L’ouverture du carrefour francophone de Windsor reportée en novembre
WINDSOR – Le Carrefour communautaire francophone de Windsor, qui devait voir le jour en septembre, n’ouvrira finalement ses portes que deux mois plus tard, la COVID-19 ayant retardé le démarrage du chantier. Ce projet majeur pour la communauté doit permettre d’offrir une gamme de services en français sous un même toit, au centre-ville, et donner plus de visibilité à la francophonie locale.
La COVID-19 a perturbé le calendrier, mais la détermination à ouvrir le carrefour est intacte parmi les acteurs du projet.
« On a octroyé le contrat fin juin et les rénovations ont commencé fin juillet. On espère s’y installer en octobre, plus réalistement en novembre », détaille Didier Marotte, le directeur général du Centre communautaire francophone de Windsor-Essex-Kent (CCFWEK), initiateur du projet.
Huit organismes – qui conserveront leur gouvernance propre – ont d’ores et déjà signé une entente conditionnelle pour occuper une partie des 15 900 pieds carrés du local situé au 720, avenue Ouellette, au centre-ville :
- le Centre communautaire francophone de Windsor-Essex-Kent (CCFWEK)
- l’Entité 1 de planification des services de santé en français,
- l’Association des communautés francophones de l’Ontario Windsor-Essex-Chatham-Kent (ACFO-WECK)
- le Centre d’orientation des adolescents
- l’hebdomadaire d’actualité locale, Le Rempart,
- l’agent communautaire du conseil scolaire Providence
- l’agent communautaire du conseil scolaire Viamonde
- les travailleurs en établissement dans les écoles (programme TÉÉ)
En attendant la fin des travaux, deux de ces acteurs – le CCFWEK, situé sur le chemin Walker, et le Centre d’orientation des adolescents, sur le chemin Tecumseh – ont pu négocier de nouvelles ententes de location pour prolonger leur bail arrivant à échéance, de sorte qu’ils pourront emménager directement quand le carrefour sera prêt.
L’idée d’un tel carrefour chemine au sein de l’organisme depuis trois ans, quand le CCFWEK a quitté la place Concorde, occupée plus amplement par le Collège Boréal dont les besoins en espace ont grandi en raison de l’expansion de son offre de programmes.
« On a rapidement réalisé qu’on n’avait plus d’endroit où les organismes et les clients pouvaient vraiment se sentir chez eux », raconte M. Marotte. « Regrouper nos forces sous un même toit était devenu évident. Cette vision commune est devenue réalité grâce à des opportunités de financement qui se sont présentées à nous. »
Vision et initiatives communes
« Ce carrefour va nous permettre de nouvelles initiatives, collaborations et partenariats mais aussi une synergie et donc, une productivité à la hausse, car on va travailler plus et mieux ensemble », croit le directeur général du CCFWEK. « Le public aura un endroit visible, accessible qui favorisera l’achalandage de nos activités. »
À Windsor, ce nouveau carrefour ne s’adossera pas à une école ou une salle de spectacle – comme on peut le voir ailleurs en province – mais les acteurs locaux espèrent développer une programmation commune et cibler des besoins spécifiques convergents.
« Dans la situation actuelle, on n’est pas assez centralisé pour savoir ce que le public aimerait », juge Didier Marotte. « On espère développer ça en étant tous côte à côte. »
Pourquoi pas une salle de spectacle? À cette question, M. Marotte répond avoir tiré les enseignements de la place Concorde, qui disposait d’une salle de 600 personnes assises avec estrade théâtrale professionnelle.
« Ça n’a pas marché trop bien », rapporte-t-il. « Un tel équipement, s’il est sous-utilisé, coûte très cher. Le besoin d’un lieu commun existe toujours, mais pour une largeur moindre. Au fil des années, on a constaté que la majorité des événements publics francophones était en-dessous de 100 participants, voire 50. »
Un chantier à 400 000 $
Le site pourra accueillir jusqu’à 50 personnes dans une salle de conférence et jusqu’à 100 personnes en exploitant les espaces annexes. Pour les événements plus importants, comme le festival de la Saint-Jean ou le Festival de la poutine, la location d’un espace adapté, ailleurs en ville, sera privilégiée.
Le chantier financé par Immigration Canada, la Fondation Trillium et le fonds de réserve du CFFWEK s’étale sur deux phases de 750 m2 chacune, pour un premier investissement de 400 000 $. Le bail de 25 ans, avec des termes de cinq ans renouvelables, doit garantir un lieu stable à long terme.