Actualité

La première usine de traitement des métaux de batterie au Canada sera bâtie à Sudbury

Larry Roque, chef des Premières Nations de Wahnapitae, Craig Noochtai, Chef des Atikameksheng Anishnawbek, Paul Lefebvre, maire du Grand Sudbury et Kristan Straub, chef de la direction de Wyloo, après avoir signé le protocole d’entente ce mercredi. Photo : gracieuseté de la ville du Grand Sudbury

SUDBURY – La première usine de traitement en aval de matériaux actifs précurseurs de cathodes (MAPC) au Canada sera bâtie à Sudbury. L’annonce a été faite ce mercredi, au Collège Cambrian, dans le cadre de la conférence sur les véhicules électriques à batterie qui s’est tenue dans la ville du Nickel.

Le projet est né d’une entente entre le promoteur de la mine du Cercle de feu, Wyloo et la Ville du Grand Sudbury, avec le soutien des représentants des Premières Nations Atikameksheng Anishnawbek et de Wahnapitae.

 « L’urgence de renforcer les capacités pour le traitement de métaux en Amérique du Nord, en particulier le nickel, est plus évidente que jamais. Notre usine sera la pièce manquante qui apportera la capacité de traiter les matériaux qui entrent dans la fabrication de batteries ici même à Sudbury », déclare le directeur général de Wyloo Canada, Kristan Straub.

« C’est vital pour nos communautés de faire partie de ces conversations »
— Larry Roque

Bien qu’il n’y ait pas encore de données précises sur le nombre d’emplois qu’une telle usine pourrait générer, un représentant de l’entreprise confie, dans un échange courriel avec ONFR, que cette usine pourrait en créer quelques centaines.

Les coûts liés à la construction de l’usine pourraient, quant à eux, atteindre 800 à 900 millions de dollars. L’emplacement du terrain pour cette usine n’a pas encore été déterminé.

Le nickel proviendra de la future mine Eagle’s Nest de Wyloo dans la région nord-ontarienne du Cercle de feu et par des fournisseurs tiers de matières premières et de matières recyclées nickélifères.

« Ancrée par la mine Eagle’s Nest et avec l’apport de matériaux de fournisseurs tiers nord-américains, l’usine que nous bâtirons pourra fournir 50 % de la demande de nickel qui découle des investissements annoncés dans le domaine des véhicules électriques », termine M. Straub qui a grandi dans la communauté de Falconbridge, dans le Grand Sudbury.

Le gouvernement fédéral a investi plus de 40 milliards de dollars dans l’industrie des voitures électriques. Photo : Canva

Un modèle de coopération avec les Premières Nations

Le Chef d’Atikameksheng Anishnawbeck, Craig Nootchtai se félicite de ce partenariat : « En travaillant ensemble, nous pourrons nous assurer que nos traditions et notre culture sont intégrées au développement économique des territoires. »

« C’est vital pour nos communautés de faire partie de ces conversations », lance le Chef de la Première Nation de Wahnapitae, Larry Roque.

« Le partenariat à développer dans le cadre de ce projet illustrera ce qu’il faut aussi faire pour d’autres Premières Nations et d’autres entreprises privées », poursuit-il.

Le nickel et d’autres minéraux critiques se trouveraient à profusion dans le Cercle de feu, dans le grand-nord ouest. Photo : gracieuseté du gouvernement de l’Ontario

Sudbury a été considérée, selon la Ville, en raison de son engagement envers la réconciliation avec les communautés des Premières Nations mais aussi de par l’importance de son secteur minier : « Le Grand Sudbury a les terrains, les talents et les ressources qu’il faut pour assurer l’avenir de l’industrie minière et de la technologie des véhicules électriques à batterie. »

Wyloo mène actuellement une étude de délimitation de l’étendue du projet et prévoit de construire l’usine une fois que sa mine Eagle’s Nest envisagée aura été construite. La construction de la mine est censée débuter en 2027.