Université de l’Ontario français : pas d’emplacement avant l’été

Le drapeau franco-ontarien. Archives ONFR+

TORONTO – Même si la pression est forte, le choix d’un emplacement pour la future Université de l’Ontario français pourrait n’avoir lieu qu’à la fin de l’été, affirme Dyane Adam, présidente du comité de mise en oeuvre. Un échéancier qui pourrait mettre en péril la cohabitation planifiée avec le Collège Boréal à Toronto.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
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JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
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ROZENN NICOLLE
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« Notre objectif, c’est d’avoir des programmes bien définis d’ici la fin de l’été. Et là, on démarre les conversations [pour l’immobilier], ça va influencer l’aménagement physique et les besoins », a indiqué Dyane Adam, présidente du comité de mise en oeuvre de l’Université de l’Ontario français.


« Tu ne peux pas prendre des décisions qui nous attacheraient à un lieu, mais qui ne répondraient pas à nos besoins. Ce serait une erreur monumentale. » – Dyane Adam


« C’est les programmes qui doivent déterminer l’espace physique, pas l’inverse », complète-t-elle.

Et contrairement à ce qui circule, l’Université de l’Ontario français ne verra probablement pas le jour près des berges du Lac Ontario.« Nous avons mis dans notre rapport que nous étudions les berges du Lac et les gens se sont dit que ça allait être là. C’est ça le danger de donner de l’info préliminaire. Le marché change », explique-t-elle.

La présidente du comité de mise en oeuvre de la future Université de l’Ontario français, Dyane Adam.Crédit image : Jackson Ho

Elle évoque maintenant le choix d’un emplacement au centre-ville « près des autres universités ». Le bâtiment universitaire pourrait être construit de toute pièce ou être loué. « Mais c’est un marché immobilier compétitif, tu n’as pas avantage à négocier en public! », ajoute-t-elle. 

Dyane Adam souligne que le Conseil des gouverneurs de l’Université, qui devrait compter 22 membres de la communauté franco-ontarienne, sera vraisemblablement annoncé au début du mois d’avril. Il ne serait « pas légitime » pour son comité composé de cinq membres de choisir dès maintenant un lieu, insiste Dyane Adam. Si le développement des programmes demeure la priorité, le travail sur le plan immobilier se poursuivra également au cours des prochains mois. 

Récemment, Dyane Adam indiquait à #ONfr que l’université pourrait ne pas ouvrir en 2020, comme prévu. Cela constitue un problème majeur pour le campus torontois du Collège Boréal, qui doit impérativement déménager d’ici 2020.

Une phase critique pour Boréal

Si l’Université repousse le choix de son emplacement trop longtemps, Boréal pourrait être forcé de faire cavalier seul. Selon Daniel Giroux, président du Collège Boréal, les six à huit prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir du projet.

« Veux, veux pas, le Collège Boréal a besoin d’un emplacement en septembre 2020 alors que l’Université a plus de marge de manoeuvre », a-t-il indiqué.

Bien qu’il insiste qu’il est toujours engagé officiellement dans le projet de carrefour francophone, prévu dans le projet initial, M. Giroux ajoute que le devoir premier de son établissement reste envers ses étudiants.

« Le plus important est que nos étudiants, nos clients et la francophonie ne souffrent pas », dit-il.

M. Giroux rappelle qu’avec les réalités du marché immobilier de Toronto, le défi est immense et la pression s’intensifie de plus en plus pour l’annonce d’un lieu.

Un conseil des gouverneurs avant?

La ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, souhaite que le Collège Boréal et l’Université de l’Ontario français aillent de l’avant ensemble.

Toutefois, Mme Lalonde refuse de prendre une décision, préférant laisser le comité dirigé par Dyane Adam prendre la décision. Mme Lalonde espère que le Collège Boréal pourra toujours se joindre au projet.

« Chacune des deux entités doit répondre à ses besoins et avoir des environnements appropriés qui vont répondre à leurs étudiants », nuance-t-elle.

Résidences étudiantes : « 2021 semble tenable, mais 2020, non. »

Concernant les résidences étudiantes rattachées à l’Université, c’est la Maison de la Francophonie qui a obtenu le mandat de gérer le dossier. Cependant, à l’heure actuelle, l’absence de décision du comité bloque les démarches.

« Nous sommes tributaires de l’Université, nous ne pouvons pas entamer les démarches tant que nous ne savons pas où l’Université sera placée physiquement », a confié Richard Kempler, membre fondateur et trésorier du conseil d’administration de la Maison de la Francophonie.

Interrogé sur le mode de financement de ces résidences, M. Kempler espère obtenir le soutien des trois paliers gouvernementaux. Il existe cependant une certitude, selon M. Kampler : il n’y aura pas de résidence étudiante en 2020. Celui-ci a également fermé la porte à l’idée de résidences temporaires. 


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