Code de déontologie

Code de déontologie journalistique

Préambule

Le rôle essentiel du journalisme est de rapporter fidèlement, d’analyser et de commenter le cas échéant les faits qui permettent aux citoyens de mieux connaître et de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent. Pour jouer ce rôle, l’information journalistique se fonde sur des valeurs reconnues. Elle doit être exacte, indépendante, impartiale, équitable, équilibrée et intègre. C’est une des garanties les plus importantes de la liberté de chacun et de la vitalité de la démocratie.

Les faits et les idées d’intérêt public doivent circuler librement et en tout temps. Les journalistes ont le devoir de défendre la liberté de presse et le droit du public à l’information, sachant qu’une presse libre joue le rôle indispensable de chien de garde à l’égard des pouvoirs et des institutions.

Dans l’objectif d’agir en média responsable, de servir l’intérêt public et de garantir la crédibilité de son information, Groupe Média TFO entend mettre en pratique les règles déontologiques suivantes dans ses activités d’information et d’affaires publiques sur ONFR.

1. Vérité, rigueur et exactitude

Les journalistes ont l’obligation de s’assurer de la véracité et de l’exactitude des faits qu’ils rapportent au terme d’un rigoureux travail de collecte et de vérification des informations. Ils s’assurent de la crédibilité de leurs sources et exercent en tout temps leur esprit critique.

1.1 Corrections

Les journalistes doivent corriger leurs erreurs avec diligence et de manière proportionnelle à leur importance. Les reportages sur le web qui comportent des erreurs ne doivent pas être supprimés ou modifiés rétroactivement, sauf dans des cas exceptionnels ou pour des considérations légales. Les corrections des erreurs sont ajoutées à la suite du reportage.

1.2 Contexte

Les journalistes doivent situer dans leur contexte les faits et opinions dont ils font état de manière à ce qu’ils soient compréhensibles et exacts, sans en augmenter ou en diminuer la portée.

1.3 Titres et images

Les titres, présentations des reportages, légendes, photos, illustrations, graphiques, sons et images diffusés doivent représenter le plus fidèlement possible l’information auxquels ils se rapportent, sans exagérer ni induire en erreur. Les photomontages et autres manipulations de l’image doivent être clairement identifiés.

1.4 Le journalisme d’opinion

Dans le journalisme d’opinion comme l’éditorial, la chronique, la critique ou le billet, le journaliste doit respecter l’exactitude des faits et faire preuve d’intégrité, d’équité et d’indépendance. Il n’est pas tenu à l’impartialité ni à l’équilibre des points de vue.

Le journaliste d’opinion dispose d’une grande latitude de ton et de style qui peuvent être très personnels et il peut prendre parti sur les questions litigieuses de l’actualité.

Ce qui relève du journalisme d’opinion doit être clairement identifié et séparé du journalisme factuel afin de ne pas engendrer de confusion dans le public.

1.5 Citations

Les journalistes doivent respecter fidèlement le sens et le contexte des propos qu’ils rapportent.

1.6 Plagiat

Les journalistes ne doivent pas se livrer au plagiat. S’ils reprennent une nouvelle exclusive qui vient d’être publiée ou diffusée par un autre média, sans ajouter des informations qu’ils ont eux-mêmes recueillies, ils doivent en identifier la source.

2. La cueillette de l’information

Les journalistes exercent leur métier à visage découvert, en s’identifiant comme journalistes. Ils recueillent l’information par les moyens éprouvés du journalisme : entrevues, recherches, consultation de dossiers et de contacts, etc.

2.1 Procédés clandestins

Dans certains cas, les journalistes sont justifiés d’utiliser des procédés dits clandestins comme les caméras cachées ou la dissimulation de leur fonction de journaliste, pour obtenir l’information qu’ils recherchent.

Le recours à de tels moyens doit toujours rester exceptionnel et être autorisé par la direction de l’information. Les journalistes les emploieront lorsque :

l’information recherchée est d’un intérêt public certain, principalement dans les cas où il s’agit de mettre à jour des actions socialement répréhensibles;

l’information ne peut vraisemblablement pas être obtenue ou vérifiée par d’autres moyens, ou bien ceux-ci ont déjà été utilisés sans succès;

les gains pour le public, en démontrant une activité illicite, dépassent les inconvénients qui peuvent être causés à des individus.

L’utilisation de moyens clandestins peut aussi être considérée selon ces critères lorsque la sécurité des journalistes est menacée, par exemple lors de manifestations hostiles. Le public sera informé du recours à ces moyens.

2.2 Respect

Les journalistes doivent faire preuve de compassion et de respect à l’égard des personnes qui viennent de vivre un drame ainsi qu’à l’égard de leurs proches, et éviter de les harceler ou de les manipuler pour obtenir des informations.

