WIFF : « Les films francophones vont chercher un grand public » – Vincent Georgie

Le directeur général et programmateur en chef du WIFF. Vincent Georgie. Archives TFO

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Vincent Georgie est le directeur général et programmeur en chef du Windsor International Film Festival, plus connu sous le nom du WIFF.

LE CONTEXTE :

La 15e édition du WIFF s’ouvre ce vendredi, à Windsor. Pendant dix jours, plus de 275 films seront projetés. Un total de 30 pays sera représenté.

L’ENJEU :

Avec 42 productions en français à l’affiche, dont plusieurs en avant-première, le WIFF 2019 fait plus que jamais la part belle au cinéma francophone.

« Pourquoi avoir décidé de valoriser de la sorte le cinéma francophone cette année?

Évidemment, le Canada est un pays bilingue, et c’est la première raison. La seconde, c’est que le cinéma francophone, qu’il soit québécois, français ou même d’autres pays est très très fort et d’une qualité majeure. On a un public ouvert au cinéma international. Les films francophones vont chercher un grand public.

Ces 42 productions diffusées sont certes un record, mais pas le chiffre le plus important. Le fait que le festival dure cette année dix jours au lieu de sept a permis d’allonger notre plage horaire et donc d’accueillir plus de films, dont les films francophones.

Quelles sont les nouveautés pour cette édition 2019?

Premièrement, on a prolongé à dix jours, et cela ajoute donc une fin de semaine supplémentaire. Par ailleurs, on a construit une allée au centre-ville. Cette allée va du théâtre Chrysler au théâtre Capitol et se nommera le WIFF Alley. Lors des précédentes éditions, les gens appelaient l’allée comme cela, mais cette année, nous officialisons le WIFF Alley. Cette rue sera même fermée pendant la deuxième semaine du festival.

On a l’impression que le cinéma québécois a meilleure réputation que le cinéma ontarien, pourquoi?

Certainement, le cinéma québécois a bien plus de ressources avec une industrie bien établie, avec un calibre extraordinaire. La nouvelle vague québécoise s’exporte de plus très bien, que ce soit les films de Louise Archambault, Sophie Deraspe et Xavier Xolan.

Ce n’est pas le cas du cinéma ontarien? 

Je dirais que le cinéma ontarien est d’un excellent calibre. La nouvelle vague commence, si je pense à la réalisatrice de Easy Land Sanja Zivkovic. Ça s’annonce vraiment très bien pour elle.

Pour la première fois cette année, le WIFF présentera deux films The King et Dolemite is My Name lesquels ont été produits par Netflix. Pourquoi ce choix alors que d’autres festivals continuent de privilégier un cinéma qui sort en salles?

L’industrie a changé, et le public voit aujourd’hui Netflix comme quelque chose de complémentaire. Ce sont des options différentes. Le public a plus une grande appréciation et reconnaît les films de Netflix comme d’une qualité extraordinaire. Mais un festival va apporter un aspect « grand écran » aux films Netflix que le spectateur ne pourra pas trouver, par exemple, chez lui devant son ordinateur.

Qu’est-ce qui caractérise la programmation du  WIFF qui semble reprendre les succès des autres festivals canadiens réputés comme le TIFF. Peut-on parler d’exclusivités?

Ça revient toujours à s’assurer qu’on prenne des risques. C’est sûr, on prend des autres festivals, en essayant de chercher l’excellence de partout, mais le luxe, pour notre festival, c’est d’aller chercher un cinéma d’auteur avec une vision osée. Globalement, notre vision, c’est que le contenu soit accessible pour le monde.

En terminant, si vous deviez nous conseiller un ou deux films à surveiller durant les dix jours, lesquels ça serait?

Je dirais Parasite, le film du réalisateur Bonh Joon-ho, qui a obtenu la palme d’or au Festival de Cannas, mais aussi le dernier film de Xavier Dolan Matthias et Maxime. »