Une rentrée parlementaire pas comme les autres

Découvrez la vidéo du résumé de la semaine à Queen's Park par Jean-François Morissette.
Queen's Park. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – La session parlementaire qui débute, ce mardi 20 février, sera haute en émotions alors que les trois principaux partis entrent en mode électoral à moins de 100 jours du scrutin. #ONfr revient sur les cinq enjeux à surveiller dans les prochaines semaines.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Un nouveau processus de désignation

Le nouveau processus de désignation des régions et des organismes a été promis par la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, en marge de la refonte de la Loi sur les services en français (LSF). En fait, c’est même devenu l’une des priorités du gouvernement en matière de francophonie. Actuellement, le processus pour l’obtention d’une désignation francophone pour un organisme ou une région peut durer jusqu’à trois ans.

 « Nous voulons mettre en place des initiatives qui amélioreront l’efficacité du processus de désignation, ce qui contribuera à renforcer l’offre de services en français », a déclaré Mme Lalonde à ce sujet.

Le commissariat aux services en français (CSF) de l’Ontario doit rendre un rapport spécial sur le sujet d’ici quelques semaines. François Boileau, le commissaire, a martelé à plusieurs reprises au cours de la dernière année qu’il souhaitait voir l’Ontario désigné dans son entièreté comme une région désignée en vertu de la LSF. 

 

Le budget

En entrevue à #ONfr, le ministre des Finances de l’Ontario, Charles Sousa, a assuré que le prochain budget allait être déposé après celui de son homologue fédéral, Bill Morneau, prévu pour le 27 février. Questionné à savoir si le prochain budget contiendrait une augmentation des fonds alloués au ministère des Affaires francophones, M. Sousa n’a pas voulu dévoiler ses cartes. « Nous reconnaissons l’importance des communautés francophones (…) et nous savons qu’il s’agit d’une inquiétude », a-t-il toutefois expliqué. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a récemment demandé une augmentation de 75 % du budget du ministère.

Le cannabis

L’enjeu majeur de 2018 est la légalisation du cannabis. Avec la date butoir qui arrive à grands pas, même si elle a été repoussée de quelques mois, plusieurs municipalités expriment encore des craintes quant au manque de ressources. En plus de problèmes de sécurité, plusieurs maires s’inquiètent des questions de santé publique qui seront apportées par la légalisation. « Oui, on va collecter des taxes, mais si on le fait aux dépens des gens, j’ai de la misère avec ça », s’était exclamé Roger Sigouin, en entrevue à #ONfr. Sans officiellement demander plus de temps, M. Sousa a martelé en point de presse, quelques jours avant la rentrée parlementaire, que l’Ontario sera prêt. La province a récemment annoncé un partenariat avec Shopify, une compagnie de vente en ligne, pour la marchandisation du produit.

 

Le nouveau chef des progressistes-conservateurs

Même si les députés retournent en chambre, tous les yeux seront tournés vers la course à la direction du Parti PC. Actuellement, Caroline Mulroney, Christine Elliott, Doug Ford et Tanya Granic Allen se font la lutte pour remplacer Patrick Brown, le chef déchu, et lui-même candidat à sa propre succession depuis vendredi. Selon un dernier sondage de la firme Forum Poll, paru ce lundi, la formation de droite récolterait 49 % des votes si une élection avait lieu aujourd’hui. Le Parti libéral de l’Ontario (PLO), dirigé par la première ministre, Kathleen Wynne obtiendrait 24 % de voix alors que les troupes d’Andrea Horwath se situent à 19 % dans les intentions des électeurs. Le nouveau chef du Parti PC sera connu le 10 mars.

Caroline Mulroney, Doug Ford et Christine Elliott. Crédit image : Archives #ONfr

L’élection

Pour la première fois de son histoire, l’Ontario aura une élection générale à date fixe, le 7 juin. Cela forcera le gouvernement à modifier son calendrier parlementaire afin d’adopter ses dernières lois avant que les parlementaires ne prennent la route de leur circonscription pour convaincre leurs électeurs. La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, aura beaucoup à faire puisque son taux d’approbation peine à dépasser les 15 %. Si elle veut continuer de diriger la province, elle devra sortir quelques lapins de son chapeau.  

 


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