Conseil chaotique à Nipissing Ouest : l’élection repoussée
NIPISSING OUEST – À près de 20 jours de l’échéance donnée au conseil municipal de Nipissing Ouest afin de pourvoir le siège vacant du quartier 7 suite au départ du conseiller Jérémy Seguin en 2020, une autre rencontre agitée a secoué la municipalité du Nord de l’Ontario, jeudi soir. L’objectif était de faire passer en entrevue les six candidats ayant présenté leur intérêt pour le poste pour ensuite procéder à un vote. Cependant, une grande confusion autour des procédés provoque un retard de l’élection, de la même façon que l’habituelle division au sein du conseil.
Il s’agissait d’une réunion dont le mandat était de présenter les citoyens ayant présenté leur candidature pour le siège du quartier 7, correspondant à la communauté de Verner, à Nipissing Ouest.
Celle-ci aura toutefois dérivé vers des débats sur le processus entourant le vote et duré près de quatre heures sans arriver à un consensus pour la nomination du nouveau conseiller.
La séance s’est déroulée sous la médiation du représentant mandaté par le ministère des Affaires municipales et du Logement affecté au dossier, Nigel Bellchamber, les sept conseillers municipaux, la mairesse Johanne Savage et la greffière.
Fait intéressant, le médiateur s’est confondu en excuses en début de réunion en raison du fait qu’il ne pourrait pas s’exprimer en français durant la séance qui a eu lieu entièrement en anglais.
Parmi les candidatures figurent celle de l’ancien conseiller Normand Roberge arrivé à deuxième place derrière Jeremy Seguin lors des anciennes élections de 2018 et l’ancien conseiller Jamie Restoule qui, lui, avait été défait par le conseiller actuel du quartier 4 Dan Roveda.
Une procédure non conventionnelle
Les entrevues se sont déroulées devant l’assistance dans la salle, mais aussi en présence d’une moyenne 150 personnes ayant suivi la séance via la plateforme YouTube.
Un choix dont la légitimité aura été remise en question par le conseiller Christopher Fisher du quartier 5 en début de réunion. Ce à quoi M. Bellchamber a indiqué qu’il s’agit d’une procédure ordinaire dans le domaine politique.
Les six candidats avaient 15 minutes chacun afin de répondre à trois questions identiques posées par le représentant ministériel.
Bien que le choix de passage ait été aléatoire, le premier candidat à passer en entrevue, M. Roberge, a ouvert le bal en montrant qu’il maîtrise bien les dossiers de la ville.
Les autres candidats passant après lui ont majoritairement repris les réponses concernant notamment la question des enjeux de la ville comme la gestion des eaux.
Par ailleurs, le huis clos prévu à l’agenda afin de permettre de discuter de détails personnels autour des candidats n’aura pas eu lieu non plus malgré des objections de certains conseillers.
Cacophonie autour du processus de vote
Une fois les entrevues terminées, se posait alors la question de la nature de processus de vote. Au lieu d’un vote traditionnel, le médiateur a suggéré de voter via des propositions de motion en faveur de tel ou tel candidat jusqu’à obtention d’une majorité.
Un processus qui a semé la confusion auprès des conseillers municipaux présents dans la salle (seul le conseiller Denis Sénécal du quartier 8 a suivi la séance en ligne) dont les questions se sont multipliées.
Ceux-ci auraient notamment préféré un vote à main levée, ce à quoi le médiateur a répondu qu’il ne croyait pas que la Loi municipale autorise un tel procédé.
La conseillère Lise Sénécal du quartier 1 a, par la suite, émis des doutes par rapport à ce vote en disant qu’elle avait besoin de relire ses notes et avoir plusieurs jours pour réfléchir à son choix de vote. Le représentant M. Bellchamber lui répondra qu’il devient urgent de régler la situation et que différer le vote serait une erreur.
En outre, une proposition de déléguer le vote au niveau du ministère a été évoquée, mais vite abandonnée, car interdite par la Loi municipale.
L’éternel problème du vote à égalité
C’est alors que deux motions proposées feront l’objet d’un rejet en raison d’une égalité des voix soit, le report du vote au 16 juin et une autre pour reconsidérer une autre séance en mandatant le médiateur de communiquer avec la greffière et l’avocat de la municipalité afin de récolter des informations sur les options pour le processus à suivre en cas d’égalité des votes avec un retour de vote au 16 juin.
Par la suite, une autre motion a été proposée pour un vote en faveur du candidat Normand Roberge par le conseiller Dan Roveda, mais sera de nouveau l’objet d’un rejet en raison d’une autre égalité.
Comme ce fut le cas de nombreuses fois, la division s’est faite entre le clan de la mairesse Savage composé des conseiller(e)s Lise Sénécal, Denis Sénécal et Yvon Duhaime du quartier 3 et celui de Dan Roveda, Christopher Fisher, Roland Larabie du quartier 6 et Léo Mallette du quartier 2.
Opposés à voter pour le candidat Normand Roberge, les conseillers Lise Sénécal et Denis Sénécal pensent que l’aveu par celui-ci de ne pas vouloir se représenter aux prochaines élections municipales du 24 octobre serait néfaste pour le conseil.
De leur côté, Dan Roveda et Roland Larabie considèrent que ce serait au contraire un atout compte tenu du fait que celui-ci n’aura pas d’avantage par rapport aux futurs candidats et de son expérience au sein de quatre conseils.
Le même scénario se répète
Lise Sénécal exprimera également des reproches au clan adverse de ne pas considérer les autres candidats qui se trouvent dans la salle. Denis Sénécal va jusqu’à parler de biais en faveur du candidat Normand Roberge.
Et Lise Sénécal d’ajouter qu’il s’agit d’un retour six mois en arrière lorsque les conseillers s’étaient divisés sur le fait de nommer ce même candidat ou de procéder à des élections partielles.
Les rancœurs personnelles ont, elles aussi, refait surface avec des reproches de part et d’autre des candidats des deux clans.
Après une demande de reconsidération, la première motion a finalement été acceptée par les conseillers Christopher Fisher et Léo Mallette avec un retour du vote ajusté au 15 juin prochain.