2.3 Personnes mises en cause

Les journalistes recherchent avec diligence à recueillir et rapporter le point de vue des personnes mises en cause ou critiquées dans leurs reportages. Si celles-ci refusent de commenter, ou s’il est impossible de le joindre, le reportage en fera mention sobrement afin de démontrer son impartialité.

2.4 Actes violents

En cas d’émeute, de prise d’otages, d’actes terroristes et autres actes violents, les journalistes feront leur travail en évitant de mettre en danger des personnes ou d’aggraver les problèmes de sécurité.

3. Diffusion de l’information

3.1 Reconstitutions et mises en scène

Les journalistes préfèreront toujours la représentation de la réalité telle quelle à sa reconstitution par divers artifices. Les reconstitutions d’évènements et les mises en scène peuvent néanmoins être utilisées en journalisme afin d’illustrer et de soutenir un reportage, mais en s’assurant de reproduire le plus fidèlement possible les faits, opinions et émotions qui entourent l’évènement recréé.

Sauf dans les cas anodins, le public doit alors être informé qu’il s’agit d’une reconstitution ou d’une mise en scène.

3.2 Règles de conversation et embargos

Les journalistes ne sont pas tenus de respecter les règles de conversation (« off the record », « background », publication sans attribution) auxquelles ils n’ont pas donné un accord explicite. Ces règles doivent être établies avant la conversation avec la source et non après.

Les journalistes respectent les embargos et les règles de conversation auxquels ils ont donné leur accord préalable. Cependant, si l’information a déjà été rendue publique ou obtenue d’une quelconque autre façon, ce respect peut être reconsidéré.

Les journalistes limitent le plus possible le recours à ces règles de conversation qui peuvent faciliter leur manipulation par les sources.

3.3 Droit de regard des sources

Les journalistes n’accordent pas à leur source de droit de regard sur le contenu destiné à être diffusé. Les journalistes peuvent cependant, de leur propre chef, soumettre certains éléments d’un reportage à leur source dans le but d’en vérifier l’exactitude.

3.4 Rémunération des sources

Les journalistes ne versent aucune rémunération aux personnes qui acceptent de fournir de l’information, sauf lorsqu’il s’agit d’un cachet versé à un expert ou à un commentateur-invité.

3.5 Publicité

L’information et la publicité doivent être clairement séparées afin d’éviter toute confusion dans le public sur la nature de ce qui est transmis.

Les journalistes ne font pas de publicité déguisée ou indirecte. Ils refusent de diffuser une information en échange d’un contrat publicitaire pour leur entreprise de presse ou en échange de tout autre avantage. Les journalistes n’écrivent pas de publireportages et ceux-ci doivent être clairement identifiés comme tels.

Les journalistes n’accordent pas de traitement de faveur aux annonceurs et commanditaires de Groupe Média TFO. Ils doivent couvrir les évènements que commandite leur média avec la même rigueur que tout autre évènement.

3.6 Accusés

Les journalistes doivent respecter la présomption d’innocence des citoyens traduits devant les tribunaux en utilisant différents moyens comme l’emploi du conditionnel.

3.7 Devoir de suite

Lorsqu’un journaliste ait couvert une affaire judiciaire, il doit suivre dans la mesure du possible le dossier jusqu’à son terme et en faire connaître le dénouement à son public.

4. Protection des sources et du matériel

4.1 Sources confidentielles

Les journalistes identifient leurs sources d’information afin de permettre au public d’évaluer le mieux possible la compétence, la crédibilité et les intérêts des personnes dont ils diffusent les propos.

L’anonymat peut cependant être accordé exceptionnellement à certaines sources, en dernier recours, lorsque :

L’information sert l’intérêt public;

L’information est importante;

Il n’existe pas d’autres sources identifiables pour l’obtenir;

La source pourrait encourir des préjudices si son identité était dévoilée.

Les journalistes expliqueront la préservation de l’anonymat et décriront suffisamment la source, sans conduire à son identification, pour que le public puisse apprécier sa compétence, ses intérêts et sa crédibilité.

4.2 Promesse de confidentialité

Les journalistes qui ont promis l’anonymat à une source doivent tenir leur promesse, devant quelque instance que ce soit, sauf si la source a volontairement trompé le journaliste. Un journaliste peut cependant informer son supérieur de l’identité d’une source confidentielle si celui-ci respecte également la promesse de confidentialité faite par le journaliste.

4.3 Protection du matériel journalistique

Les journalistes et Groupe Média TFO ne transmettent pas le matériel journalistique non diffusé (notes, enregistrements…) à des tiers, sauf si la loi leur en impose l’obligation ou s’il existe un intérêt public prépondérant justifiant de le faire.

5. Vie privée et droit à l’information

Les journalistes respectent le droit des individus à la vie privée et défendent le droit à l’information, qui est un droit individuel fondamental dans notre société. L’exercice de ce droit enrichit la vie privée de chacun des citoyens en lui permettant d’élargir ses horizons et ses connaissances.

