de l’organisme est situé à environ 6,6 millions de dollars.

Plus de budget pour le Centre, demande l’AFO

Alors qu’il était également de passage devant le comité, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, a demandé au gouvernement un engagement clair pour le Centre Jules-Léger.

Selon lui, il est primordial que le seul établissement francophone du type en Ontario ait les outils nécessaires pour réussir dans sa mission. Il croit que cette demande est d’autant plus importante que le financement de Jules-Léger n’a pas été augmenté depuis six ans.

M. Jolin était également présent pour réclamer une plus grande place pour les jeunes dans le projet de l’Université de l’Ontario français. Le président de l’AFO souhaite, entre autres, que 20 % du futur sénat de l’université soit composé de jeunes et que les jeunes trouvent également leur place au sein du comité de mise en oeuvre.

Il a également réclamé que le gouvernement définisse les termes « université mentor partenaires », « université mentor principale » et « affiliation académique », inclus dans le projet de loi.