Ville d’Ottawa : les plaintes sur les services en français ont baissé de 27 %

Le maire d’Ottawa, Jim Watson. Gracieuseté.

OTTAWA – Le traditionnel discours sur l’état de la ville reste l’un des grands moments politiques du début d’année, à Ottawa. Et contrairement à 2018, Jim Watson a cette fois parlé de francophonie. Petite surprise même, puisque le maire a évoqué une baisse des plaintes aux services en français de 27 % sur l’année 2018.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

En 2018, la Direction des services en français (DSF) de la municipalité a traité 34 requêtes, contre 47 pour 2017.

Habituellement, les chiffres des plaintes de l’année précédente sont présentés lors du Comité des finances et du développement économique, au printemps, et ne font pas l’objet d’une mention dans le discours sur l’état de la ville.

« Le nombre de plaintes quant aux services en français a encore diminué l’an dernier », a affirmé M. Watson dans son discours. Cette tendance est vraie en comparaison de 2014, mais pas si l’on se fie sur une période plus longue de 10 ans (voir tableau ci-dessous).

Les plaintes de la Ville d'Ottawa sur les services en français sont présentes dans ce tableau.
Graphique sur le nombre de plaintes sur les services en français à la Ville d’Ottawa.

« D’un coté, c’est positif, car il y a de moins en moins de plaintes. D’un autre côté, le mécanisme des plaintes n’est pas suffisant », résume Ajà Besler, directrice générale de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa).

« La DSF devrait avoir un plus gros rôle que gérer des plaintes, car ce n’est pas juste en regardant le nombre de plaintes que cela donne un portrait. Très peu de personnes soumettent des plaintes. Le citoyen réel de la Ville d’Ottawa n’a pas toujours le réflexe de le faire. L’ACFO d’Ottawa a fait son possible pour faire connaître les droits des francophones. Les gens ont parfois plus le réflexe de faire un tweet, dans le cas où ils n’ont pas reçu un service en français. »

Mme Besler aimerait voir la DSF posséder un rôle éducatif similaire à celui du Commissariat aux services en français de l’Ontario. « La DSF doit être pro-active. C’est un maillon important. »

Maison de la francophonie « à l’automne »

De la quarantaine de minutes du discours, il aura tout de même fallu attendre les tous derniers instants pour entendre les engagements du maire à l’égard des plus de 120 000 Franco-Ontariens basés à Ottawa.

Première indication : M. Watson mise pour une ouverture de la Maison de la francophonie au cours de l’année. « Nous ouvrirons la Maison de la Francophonie cet automne. Grâce au travail acharné du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), plusieurs groupes communautaires pourront enfin desservir leur clientèle dans ce carrefour francophone. »

En entrevue récente pour #ONfr, le conseil scolaire s’était montré prudent sur un échéancier en 2019. D’autant que les travaux sur le site au 2720, chemin Richmond, dans l’Ouest de la Ville, n’ont repris qu’à l’automne dernier après une interruption de plusieurs mois.

Autres services dans l’Ouest

Cette Maison de la francophonie doit permettre de placer sous un même toit divers organismes francophones, dont ceux existant déjà à l’Ouest de la ville.

« Nous faisons aussi des progrès constants pour offrir plus de services à nos résidents et familles francophones dans tous les coins de la ville. L’an dernier, le service des sports et loisirs a conclu un partenariat important avec Retraite en action pour offrir plus de programmes en français aux aînés dans l’Ouest de la ville. Cette année, nos programmes et camps d’été seront offerts en français dans les secteurs ruraux d’Ottawa, comme Osgoode et Metcalfe », a conclu le premier magistrat.


POUR EN SAVOIR PLUS :

Services en français : hausse des plaintes à Ottawa

La désignation bilingue d’Ottawa non mentionnée par Watson