Il arrive cependant que le droit à l’information entre en conflit avec le droit d’un individu à la vie privée. Dans un tel cas, lorsque les faits privés présentent un intérêt public plutôt que de relever de la simple curiosité publique, les journalistes privilégieront le droit à l’information notamment :

lorsqu’il s’agit d’une personnalité publique ou d’une personne ayant une charge publique, et que certains éléments de sa vie privée sont pertinents pour comprendre l’exercice de ses fonctions ou mettre en perspective sa vie publique et son comportement public;

lorsque la personne donne d’elle-même à sa vie privée un caractère public;

lorsque les faits privés se déroulent sur la place publique.

6. Équilibre et équité

6.1 Équilibre des points de vue

Les journalistes rendent compte honnêtement des divers aspects de la réalité et des divers points de vue significatifs qui circulent dans la société en particulier sur les questions d’actualité litigieuses d’intérêt public, quelque puisse être leur accord ou leur désaccord personnel avec certains de ces points de vue.

La place à accorder à chaque point de vue particulier est du seul ressort du journaliste. L’équilibre recherché ne se juge pas sur un seul reportage mais sur une certaine période de temps. L’équilibre ne veut pas dire accorder une place égale à chaque point de vue.

6.2 Équité

Les journalistes accordent un traitement équitable aux personnes de tous les segments de la société. Ils sont particulièrement attentifs à donner une voix aux sans-voix.

Les journalistes peuvent faire mention de caractéristiques comme la race, la religion, l’orientation sexuelle, le handicap, etc. mais uniquement lorsqu’elles sont pertinentes au reportage.

Les journalistes doivent en même temps être sensibles à leurs possibles biais personnels et à la portée de leurs reportages.

Ils doivent éviter les généralisations qui accablent des groupes minoritaires, les propos incendiaires, les allusions non pertinentes à des caractéristiques individuelles, les préjugés et les angles de couverture systématiquement défavorables qui pourraient attiser la discrimination. Ils seront particulièrement attentifs à ce qui pourrait provoquer la haine ou le mépris ainsi que des réactions racistes, sexistes, homophobes, etc.

7. Conflits d’intérêts et intégrité

Les journalistes servent l’intérêt public et non des intérêts particuliers, y compris ceux de leur média. Ils doivent éviter les conflits d’intérêts et les apparences de conflits d’intérêts entre leur intérêt personnel et celui du public.

7.1 Privilèges

Les journalistes ne doivent pas se servir de leur statut professionnel ou des informations recueillies dans l’exercice de leurs fonctions pour en retirer des avantages personnels, ni pour en faire profiter d’autres personnes. Ils ne diffusent ni ne taisent une information pour en tirer un profit.

7.2 Cadeaux et gratifications

Les journalistes doivent refuser les cadeaux et gratifications qui pourraient leur être offerts à cause de leurs fonctions sous réserve qu’ils sont de peu de valeur et qu’ils servent à l’accomplissement du travail journalistique.

7.3 Voyages payés

Les journalistes ne doivent pas accepter des voyages gratuits ou des participations financières aux frais de reportages de la part d’organismes publics ou privés à la recherche d’une couverture dans les médias. 

7.4 Engagement personnel

Les journalistes doivent évaluer avec soin si leur engagement dans un organisme ou une cause peut compromettre leur image d’impartialité et d’indépendance, auquel cas l’engagement ne doit pas avoir lieu. Sauf en ce qui concerne la défense de la liberté de presse, ils doivent éviter de s’identifier à des initiatives sur des sujets controversés.

8. Réseaux sociaux

Les journalistes suivent les mêmes règles déontologiques dans leur utilisation privée des médias sociaux que dans leur travail de journaliste.

La nature sociale de ces réseaux implique que chaque propos qui y est échangé peut devenir public, malgré la possibilité de paramétrer les réglages de confidentialité. En conséquence, les journalistes ne doivent pas tenir dans les médias sociaux des propos qu’ils ne tiendraient pas sur les plateformes de Groupe Média TFO.

8.1 Contributions du public

Groupe Média TFO est libre d’accepter ou de refuser les contributions du public à son contenu. S’il les accepte, les contributions doivent être clairement distinguées du contenu journalistique.

Groupe Média TFO prend les moyens raisonnables pour s’assurer que les contributions du public respectent les normes de sa Politique d’information.

8.2 Refus de publication

Groupe Média TFO peut refuser de publier ou de diffuser une contribution reçue du public, à condition que le refus ne soit pas motivé par un parti pris ou le désir de taire une information d’intérêt public.

9. Signature

Un journaliste n’est pas tenu de signer un reportage qu’on aurait modifié substantiellement sans son accord.