La Nouvelle-Écosse demandera le statut d’observateur à l’OIF
HALIFAX- Le nouveau premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Iain Rankin, compte faire du français un atout pour sa province. Il souhaite notamment que celle-ci soit admise à titre de membre observateur au sein de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
La province est actuellement représentée par le Canada au sein de l’OIF, mais M. Rankin voudrait qu’elle soit une entité indépendante comme c’est le cas pour le Québec et le Nouveau-Brunswick qui ont le statut de gouvernement membre. L’Ontario, pour sa part, a un statut de gouvernement observateur depuis 2016.
Lorsqu’il a formé son Cabinet, M. Rankin a remis à sa nouvelle ministre des Affaires acadiennes et de la francophonie, Lena Metlege Diab, une lettre de mandat dont les termes sont très favorables aux Acadiens et autres francophones vivant en Nouvelle-Écosse.
Dans le document, M. Rankin dit, en s’adressant à sa ministre : « Vous allez poursuivre le travail d’élaboration d’une demande d’adhésion de la Nouvelle-Écosse à l’Organisation internationale de la francophonie afin d’explorer les possibilités de développement économique, d’éducation, de santé et d’environnement. »
Il lui demande aussi de « rechercher des accords de coopération et d’échange supplémentaires pour renforcer et promouvoir davantage les échanges et les activités en français entre les organismes communautaires de la Nouvelle-Écosse et d’autres régions francophones ».
Les démarches qu’Iain Rankin demande à sa ministre d’entreprendre s’inscrivent dans une volonté manifeste de faire bouger les choses.
« En tant que ministre des Affaires acadiennes et de la Francophonie, vous travaillerez avec d’autres ministères, agences, bureaux et sociétés d’État pour aider à la prestation de services en français. Vous ferez la promotion des cultures et du patrimoine acadiens et francophones, célébrerez leurs réalisations et appuierez les initiatives et les projets communautaires. »
Une volonté de « dialogue permanent » avec les Acadiens et francophones
« Vous maintiendrez un dialogue permanent avec la communauté acadienne et francophone et veillerez à ce que sa voix soit prise en compte dans le processus décisionnel du gouvernement et que ses intérêts soient représentés auprès des autres gouvernements provinciaux et territoriaux, du gouvernement du Canada, des gouvernements internationaux et des organisations non gouvernementales internationales », peut-on lire dans la lettre de mandat de Madame Diab.
Le président de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE), Kenneth Deveau, était à la tête d’une délégation qui a rencontré M. Rankin récemment.
Il s’est dit très heureux de l’ouverture manifestée par le premier ministre.
« Très agréable. Ça a été une belle rencontre. On a eu une belle discussion ouverte. Il nous a parlé de ses connaissances de l’Acadie de la Nouvelle-Écosse et de la francophonie plus généralement. »
« C’est un projet très intéressant qui aura un impact sur le statut de la langue » – Kenneth Deveau, président de la FANE
Le nouveau premier ministre néo-écossais, Iain Rankin, parle un peu le français, ce qui encourage grandement les représentants de la communauté acadienne.
« Nous avons aussi parlé de nos intérêts communs (…). Ça fait partie de la lettre de mandat de la ministre des Affaires acadiennes (et de la francophonie) que la Nouvelle-Écosse joigne à titre d’observateur l’OIF. Donc c’est un projet très intéressant qui aura un impact sur le statut de la langue et de la communauté (acadienne et francophone) en Nouvelle-Écosse. On a parlé d’immigration; c’est un dossier sur lequel on collabore étroitement avec la province », a souligné M. Deveau.
Outre le portefeuille des Affaires acadiennes et de la Francophonie, la ministre Lena Metlege Diab cumule les portefeuilles de de l’Immigration et de la Croissance démographique, ainsi que ceux du Travail et de l’Enseignement supérieur.
Nous n’avons pu joindre le Cabinet de la ministre avant de publier.