TORONTO – La coutume veut que le gouvernement libéral distribue « un cadeau » pour la Journée des Franco-Ontariens. Dans l’épineux dossier de l’université franco-ontarienne, les libéraux ont annoncé, jeudi 22 septembre, la nomination de Dyane Adam à la tête du conseil de planification.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
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L’ancienne commissaire aux langues officielles du Canada, de 1999 à 2006, sera la présidente de ce groupe promis depuis le mois de juin et censé « planifier les étapes futures pour la réalisation de l’université francophone », dixit la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde.
D’une durée de six mois, ce conseil de planification décrit comme « historique » par Mme Adam devra déposer un rapport au gouvernement au printemps 2017. La présidente dit viser la « fin mars » pour la fin des travaux.

Cinq autres personnes devant siéger sur le conseil de planification seront nommées « avec imminence », a précisé Mme Adam.
Pour Mme Lalonde, il ne s’agit pas de recommandations mais « d’actions concrètes ».
Toujours est-il que la ministre reste très floue sur la nature que prendrait le futur établissement : « C’est important pour notre gouvernement d’avoir un environnement par et pour les francophones. Le conseil de planification va nous orienter vers un processus responsable et durable. »
Mme Adam préfère de son côté parler « d’une étape préalable » au conseil des gouverneurs, toujours exigé par les militants francophones, et ce en 2018 au plus tard.
Une rentrée scolaire dans une université de langue française pour 2018 ? Là encore, Mmes Lalonde et Adam – bien qu’interrogées séparément – ne sont pas en mesure de donner une date précise.
En juin dernier, le gouvernement libéral de Kathleen Wynne avait pour la première fois ouvert concrètement la porte à une université de langue française, après les conclusions d’un comité d’experts. Ce dernier recommandait clairement l’édification d’un campus géré par les francophones et offrant à la clientèle étudiante un milieu de vie en français.
« On s’interroge sur le mandat précis de ce comité de planification », a fait part à #ONfr le directeur général du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), Alain Dupuis. « On avait demandé une gouvernance par et pour les francophones. Ce comité va faire rapport au gouvernement et ne va pas être redevable à la communauté. »
Kathleen Wynne floue

En visite à l’école francophone Horizon-Jeunesse à Ottawa, jeudi 22 septembre, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a aussi été interrogée par #ONfr sur le dossier de l’université franco-ontarienne.
« Nous avons l’Université d’Ottawa et le collège Glendon qui sont désignés, mais s’il est nécessaire d’avoir un édifice dans le sud-ouest de l’Ontario, c’est une question pour ce comité (…) Je sais que la francophonie est très fière des étudiants. »