Vers plus de collaboration pour les services de santé en français à Toronto

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TORONTO – Les acteurs du secteur de la santé en français veulent aller encore plus loin. Les centres de santé communautaire offrant des services en français dans la Ville reine pourraient davantage collaborer. Une première à l’échelle de Toronto.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

CHARLEY DUTIL
Collaboration spéciale

Les organismes Reflet Salvéo et l’Entité 4, qui conseillent le réseau de la santé du grand Toronto au sujet des services, collaborent déjà avec plusieurs centres de la région de Toronto. Les deux groupes l’affirment de concert : il s’agit maintenant de mettre en contact « ce qui existe » et organiser les premières rencontres avec les centres pour mieux cerner qui fait quoi. Des services pouvant aller de simples conférences en français à une expertise précise offerte dans un domaine.

 « Si quelqu’un veut, par exemple, des services juridiques en français, lesquels ne sont généralement pas fournis dans les centres, le client pourra obtenir ces services dans le centre le plus proche de chez lui quelques heures par semaine », illustre la directrice générale de l’Entité 4, Estelle Duchon. « Le but est que les personnes travaillant dans le centre en question puissent se déplacer proche du client. »

Reflet Salvéo travaille déjà en partenariat avec le Centre de santé communautaire de Rexdale à Etobicoke, ainsi que ceux de l’Est de Mississauga et de Brampton Four Corners, sans oublier deux centres dans la région de York.

L’Entité 4 fait de même avec le Centre TAIBU situé à Scarborough et celui de Black Creek à North York.

Chacun des centres collabore avec le Centre francophone de Toronto lequel a pour mission d’offrir des services dans la langue de Molière. « Le centre sera ainsi au courant des autres services », insiste Mme Duchon.

Des services en français en centre de Regent Park

La volonté d’une meilleure collaboration entre les différents centres n’est pas étrangère à plus de services identifiés dans les centres de santé communautaire.

En entrevue avec #ONfr, le directeur général de Reflet Salvéo, Gilles Marchildon, confirme avoir appris qu’un médecin et un membre du personnel du centre de Regent Park, au centre-ville de Toronto, parleraient français après qu’un employé de Reflet Salvéo se soit rendu au centre par hasard.

Cela aurait alors piqué sa curiosité, lui faisant penser que si ce centre a des employés qui parlent français, plusieurs autres centres pourraient avoir des médecins et membres du personnel capables eux-aussi de communiquer dans cette langue.

Mme Duchon précise que depuis cette année, les centres de santé communautaire doivent remplir annuellement des rapports de services lesquels devraient permettre d’identifier si des services sont offerts en français.

Un pas dans la bonne direction

Pour M. Marchildon, le but de son organisme reste « d’aider les francophones de la région à trouver des médecins et du personnel médical qui parlent français ». Avec les embauches d’un promoteur de la santé francophone dans l’Est de Mississauga et un médecin à Etobicoke, la situation s’améliore d’année en année, selon lui.

Néanmoins, il reconnaît que les services en français sont rares dans la région de Toronto et qu’il est beaucoup plus facile de se faire servir en arabe, pendjabi ou en ourdou.

Trop souvent, les services en français seraient le résultat de la volonté d’un centre de santé communautaire ou d’un membre de leur personnel familier avec le français. Pour M. Marchildon, cela prouve la nécessité des programmes d’immersion en français offerts par plusieurs écoles secondaires dans la région de Toronto. Ceux-ci forment des gens qui sont assez à l’aise pour servir des patients en français dans le futur.

Cependant, le directeur général affirme que les gens ayant appris le français grâce à un programme d’immersion sont souvent limités dans leur utilisation de la langue et ne connaissent souvent pas nécessairement le jargon médical en français.

Le directeur général explique que plus de 50 % des francophones de la région de Toronto ne sont pas nés au Canada. En conséquence, ils n’ont pas reçu dans leur pays la même éducation en santé que quelqu’un né au Canada. Il est donc important d’informer ces gens des procédures canadiennes et des soins disponibles.


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