Université de l’Ontario français : le conseil des gouverneurs dévoilé

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, et les membres du conseil des gouverneurs de l'Université de l'Ontario français. Crédit image: Jean-François Morissette

TORONTO – Alors que le projet de l’Université de l’Ontario français entre dans une phrase critique de sa création, le gouvernement a annoncé les noms des membres du conseil des gouverneurs de l’établissement. Le groupe comprend plusieurs personnalités du sud-ouest de l’Ontario, dont Dyane Adam, Fété Ngira-Batware Kimpiobi et Florence Ngenzebuhoro.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

En plus de Mme Adam, plusieurs autres membres du comité technique de mise en oeuvre de l’Université de l’Ontario français ont été reconduits sur le conseil des gouverneurs de l’établissement, dont Frédéric Dimanche, professeur à l’Université Ryerson, et Glenn O’Farrell, président et chef de la direction du Groupe Média TFO.

Un siège sur le conseil des gouverneurs a également été réservé à Koubra Haggar, élève de 12e année à École secondaire Georges-P.- Vanier dans la région d’Hamilton. Elle est également vice-présidente de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO).

En tout, 12 membres ont été choisis afin de poursuivre le travail déjà commencé par le comité présidé par Dyane Adam.

 

Membres du conseil :

  • Dyane Adam : présidente du conseil technique de mise en oeuvre de l’Université de l’Ontario français.
  • Fété Ngira-Batware Kimpiobi : directrice générale de Solidarité des femmes et familles immigrantes francophones du Niagara
  • Frédéric Dimanche : professeur à l’Université Ryerson
  • Glenn O’Farrell : président et chef de la direction du Groupe Média TFO
  • Koubra Haggar : étudiante de 12e année à École secondaire Georges-P.- Vanier
  • Marième Lo : professeur à l’Université de Toronto
  • Florence Ngenzebuhoro : directrice du Centre Francophone de Toronto
  • Marie-Andrée Vermette : avocate
  • Rodrigue Gilbert : spécialiste en Transport et logistique à la firme PricewaterhouseCoopers Canada
  • Jean Michel Beck : président du Groupe Aecon
  • Jacques Naud : vice-président de Knowledge First Financial
  • Normand Côté : vice-président à Optimum Talent

 

Maintenant que le conseil des gouverneurs est nommé, le groupe devra s’atteler à choisir le lieu et les programmes qui doivent composer le cursus universitaire. Le gouvernement doit approuver ces derniers à plus d’un an avant l’ouverture de l’établissement.

En plus du choix du cursus et du lieu, le conseil des gouverneurs devra également bâtir les politiques administratives de l’entité scolaire et adopter une charte de ressources humaines.

La ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, estime qu’un jalon important de l’édification de l’université vient d’être atteint.

Elle assure que les choix dans ce conseil des gouverneurs ont été faits par compétence et non par emplacement géographique des personnes, bien qu’aucun représentant de l’Est ontarien et du Nord de la province n’ait trouvé un siège.

« C’est un projet qui va se trouver dans le Centre-Sud-Ouest pour répondre à la demande de la communauté (…). On voulait faire suite au rapport du commissaire Boileau » a-t-elle assuré.

La ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde. Crédit image : Jean-François Morissette

Mme Adam a souligné au micro d’#ONfr qu’il est important que le conseil des gouverneurs s’attèle maintenant à la tâche. Pour Mme Adam, le conseil des gouverneurs aura toute la légitimité de faire des choix pour l’avenir de l’institution.

Mme Adam a assuré que les compétences et la diversité avaient motivé les choix annoncés le lundi 9 avril.

Les membres du premier conseil des gouverneurs sont nommés pour une période de six mois par décret ministériel, après quoi ils seront automatiquement renouvelés pour une période de deux à trois ans

Une fois que les politiques de ressources humaines seront mises en place et que l’établissement prendra forme, les rangs du conseil des gouverneurs pourront grandir et les membres seront élus par ceux et celles qui fréquenteront ou travailleront dans l’établissement.

Dyane Adam. Crédit image : Jean-François Morissette

 

Les organismes oubliés?

Pablo Mhanna-Sandoval, président de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), se dit déçu de voir que certains bastions francophones de l’Ontario ne sont pas représentés dans ce conseil des gouverneurs.

« J’aurais aimé que le premier conseil des gouverneurs ne reflète pas uniquement le Centre-Sud-Ouest de la province », lance-t-il.


« Nous voulions depuis très longtemps une entité qui reflète l’ensemble de la province. Sans un conseil des gouverneurs provincial, ça devient difficile de représenter tous les Franco-Ontariens. » – Pablo Mhanna-Sandoval


Il se réjouit néanmoins qu’il y ait de la diversité culturelle sur le conseil et croit que les bases sont maintenant jetées.

Kelia Wane, co-présidente du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), déplore, pour sa part, que le gouvernement ait exclu son organisme du conseil.

« C’est un gros manque parce qu’ils vont prendre des décisions qui vont avoir des impacts sur l’université », s’exclame-t-elle.

Elle rappelle que le RÉFO a une expertise unique à apporter à la table de discussion et ne pas les avoir sur le conseil est une perte.

Du côté de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le président de l’organisme, Carol Jolin se réjouit que le projet continue d’aller de l’avant. M. Jolin assure cependant ne pas s’être arrêté à l’origine géographique des membres du conseil des gouverneurs.

« Ce n’est pas une question de représentation régionale, mais d’avoir les bonnes personnes », assure-t-il.

Le président de l’AFO, Carol Jolin. Crédit image : #ONfr

Néanmoins, le président de l’AFO ne cache pas sa déception de voir qu’aucun organisme n’ait trouvé un siège sur ce conseil.

« Est-ce que c’est normal que l’organisme qui représente la communauté francophone de l’Ontario ne soit pas là? Je vous laisse répondre à la question », a-t-il rétorqué à #ONfr.

 

Des Franco-Ontariens oubliés, estime France Gélinas

La néo-démocrate France Gélinas, critique en matière de Francophonie, déplore que les Franco-Ontariens de l’Est et du Nord ne soient pas représentés sur le conseil des gouverneurs.


« La gouvernance pour et par, c’est pour tous les Franco-Ontariens, mais on ne se retrouve pas là-dedans en tant que résident du Nord ou de l’Est. » – France Gélinas


Elle ne remet pas en doute la compétence des membres de ce groupe, mais déplore qu’il faille « pousser » le gouvernement libéral à chaque étape pour faire avancer le projet.

 

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois, le 9 avril à 14h55

 


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